Citations de MS - Page 3

Midian a écrit :

Il y avait, ici et là, partout autour de lui, d’immenses pins élégants de puissance. Cachés au milieu de leurs branches, divers petits animaux que l’on sentait courir le long de leur écorce. Nichés un peu plus en hauteur, un peu plus en sûreté, quelques oisillons faiblards au chant cristallin. Il devait y avoir, survolant ces arbres majestueux, de féroces rapaces au vol lourd et impérieux, surveillant attentivement la beauté de la forêt ainsi que de sévères miradors qui garderaient un œil sur un précieux trésor.
La tête dans les nuages, il aperçut un écureuil roux avec lequel il tenta de discuter, mais ce dernier n’était point bavard. Il reconnut également le chant du Colibri et de la Mésange ainsi que le sifflement du Pluvier. Il surprit même un paresseux Harfang des neiges, haut perché, en plein sommeil.

Absorbé par la pureté que dégageait ce géant des montagnes enneigées, je décidai de l’imiter. Ainsi, je m’adossai à l’arbre et me perdit dans mes pensées. Autour de moi s’embrassait le rouge, le rose et le mauve toujours noyés et dilués dans cet amas de blanc, calme et reposant. Il n’y avait que dans la nature que je trouvais cette couleur autrement que haïssable.
Je laissai le parfum des cloches bleues, des pink plumes et la beauté de la northern grass m’enivrer.
Puis soudain, je reconnus une plante qui, à première vue, n’avait rien à faire ici. Je la connaissais bien pour m’en être occupé sur plusieurs mètres d’exploitation chez moi…
Sativa. Sativa, ma déesse, que fais-tu ici ? Tes feuilles affaiblies, brisées par le froid et abandonnées à la solitude… Qui est le fou qui a osé te négliger avec autant de mépris ? Crois-moi, jolie fleur, si je le retrouve, je te ramènerais ses entrailles comme engrais.
La Sativa, la fleur des Dieux, la fleur du Mal suivant de quel côté nous étions, celui du pontife ou de l’hérétique. Je lui arrachai tendrement une de ses têtes, l’effrita doucement et la fuma sur le champ.

Tout parût alors plus beau. Le chant des oiseaux plus cristallin, je réussissais à percevoir les petits animaux dans leur hâte, je ressentais l’essence même de cette forêt. Ces pins… Ces pins étaient vraiment immenses… Immenses… Ces pins ! Midian se retourna brusquement et examina l’arbre de haut en bas, l’air soucieux. Puis un sourire recouvrit son visage, il caressa l’écorce du géant et continua à l’admirer.
« Merci petit sapin rouge » chuchotait-il « Merci. ».