Voici donc le scenario que j'ai produit pour mon concours d'entrée à l'ENJMIN; le but était simple, en un mois, écrire un scénario complet ainsi que les principes du gameplay d'un jeu à partir d'un sujet donné. Cette année, le sujet était le livre Dans le Scrpitorium de Paul Auster. Je ne vais pas tout mettre d'un coup, histoire de vous laisser digérer un peu ce qui arrive ^^ A noter que c'est un scenar de jeu, et par conséquent, c'est pas forcément constitué de la même manière qu'un scénario classique (surtout en ce qui concerne des choix multiples par exemples) Dans mon dossier étaient également joints des précisions sur l'univers et les personnages, je les rajouterait si ça vous dit. PS: Incroyable mais vrai, il n'y a aucun rapport quel qu'il soit avec le Prismandalé
Le soleil se lève au-dessus d'une épaisse voûte nuageuse, blanche et cotonneuse, formant un long tapis éblouissant sur une grande distance. Seul récif s'échappant de cette mer sans remous, une grande construction luit légèrement aux rayons de l'aube naissante. Une immense tour, s'élevant encore bien au-dessus de la voûte nuageuse, la perçant de sa structure métallique rouge cuivrée et de ses grandes baies translucides. Lentement, le soleil pénètre dans la Tour-Cité, le chef d’œuvre de la corporation Seka. L'étage 134 se trouve à une cinquantaine de mètres au-dessus des nuages ce matin, ce qui signifie néanmoins bien peu comparé aux quelques kilomètres que mesure l'incroyable construction. Un étage résidentiel parmi tant d'autre, constituant une véritable petite ville à lui tout seul, mais une ville empilée sur et sous bien d'autre, entourée par une baie vitrée la protégeant du froid de cette altitude. Les ruelles de l'étage 134 sont encore calmes vu l'heure, et seuls quelques appareils d'entretien automatisés arpentent les voies pavées afin de nettoyer un détritus oublié ou de s'occuper d'un espace vert. Car si l'étage 134 présente évidemment des signes de technologie avancée, il n'est en rien une de ces ville futuriste, tentaculaire et sans âme que l'on aime à dépeindre dans ce genre de contexte.
Dans l'une des maisons situées non loin de la place centrale, un homme referme son placard à pharmacie, et s'observe dans le miroir en soupirant. Il se situe entre deux âges, les yeux et cheveux bruns, sans signe particulier, et il s'appelle Nicolas Il. L'homme prend le temps d'observer son visage avec attention, avant de porter son regard sur un message qu'il a reçu un peu plus tôt, affiché sur le bracelet noir qu'il porte au poignet:
Nicolas, retrouve-moi au COM, et je répondrais aux questions que tu te pose sans doute. Ton bracelet t'indiquera la direction. Juan.
Après s'être passé de l'eau sur le visage, le fameux Nicolas se décide à aller s'habiller et à sortir de chez lui, ou en tout cas ce qu'il suppose être chez lui, étant donné qu'une bonne partie de sa mémoire s'est envolée en fumée. Heureusement, il se souvient de son nom, et de quelques autres choses encore, mais l'ensemble reste flou. En parcourant les rues encore bien vides, et sans vraiment écouter les messages publicitaires que les bots d'ambiance diffusent, il espère ainsi que le dénommé Juan pourra effectivement l'aider. Le COM, ou Centre d'Observation de la Mémoire, comme il est écrit en grand sur la devanture du bâtiment, ne se trouve pas très loin de là, et à quelques mètres seulement de la baie vitrée de l'étage. Pourtant, aucune fenêtre n'orne cet endroit dont le blanc détonne avec les autres constructions plus chaleureuses de l'étage 134. Nicolas passe les portes à ouverture automatique, et se retrouve presque aussitôt assailli par un homme relativement jeune, la peau assez mate et les cheveux noirs rejetés en arrière, qui s'avère être le fameux Juan. Après avoir dûment salué Nicolas, l'homme le fait s'installer et commence à lui expliquer qu'il a bien effectivement perdu la mémoire, la veille même, alors qu'il se trouvait en mission. Juan continue son explication en précisant à son interlocuteur que, même s'il ne s'en souvient pas, les deux hommes travaillent ensemble en tant qu'amnésistes, des personnes dont le rôle est de retrouver la mémoire perdue des gens. Car ce qui est arrivé à Nicolas est loin d'être un cas isolé: depuis quelques années, les habitants de la Tour-Cité perdent de temps en temps des fragments de mémoire, et c'est pour cette raison, afin de régler le problème et d'en comprendre les raisons, que la corporation Seka a formé des amnésistes, à raison d'un bureau de 2 personnes pour 5 étages environ. Tout en entraînant Nicolas à sa suite plus profondément dans le bâtiment, Juan lui décrit brièvement comment se déroule les « missions » données par les clients, et plus particulièrement, la récupération des fragments de mémoire disparus: Après avoir obtenu suffisamment d'informations sur la nature des souvenirs dérobés, l'amnésiste pénètre lui-même dans une représentation de l'esprit commun, par le biais d'une interface virtuelle, et récupère donc presque physiquement les fragments perdus. Et avant que Nicolas n'ai pu réaliser ce qui se passait, Juan l'installe sur un fauteuil étrangement équipé, lui affirmant que le meilleur moyen de retrouver sa mémoire, c'est encore d'aller la récupérer lui-même.
Notre protagoniste ferme les yeux, harnaché sur le fauteuil, puis après avoir ressenti une désagréable sensation de succion, il les ouvre à nouveau, pour constater qu'il se trouve désormais dans un lieu bien étrange, une sorte de dôme transparent constitué de fils luminescents se mouvant avec légèreté, laissant apparaître à travers ces parois pourtant solides d'autres éléments de ce genre. Ca et là, de petites bulles cristallines flottent paresseusement à diverses hauteurs, la plupart d'entre-elles étant hors d'atteinte. Tout à sa fascination pour ce lieu étrange, Nicolas est soudain surpris par la voix de Juan, communiquant avec lui depuis « l'extérieur ». Reprenant ses explications là où il les avait laissé, son collègue lui raconte donc que cet endroit est ce qu'ils appellent la Psyché des Mondes, une représentation d'une certaine conscience commune à tout le monde. C'est dans ce lieu que des fragments de mémoire sont égarés, accompagnés de temps à autre par des fragments d'imagination, tous représentés par ces fameuses petites bulles. D'ici, il est possible d'entrer dans ses souvenirs et d'y assister par un simple contact. Juan lui demande ensuite de prendre le petit bâtonnet accroché à sa ceinture. L'occasion pour Nicolas de réaliser enfin que son accoutrement ici n'a plus rien à voir avec ses vêtements normaux, une combinaison sombre accompagnée d'étranges lunettes lui couvrant tout le visage. Ce bâtonnet, toujours d'après son collègue, est la matérialisation des capacités psychiques de Nicolas en ce lieu. Sa principale fonction étant d'accueillir en son sein les fragments de mémoire récupérés, entre autre; visiblement, la perturbation qu'a subit Nicolas hier lui a fait perdre une grande partie de ses facultés.
Ses nouveaux éléments en tête, notre protagoniste se dirige donc vers la bulle la plus proche de lui, et se retrouve alors dans un lieu qu'il connaît déjà: le COM. Pourtant, il se voit lui-même en train de discuter avec Juan, de parler d'un pari perdu sur une course de GeoGlide, et réalise qu'il s'agit sans aucun doute des évènements de la veille. Il peut se déplacer dans les bureaux des deux amnésistes, mais personne ne semble capable de le voir. Ainsi, il se voit lui-même être harnaché au siège, et plonger dans la psyché des mondes comme certainement tous les jours auparavant, suivant la routine du travail. Nicolas réalise que, bien qu'on ne puisse le voir, il est capable d'agir légèrement sur son environnement, d'ouvrir des portes et d'actionner des appareils, mais que l'ensemble reste limité et lui demande plus d'efforts, plus de fatigue que d'habitude. Il finit ainsi par actionner un petit moniteur lui affichant son voyage dans la psyché de la veille. Tout se passait visiblement bien, jusqu'à ce que subitement, quelque chose apparaisse à quelques distances de Nicolas, puis que la caméra ne se brouille, jusqu'à se couper complètement. Inquiet, Juan s'était précipité vers Nicolas, pour ce rendre compte qu'il avait perdu connaissance. Et sur cette note, le souvenir s'arrête, renvoyant l'amnésiste dans la psyché, tandis que la bulle disparaît.
D'après Juan, il s'agissait là d'un des souvenirs perdus de Nicolas, et il se félicite que la recherche ce soit si rapidement soldé par une réussite, certes minime mais gratifiante. Il note cependant que les capacités de Nicolas sont bien trop affaiblies pour lui permettre de continuer efficacement son travail, aussi lui demande t'il de rentrer dans le seul autre fragment à sa portée, qui se trouve être de l'imagination.
En l'état, il semble difficile de reconnaître de l'imagination à de la mémoire, les deux semblants fonctionner sur le même principe. Cependant, des indices finissent toujours par mettre la puce à l'oreille, ne serait-ce que lorsque cela se situe dans un autre monde... Mais Nicolas se rend bien compte qu'il doit parfois être possible de se tromper entre un fragment d'imagination, et les vrais souvenirs d'une personne... Car si les fragments de mémoire, explique Juan, doivent être récupérés puis livrés à leur propriétaire légitime, les fragments d'imagination doivent être activés en retrouvant le point d'ancrage qui les retient dans la psyché. Activez par erreur de la mémoire, et elle sera perdue à jamais; livrez par erreur de l'imagination, et le client aura un souvenir bien différent de la réalité... Nicolas finit par découvrir le point d'ancrage de ce fragment, et le libérant, ressent alors une faible chaleur et un léger battement dans sa tête. Ses symptômes, lui raconte son collègue, montrent qu'il vient de récupérer une partie de ses facultés, et que l'étrange bâtonnet qu'il porte constamment va enfin reprendre sa véritable utilité, sous la forme d'un long grappin. En activant des fragments d'imagination, Nicolas sera ainsi capable d'améliorer son grappin pour l'aider dans ses missions, conclut Juan, qui ramène ensuite notre protagoniste à la réalité.
Maintenant que les bases de son travail son de nouveau fraîches dans son esprit, et après avoir reprit quelques forces en allant se reposer un peu chez lui, Nicolas se sent prêt à reprendre cet étrange emploi dont il ignore encore de nombreux aspects. Il retourne donc au COM, où Juan lui présente les diverses missions proposées aujourd'hui; après avoir été chercher de plus amples renseignements auprès de ces clients, Nicolas retourne donc dans la psyché des mondes. Se servant dans son grappin pour atteindre les bulles autrefois hors de portée, il effectue plusieurs missions et libère quelques fragments d'imagination. De l'imagination qui, si parfois elle se déroule bien dans une version légèrement différente de la Tour-Cité, a par contre parfois lieu en des endroits délirants, comme une jungle de plantes violacées, ou encore un navire de bois flottant dans l'espace... Tout en progressant, Nicolas remarque que certaines bulles sont reliées entre-elles par les chaînes spirituelles qui les emprisonnent dans la psyché, et qu'un entrelacs de ses chaînes lui bloque l'accès vers une autre zone de la Psyché. S'en désintéressant donc pour le moment, il lui faut en guise de dernière mission de la journée s'occuper de la mémoire d'un autre amnésiste; ce dernier aurait rencontré « quelque chose » de vivant dans la psyché...
Et effectivement, dans les souvenirs de cet amnésiste, ce dernier rencontre, alors qu'il venait de récupérer un fragment, un autre homme, le visage caché par un masque en bois décoré, qui sans dire un mot, s'enfuit simplement. L'amnésiste tenta de le poursuivre, mais le souvenir se stoppe alors brutalement, comme s'il avait été assommé sans avoir pu le voir venir. Mais plus grande encore est la surprise de Nicolas lorsque, une fois ce fragment de mémoire récupéré, le nœud formé par les différentes chaînes reliées entre-elles se brisent. Et émergeant des volutes spirituelles de ces chaînes se dresse alors une immense créature, à la forme très difficilement définissable, légèrement translucides et parcourue de stries bleues. La créature se meut, faisant tinter les chaînes qui gisent tout autour d'elle, et jetant ses bras en avant, attaque Nicolas. Projeté contre une paroi de la psyché, l'amnésiste ne peut que tenter de fuir la bête furieuse, et cherchant désespérément une voie de secours, se jette dans un fragment proche.
-------------------- Personnage dans le roleplay: Loreleï
Lovie
Portesprit Grondant
Posté le 10-05-2007 à 18:43:33
c'est..... WawWWWWWWW
--------------------
Khaotil
Hakuna Matata!
Silent Adept
Posté le 11-05-2007 à 16:07:53
Heu, merci ^^''
Dans une salle circulaire, éclairée simplement par quelques cierges et tapissée de végétaux tressés et teints, un homme sort de sa méditation. Il se redresse, étendant ses jambes après les avoir laissées en tailleur un long moment, et écarte le rideau qui sert de porte afin de prendre l'air. Il prend une grande bouffée d'oxygène, puis se décide à ôter le masque de bois qu'il porte; sous cet ornement, on peut reconnaître un visage en tout point identique à celui de Nicolas. Il s'éloigne alors, et l'on peut voir, placardée à côté de la porte par laquelle il vient de passer, un petit écriteau:
Nil Chasseur de Souvenirs
Tout en marchant sur une voie surplombant ce qui ressemble à une place, le dénommé Nil observe l'ensemble; il se trouve visiblement à l'intérieur d'une construction fait de bois gravé et de métal cuivré finement ouvragé, mais dont la caractéristique principale semble être le fait qu'il se meuve dans l'espace, à en juger par les étoiles qui se déplacent paresseusement que l'on peut observer à travers le grand dôme vitré. Mais après une observation plus approfondie, on peut douter de l'origine de ce dôme, qui semble plus fait d'air et de vent que d'éléments solides. Ce que l'on pourrait vulgairement qualifier comme un vaisseau spatial en bois se nomme en réalité l'Arche d'Elire, et à en juger par les décorations et les accoutrements de ses habitants, semble abriter une communauté laissant la part belle à la spiritualité. Nil finit par arriver dans un « quartier » peuplé par quelques bâtisses arrondies et spacieuses, et va tirer doucement la corde d'une sonnette. La réponse ne se fait pas attendre, se présentant sous la forme d'un homme âgé vêtu d'une longue toge qui apparaît sur le pas de la porte. Accueillant Nil d'un sourire, le vieil homme l'invite à rentrer, mais notre protagoniste refuse, prétextant qu'il lui reste encore beaucoup de travail, et appuyant ses dires en tendant un bâtonnet pour le moins identique au grappin de Nicolas. Une discussion s'engage alors entre Nil et le vieil homme qu'il appelle respectueusement « Frère Migan », à propos des récents problèmes rencontrés lors de la récupération des souvenirs disparus sur l'Arche. Ils évoquent notamment la rencontre avec un inconnu, puis la confrontation avec une immense créature dont ils ignorent l'origine, mais qu'ils ont fini par appeler une Phantasmagorie. Migan affirme qu'il viendra aider Nil aussi tôt que possible, mais qu'il doit avant tout s'occuper d'un habitant de l'Arche qui aurait perdu toute envie d'exister. L'occasion pour lui de faire remarquer qu'aux problèmes de mémoire, s'ajoutent une baisse flagrante de motivation parmi de nombreuses personnes ici. Mettant cela sur le compte du voyage de l'Arche au milieu d'un océan d'étoiles sans port d'attache qui dure depuis des années, les deux hommes concluent leur discussion et repartent chacun de leur côté, une fois que Migan ai récupéré des souvenirs à redistribuer et rendu son grappin à Nil.
Ce dernier repart vers son « bureau », prenant cette fois-ci un autre chemin et prenant le temps de flâner pour penser. Il passe ainsi à côté de grandes serres sous lesquelles on entretient de grands champs dorés, et à travers la surface venteuse qui les protège du vide spatial, on aperçoit d'immenses rames battre en cadence, expulsant à chaque mouvement des volutes d'air pour se mouvoir dans un milieu dépourvu de résistance. Cela fait de bien nombreuses années que l'Arche d'Elire est partie de son point d'origine, et à vrai dire, plus personne ici n'est suffisamment vieux pour s'en souvenir. La plupart ignorent même pourquoi un jour ce peuple a décidé de quitter leur monde, et encore moins savent quand ils atteindront une destination...
Ayant machinalement continué son chemin, Nil se laisse surprendre dans sa rêverie éveillée lorsqu'il arrive enfin à destination. Il ouvre alors une petite boîte accrochée au mur à côté de la plaque portant son nom, et toujours sur le pallier lit un à un les divers parchemins qui s'y trouvaient, chacun décrivant une demande d'aide de la même nature: retrouver la mémoire. Bien que différent dans la forme, l'emploi de Nil semble parfaitement identique à celui de Nicolas. Avant de se remettre au travail, il est rejoint par Migan qui souhaite lui exposer une idée pour l'aider dans le monde des souvenirs. Nil va donc se mettre en position pour méditer, n'ayant pas besoin d'une quelconque machinerie pour projeter son esprit dans la Psyché des Mondes, puis une fois qu'il s'y trouve, attend les instructions du guide spirituel de l'Arche. Le contactant par la pensée, Migan lui demande alors de trouver un fragment d'imagination, fragments dont un chasseur de souvenir se désintéresse d'habitude. Le frère spirituel pense qu'en libérant un fragment d'imagination, et en se laissant pénétrer par sa force créatrice, il sera possible à Nil d'altérer légèrement les réalités à l'intérieur des fragments. Nil s'exécute, trouve un fragment d'imagination, puis la chaîne qui le retient, et le libère. L'énergie se concentre dans son bâtonnet, représentant comme toujours ses capacités psychiques, et il obtient alors la capacité d'apparaître ou non aux yeux de ceux qui peuplent les souvenirs. La théorie de Migan s'étant avérée exacte, ce dernier tient néanmoins à mettre le chasseur de souvenir en garde: en progressant ainsi, il pourra sans doute obtenir de quoi modifier drastiquement les souvenirs, mais c'est un pouvoir dont il ferait mieux de ne pas abuser, des dérives étant si vite arrivées. La vénalité est une notion plutôt abstraite sur l'Arche, aussi Migan préférerait ne pas voir un de leur élément essentiel en ces temps difficiles être corrompu par ce genre d'envies.
Ainsi mis en garde, Nil retourne à son travail, allant enquêter auprès des habitants de l'Arche qui requièrent son aide, puis replongeant dans son lieu de méditation. Il y a décidément beaucoup de points communs avec Nicolas, à part peut être les nuances de couleurs de la Psyché, et le contenu des fragments de mémoire. Cependant, là encore un imprévu de taille honorable fait son apparition après quelques missions effectuée; le même genre d'immense créature que celle que nous avons déjà pu voir, l'une de ces choses que l'on a nommé une Phantasmagorie. Bien que très reconnaissable par sa taille, son visage inexistant et sa chair si particulière, sa forme est pourtant très différente de celle rencontrée par Nicolas. Son comportement belliqueux, par contre, est absolument intact. Songeant un instant à fuir, Nil se résigne finalement à s'opposer au monstre, craignant que laisser en liberté une telle chose n'endommage les divers fragments. Mais que peut-il face à un ennemi si imposant? Pas un affrontement frontal, bien entendu; Nil se sert de la taille de son adversaire à son avantage, usant de son grappin pour grimper, tirer, balancer, faire perdre l'équilibre, tenter par tout les moyens de mettre à bas la créature. Plus un combat d'intelligence et de réflexes que de force brute, que finalement Nil emporte en brisant chacune des chaînes reliant la Phantasmagorie à la Psyché. Encore tremblant par l'effort fourni et la peur lui ayant étreint le cœur, il se redresse néanmoins, pénétrant dans le passage ouvert par la défaite du monstre...
-------------------- Personnage dans le roleplay: Loreleï
Lovie
Portesprit Grondant
Posté le 11-05-2007 à 18:59:22
j'ai hate de voir dans quoi il s'enagge ce nil ^^ et quel est son lien réel avec nicolas
--------------------
Khaotil
Hakuna Matata!
Silent Adept
Posté le 12-05-2007 à 20:22:36
Puisse la suite assouvir ta curiosité...ou pas
Nicolas se réveille d'un coup, assis sur le fauteuil d'amnésiste, Juan penché sur lui avec une mine soulagée. Tandis qu'il reprend ses esprits, son collègue lui explique que le même phénomène que la veille s'est encore produit, et qu'il est resté inconscient environ une heure. Il constate cependant avec plaisir que cette fois-ci, sa mémoire, où ce qu'il en reste, est demeurée intacte. Ce qui permet d'ailleurs à Nicolas de raconter son contact avec la grande créature informe. Juan écoute le récit avec intérêt, ajoutant que c'est la première fois qu'il entend parler d'une telle chose et qu'il se promet d'en référer à l'étage 338, le siège de formation des amnésistes, mais pas avant que notre protagoniste aille prendre du repos. Ce qu'il va faire, contraint et forcé par son collègue qui le pousse hors du COM. Nicolas rentre donc chez lui, dans cette petite maison qui n'abrite personne d'autre que lui-même, mais plutôt que de chercher le sommeil qui de toute manière, ne viendra pas, il reste à réfléchir un long moment, assis dans sa cuisine en écoutant le léger sifflement de son appareil à cocktail énergisant. Il n'est sûr de rien, avec cette mémoire défaillante, mais il a la terrible impression d'avoir déjà vu cet homme au masque et cette créature monstrueuse auparavant. Avait-il découvert quelque chose que les autres amnésistes ignoraient? La nécessité de recouvrer la mémoire lui apparaît bien plus grande encore désormais, ce mystère venant s'ajouter au désarroi de naviguer en terrain quasi-inconnu. Souhaitant reprendre le travail au plus tôt, il entame une communication avec Juan à l'aide de sa comcam murale, mais son collègue refuse qu'il revienne travailler aujourd'hui, s'inquiétant pour sa santé. Néanmoins, il lui glisse que s'il souhaite s'occuper, il peut toujours aller questionner un client afin d'être prêt pour le lendemain, et il lui donne l'adresse d'un homme appelé Rufus Eida. Ce client est un comptable de la corporation Seka d'un âge avancé, à qui le souvenir d'un accomplissement passé a été dérobé. Tandis que Nicolas note diverses informations, il lui semble connaître déjà cet homme, sans pouvoir bien entendu mettre un souvenir sur cette impression. Il peut néanmoins remarquer que l'homme semble triste de ne plus se souvenir de cet accomplissement en particulier ou de sa nature-même, n'ayant visiblement pas du tout suivi la carrière qu'il souhaitait, et le quitte en lui promettant de faire son possible pour retrouver ce précieux souvenir.
Le lendemain, au COM, Juan raconte que le rapport de la veille a beaucoup intéressé le siège des amnésistes, qui souhaite que des études plus poussées soient fournies sur ces créatures. Le siège donne ainsi comme consigne à tout les amnésistes d'appréhender tout intrus dans la Psyché, en faisant malgré tout prévaloir sa propre sécurité. Dernière phrase qui fait rire jaune Nicolas, étant donné la taille de la bête qui l'avait attaqué sans sommation. Le travail reprend ainsi son cours, en découvrant une nouvelle zone en passant par le trou béant laissé par l'absence de la créature de la veille, et accomplissant quelques missions sans que Nicolas puisse mettre la main sur un souvenir se rapprochant de ce que cherche Rufus. Par contre, il finit par tomber sur une nouvelle Phantasmagorie après avoir libéré un groupe de fragments enchaînés entre-eux; il semble que cela soit toujours dans les noeuds de plusieurs chaînes que ces créatures se terrent. Cette fois-ci donc, Nicolas fait face, et parvient avec difficulté à « l'appréhender », brisant les chaînes qui bloquaient un nouveau passage. Tout en entendant Juan le féliciter pour sa victoire, Nicolas emprunte ce passage...
Nil ouvre les yeux. Sur le pas de la porte de sa salle de méditation se tient le frère Migan, qui attendait visiblement son retour pour lui apporter de quoi se sustenter et prendre des nouvelles. A l'annonce de la défaite d'une Phantasmagorie, le frère spirituel émet plus de réserves que de congratulations; outre le danger que se battre contre une telle créature implique, et il ignore si des perturbations dans un quelconque ordre naturel pourraient subvenir après cela. Cependant, il semble réaliser quelque chose, se stoppant dans ses reproches. Migan explique alors qu'il trouvait étrange que l'un de ses ouailles retrouve subitement sa motivation pourtant perdue depuis des semaines il y avait seulement quelques minutes de cela, et pense donc que les Phantasmagories peuvent y être liées d'une manière ou d'une autre. Sans plus d'indices cependant, il ne parvient pas à aller jusqu'au fond de son raisonnement, et promet à Nil d'y réfléchir et de lui faire par de ses conclusions avant de le laisser à nouveau seul. Le chasseur de souvenirs se nourrit et va prendre un peu l'air, en se questionnant sur le trou dans sa mémoire après s'être engagé dans le passage ouvert derrière la Phantasmagorie. S'est-il fait de nouveau attaqué juste derrière, et aurait-il perdu une part de mémoire? Ou bien s'est-il simplement réveillé en prenant cette issue? Pour en avoir le cœur net, et après avoir vérifié si d'autres demandes ont été faites, Nil replonge dans la Psyché, ne s'accordant que peu de répit dans son travail. Le passage est toujours là, et mène sur une nouvelle zone du monde spirituel. Mais rien, aucun signe de ce qui a pu se passer, aucune anomalie, juste d'autres fragments qui attendent d'être libérés de leurs chaînes. Et comme la dernière fois, une autre Phantasmagorie terrée au milieu d'un nœud de chaînes. Se souvenant des mises en garde de Migan, Nil hésite un peu, mais finit par être contraint de se défendre malgré tout et de défaire son adversaire peu conciliant. Face au passage qui s'ouvre suite à la fin de la Phantasmagorie, Nil hésite de nouveau et se demande si cela ne va pas se solder par un trou noir dans son esprit, comme la dernière fois. Une impression de tiraillement le hâte de se décider; il se sent comme attiré au plus profond de la Psyché... et se résout ainsi à continuer son chemin.
Quelque chose de froid coule sur son visage, et c'est assez désagréable. Il est fatigué, et aimerait bien garder les yeux fermés, mais finalement, la curiosité est plus forte. Nicolas se redresse en portant les mains à son visage humide. Non loin de là, Juan qui s'apprêtait à lui remettre de l'eau sur la figure se met à soupirer et s'approche de son collègue. Les communications ont une fois de plus été rompues après sa confrontation avec la Phantasmagorie, et l'amnésiste commence à sévèrement s'inquiéter pour la santé de Nicolas. Mais ce dernier assure qu'il va bien, et pour couper court à toute autre forme de protestation, entame son rapport sur la Phantasmagorie. L'élément le plus notable qu'il ai remarqué est le fait que la créature soit elle-même enchaînée aux divers fragments reliés entre-eux, et que c'est en les libérant qu'elle se réveille... Le rapport est donc rapidement fait, et les deux amnésistes finissent par conclure que ce sont les Phantasmagories qui sont à l'origine des pertes de mémoire dans la Tour-Cité. Juan va aussitôt aller faire part de cette découverte ainsi que de l'annonce de la défaite de l'une de ces créatures à l'étage 338, tandis que Nicolas pour sa part, reprend le travail, animé d'une nouvelle ardeur, sentant qu'ils tiennent enfin une solution à leurs problèmes. Les missions sur son passage sont vite abattues, et il finit même par tomber sur un souvenir de Rufus; à l'intérieur, rien n'est dit sur le contenu de son « accomplissement », mais il apprend par contre qu'il s'agit apparament d'un manuscrit, ainsi que l'endroit où il l'aurait caché... A peine ce souvenir récupéré, une nouvelle Phantasmagorie fait son entrée, et sans hésitation cette fois, Nicolas bataille férocement pour vaincre la bête. Son office accompli, il continue sa progression à travers les débris de chaînes spirituelles encore en train de disparaître, et se retrouve dans une nouvelle zone de la Psyché... cette fois-ci sans perdre connaissance ou quoi que ce soit du genre. La zone en question est bien plus petite qu'à l'accoutumé, donnant sur de très nombreuses issues, et il ne se trouve qu'un seul et unique fragment voletant doucement au centre de la zone. Trouvant cela étrange, Nicolas s'y engage avec prudence... Le contenu de ce souvenir est pour le moins spécial. Nicolas s'y voit, bien plus jeune, plus tout à fait enfant mais pas encore adulte non plus, se tenant droit au milieu d'une agitation floue qui ne l'atteint pas. Le décor est flou également, difficile à discerner, présentant un grain proche de celui d'une vieille photographie. Il est comme oscillant et hésitant entre deux choix qui s'offrent à lui, et finit par s'effacer de lui-même petit à petit comme du sable emporté par le vent. L'agitation autour de lui s'éloigne également, et si de temps en temps une main semble se tendre hors de ce brouhaha visuel, elle disparaît également avant d'avoir pût le toucher. Le jeune homme, pour sa part, ne cesse pas une seconde de regarder vers le ciel, absent aux évènements qui l'entourent. Puis soudainement, deux mains viennent se poser, surgissant du néant blanc qui avait fini par s'installer, et tirant chacune de leur côté, font se déchirer en deux l'ensemble de la scène.
Nicolas sort de ce souvenir chamboulé. De quoi s'agissait-il au juste, et était-ce seulement un véritable souvenir? Quelle en était la signification? Sa réflexion ne peut cependant s'approfondir plus longuement, étant donné qu'une nouvelle Phantasmagorie apparaît de ce fragment libéré. Une Phantasmagorie que Nicolas connaît déjà, puisqu'il s'agit de la première qu'il avait rencontré, et qu'il avait été forcé de fuir. Cette fois-ci néanmoins, la fuite ne semble pas être une solution acceptable, l'amnésiste souhaitant régler ses comptes avec la créature. Le combat achevé sur la défaite de la Phantasmagorie, le corps de cette dernière, plutôt que de disparaître en fines volutes de poussière comme c'est habituellement le cas, se fond en une masse liquide qui s'élève et se solidifie, prenant peu à peu la forme d'un grand miroir, posé au beau milieu de la Psyché. Nicolas s'en approche prudemment, et plonge son regard dans le reflet. Au lieu de se voir tel qu'il se trouve actuellement, ou même tel qu'il est dans le monde extérieur, il voit un autre homme, le visage couvert par un masque de bois gravé, dans un reflet étrange faisant penser à une vieille photographie en noir et blanc, un peu usée par le temps. L'amnésiste reste ainsi un long moment à observer son reflet, reconnaissant l'homme au masque qu'il avait vu dans un souvenir la veille. Lentement, et même s'il est persuadé qu'il va le regretter, Nicolas approche sa main, et touche la surface lisse du miroir du bout des doigts...
-------------------- Personnage dans le roleplay: Loreleï
Ikkaru
Moombas au pouvoir !
Barde des Nuages
Posté le 12-05-2007 à 21:54:26
O____O la trame se poursuit peu à peu , le suspense tend à s'expliciter , magnifique ... ( ce devait être un scénario entier , du début à la fin ? XD )
--------------------
Khaotil
Hakuna Matata!
Silent Adept
Posté le 12-05-2007 à 21:56:52
(oui, le scénario en entier ^^ )
-------------------- Personnage dans le roleplay: Loreleï
Ikkaru
Moombas au pouvoir !
Barde des Nuages
Posté le 12-05-2007 à 22:00:42
( chouette , au moins ça laissera pas un arrière-goût d'inachevé XD )
--------------------
Khaotil
Hakuna Matata!
Silent Adept
Posté le 13-05-2007 à 11:24:32
(mais peut être des zones d'ombre malgrès tout )
Nil sursaute hors de sa méditation aussitôt, la respiration haletante et les pupilles dilatées. Il regarde ses mains, la paume puis le dos, tandis que ses yeux s'agitent sans être capables de fixer un point précis. Une voix dans son dos le fait sursauter une nouvelle fois. Il s'agit du frère Migan, assis au fond de la salle de méditation, qui lui demande si tout va bien. Nil esquisse un léger oui avant de sortir de la salle, et de s'accrocher à la bordure de la passerelle à l'extérieur pour prendre une très profonde inspiration, comme s'il s'agissait de la première. Des souvenirs lui arrivent en tête, des souvenirs qu'il sait lui appartenir, et qui pourtant ne le mettent pas en scène lui. Il est Nil, mais il est aussi quelqu'un d'autre, quelqu'un qui partage la même vie, le même visage. Il est Nil et Nicolas Il. Se retrouver avec deux vies dans un seul corps et esprit étant une épreuve pour la moins éprouvante, on ne tiendra guère rigueur à notre héros si ce dernier sent le besoin d'aller se vider l'estomac un peu plus loin, s'appuyant pour se cacher derrière l'une des plantes luxuriantes décorant l'Arche. Il est rapidement rejoint par Migan, qui réitère sa question, à laquelle Nil répond de manière tout aussi évasive que la dernière fois. Mais n'ayant plus rien à recracher, il se retourne vers son interlocuteur, se sentant un peu plus frais pour entamer une conversation sensée. Après lui avoir demandé plusieurs fois s'il souhaitait aller se reposer, Migan explique donc à Nil qu'il pense avoir comprit ce qu'étaient les Phantasmagories: de la même manière que la mémoire et l'imagination peuvent être arrachées à l'esprit de quelqu'un, les Phantasmagories seraient un autre élément de cet esprit, plus vivace, plus fougueux: les envies. Puis, marquant une pose, Migan demande à Nil s'il a quelque chose à lui dire. Le chasseur de souvenir s'empresse de répondre par la négative; peut être avec trop d'empressement d'ailleurs, car la crédibilité de sa réponse est plus que douteuse. Nil se reprend alors en cherchant quelque chose à dire, et finit par lâcher qu'il pense que les Phantasmagories sont sans doute les éléments qui arrachent souvenirs et imagination au peuple de l'Arche. Migan semble gober le subterfuge, et concède que cela peut être une possibilité parfaitement plausible, bien qu'il ignore dans quelle optique elles agiraient de la sorte.
Le frère spirituel se rappelle soudain qu'il est attendu au chevet de l'un de ses ouailles, et qu'il n'a plus vraiment le temps de discuter. Promettant de revenir réfléchir avec lui sur le sujet plus tard, il laisse ainsi Nil à son désarroi. Notre héros, de plus en plus mal à l'aise, décide de retourner dans la Psyché, dans le fol espoir d'y défaire ce qui a été fait. Plutôt renier ce qu'il est que de devoir subir deux existences en même temps. Dans son esprit, la Tour-Cité et l'Arche sont à la fois réelles, et à la fois imaginaire de chaque point de vue. A lors d'où vient-il vraiment? Lequel de ces deux mondes est le véritable? Et lequel n'est que le fruit de l'imagination? Dans son état actuel, il lui impossible de faire la part des choses, et son esprit est si troublé qu'il lui faut s'y reprendre à plusieurs reprises avant de réussir à se concentrer suffisamment pour plonger dans la Psyché. Une fois dans le monde spirituel, il se rue au bout du chemin qu'il avait dégagé, si vite qu'il ne remarque pas qu'une petite boîte a été déposée juste à côté d'une issue de la Psyché, et se retrouve effectivement de nouveau dans cette petite « salle » contenant le miroir. Presque avec excitation, il se précipite en sa direction, mais voit alors sa course brusquement stoppée par quelque chose cognant le sol juste devant ses pieds. A quelques pas de lui se tient un amnésiste qui fait revenir la pointe de son grappin à lui. Une brève discussion pour la moins houleuse s'engage alors entre les deux hommes, l'amnésiste considérant clairement Nil comme un ennemi et une menace. Et bien qu'il n'explique pas clairement pourquoi, il fait allusion aux intérêts de la Seka devant être protégés. Nil tente de toucher le miroir, mais un nouveau coup de grappin de la part de son interlocuteur brise la surface argentée qui trônait au centre de la salle. Et pour compléter le tout, l'amnésiste complète la « mission » qui lui avait été confiée en appuyant sur une petite télécommande, ce qui entraîne aussitôt l'apparition aux diverses issues de la salle de barrières luminescentes rouges, ressemblant à des toiles d'araignées, à l'exception d'une unique issue encore libre. Comprenant qu'il est désormais impossible de faire marche arrière, Nil engage donc le combat avec l'amnésiste, tout deux à coup de grappin et de capacités spirituelles. Les quelques phrases envoyées pour tenter de raisonner son adversaire n'y feront rien, le combat s'achève lorsque notre héros brise son masque d'amnésiste. Il se met à tituber un peu, légèrement sonné, puis d'un coup, se fait attraper par une chaîne spirituelle qui s'enroule autour de son cou puis le tire du « mur » d'où elle est sortie. Une main semblable à celles des Phantasmagories surgit à son tour de la surface de la Psyché, et va se plaquer sur le visage de son captif. Avant que Nil n'ait pu atteindre la scène pour tenter quoi que ce soit, la main est déjà repartie, et ne tombent qu'au sol les vêtements de l'amnésiste, qui ne tardent pas à disparaître à leur tour. Son esprit venait d'être entièrement dérobé sous les yeux de Nil.
Encore choqué, ce dernier fait quelques pas en arrière, foulant du pied les débris du miroir. Et alors qu'il se laisse petit à petit gagner par le désespoir et la panique d'une situation qui lui échappe de plus en plus, une fine volute de poussière argentée s'élève des restes de la glace, et va s'insinuer dans le grappin de Nil. Il se demande quelques secondes ce qui se passe, puis se sentant soudainement plus... entier, comprend que la capacité du miroir de le faire passer de l'un à l'autre de ses états lui est désormais innée. Et pour vérifier ses pensées, il teste aussitôt ses dires, voyant son costume de chasseur de souvenirs se muer en celui d'amnésiste, dans une pseudo-excitation qui lui faire presque oublier ce qui vient de se passer. Pour en apprendre d'ailleurs plus sur la situation, il brise la concentration pour retourner dans le monde des vivants, cette fois-ci du côté de la Tour-Cité.
Lorsqu'il se réveille sur le fauteuil d'amnésiste, Juan n'est apparemment pas encore rentré de sa visite au 338e étage. Pour patienter en attendant son retour et sans doute des réponses, Nil/Nicolas décide donc de rapporter les fragments de mémoire qu'il avait récupéré de son dernier voyage, notamment celui concernant le manuscrit de Rufus. Ce dernier se réjouit presque d'apprendre qu'il ai été un temps écrivain, et même s'il ne se souvient toujours pas de la teneur du récit, il compte bien corriger l'erreur en allant le trouver là où il l'avait caché, enfermé pour ne plus penser à cette chimère et se consacrer à un vrai travail, comme il disait à l'époque, chose qu'il regrettait amèrement aujourd'hui. Et en déchiffrant les premières pages du manuscrit en compagnie du vieil homme, Nil a un choc; le monde décrit dans cette oeuvre de fiction n'est autre que l'Arche d'Elire. Encore plus troublant est le fait que la plupart des habitants que Nil a pu rencontrer s'y trouvent également. Ne sachant plus que penser, il demande s'il peut emprunter le livre, ce que le vieil homme finit par concéder en lui faisant promettre de le lui rapporter bientôt.
Nil/Nicolas retourne au COM, dans lequel Juan l'attend, finalement rentré du siège des amnésistes. Ce dernier lui raconte alors tout ce qui a pu se passer durant son « absence »: alors qu'il faisait son rapport au sujet de la défaite possible de Phantasmagorie, et leur lien supposé avec les pertes de mémoire, plusieurs alertes furent reçues presque simultanément, d'amnésistes s'étant fait agresser dans la Psyché par un homme portant un masque en bois, et ayant perdu entièrement leur esprit. Aussitôt, il fut décrété que les voies de passage dans la Psyché devaient être bloquées jusqu'à nouvel ordre afin de contenir la menace, et qu'en cas de rencontre de ce fameux homme masqué, les amnésistes avaient ordre de se replier (ce que visiblement celui qui avait combattu Nil devait avoir oublié). On avait ensuite demandé à Juan de ne pas ébruiter le sujet, et surtout pas le fait que les Phantasmagories puissent être vaincues. Les deux collègues s'étonnent d'une telle réaction, et Nil fait alors référence aux paroles de l'amnésiste qu'il venait de battre quelques heures plus tôt, à savoir qu'il fallait protéger les intérêts de la Seka (mais en se gardant bien de divulguer d'où cela venait). Juan saute alors rapidement sur la conclusion que leur intérêt principal, étant donné les sommes colossales qu'engendrent les amnésistes, serait pour eux que la situation reste telle qu'elle se trouve actuellement, et non pas que les Phantasmagorie se fasse chasser les unes après les autres. Ne se résignant pas aux ordres de la corporation, ils décident de reprendre le travail, tout en comptant bien continuer leur croisade contre les Phantasmagorie, la sécurité des gens passant avant les intérêts financiers de la Seka. Nil retourne donc dans la Psyché, et revient dans la salle au miroir. La grande majorité des issues est toujours bloquée par ces barrières rougeoyantes, exception faite de celle par laquelle il vient de rentrer. Il remarque enfin les petits boîtiers installés non loin des issues, de chaque côté des barrières, et comprend que pour les désactiver, il lui faudra soit une télécommande comme celle qui avait été utilisée pour les activer, soit saboter chacun des deux boîtiers de chaque côté de la barrière. Ce qui ne pose pas un grand problème à notre héros, pouvant désormais partir de la Tour-Cité comme de l'Arche à volonté... Nil met ainsi son plan à exécution, sabotant d'abord le boîtier à ses pieds, puis passant dans son côté de l'Arche, il revient de l'autre côté de la barrière et désactive le second boîtier; ne s'attendant visiblement pas à une telle possibilité, se sont toutes les barrières qui s'éteignent d'un coup, étant toutes reliées en série. Nil repend ainsi son périple, en quête de réponses et de Phantasmagories à défaire, prenant néanmoins le temps de remplir les missions qui lui ont été données.
-------------------- Personnage dans le roleplay: Loreleï
Lovie
Portesprit Grondant
Posté le 13-05-2007 à 13:19:18
pfffiou quelle imagination!!!
--------------------
Khaotil
Hakuna Matata!
Silent Adept
Posté le 13-05-2007 à 13:29:41
Merci ^^' C'était les deux parties que j'aime le moins, j'ai pas eu le temps de trop developper :/
-------------------- Personnage dans le roleplay: Loreleï
Ikkaru
Moombas au pouvoir !
Barde des Nuages
Posté le 13-05-2007 à 17:31:55
Bah les zones d'ombres y'en a toujours , au contraire c'est bien de laisser des zones d'ombres Sinon c'est toujours aussi bien ^^
--------------------
Khaotil
Hakuna Matata!
Silent Adept
Posté le 13-05-2007 à 18:48:54
Bon bah, voilà la suite, qui se rapproche de la fin ^^
Parmi tous les fragments de souvenir qu'il visite, Nil tombe de nouveau sur l'un de ses propres souvenirs, encore une fois alors qu'il était jeune, plus jeune encore que lors de sa précédente trouvaille à ce sujet. L'ensemble est présenté de la même façon, l'enfant insensible à l'agitation floue au grain photographique qui se déroule tout autour de lui, en train de parcourir les pages d'un livre dont la première et la quatrième de couverture sont dépareillées. La première de couverture est celle du manuscrit de Rufus, tandis que la quatrième, plus colorée, est inconnue à Nil, bien que familière. Une fois de plus, le souvenir s'achève sur un déchirement, du livre cette fois. Sorti de ce souvenir, Nil décide de retourner voir Juan pour savoir ce qu'il a bien pu tirer de sa lecture du manuscrit. Ce dernier ne comprend toujours pas très bien pourquoi son collègue lui a demandé d'étudier cet ouvrage, mais il se plie à l'exercice et lui explique donc qu'il s'agit d'un roman de fiction se déroulant dans un monde connu sous l'appellation de l'Arche d'Elire. Il rajoute que les amnésistes rencontrent souvent des parcelles d'imagination ayant pour base cette fameuse arche, et Nil se retient de dire qu'il sait précisément pourquoi. Dans l'ensemble, il n'y a pas grand chose à signaler, à part peut être une mise en abîme amusante: l'un des personnages de Rufus, une femme dénommée Reida, y est décrite comme une conteuse, dont l'une des histoires se déroulerait dans la Tour-Cité et mettrait en scène Rufus lui-même, en train d'écrire le manuscrit qu'ils tiennent entre les mains. Pour Juan, il s'agit d'un détail amusant, pour Nil, c'est une révélation impressionnante. Ce serait donc la Tour-Cité le véritable monde, le siège de son véritable, et l'Arche la pâle copie imaginaire? Il lui faut encore une confirmation, pour en avoir le cœur net. Presque aussitôt, il replonge dans la Psyché en laissant Juan sans explications, puis retourne du côté de l'Arche afin d'y trouver Migan. Suite à sa demande, le frère spirituel lui confirme l'existence de Reiga, et l'emmène à la conteuse. Après une brève discussion, cette dernière va chercher pour notre héros l'un de ses ouvrages, et Nil reconnaît non seulement la couverture, mais également le contenu: la nouvelle décrit une histoire au sein de la Tour-Cité, ainsi que Rufus écrivant son livre portant sur l'Arche... Après avoir remercié la conteuse, les deux hommes sortent de chez elle; Nil est effondré; plutôt qu'une confirmation, c'est un nouveau coup qu'il vient de recevoir; en fin de compte, il lui reste impossible de savoir si l'un des deux mondes est bien imaginaire, et encore moins lequel fut le premier, duquel tout est parti. Voyant son désarroi, Migan réitère une dernière fois la même question que la dernière: avait-il quelque chose à lui dire? Nil lui avoue alors l'existence de la Tour-Cité, de l'autre côté de la Psyché, et le fait qu'il soit aussi « quelqu'un » là-bas, tout autant qu'il l'est ici. Frère Migan écoute son récit, acquiesce sans mot dire, puis lui annonce qu'il souhaite aller faire un tour dans la Psyché en sa compagnie, afin selon lui de l'aider à faire la part des choses. Le frère spirituel lui rappelle en effet que c'est lui qui l'a formé, et que plonger dans la Psyché est un exercice tout à fait faisable pour lui également. Ne crachant pas sur un soutient auquel se raccrocher, Nil accepte donc, retourne méditer, et attend le frère Migan qui ne tarde pas trop à l'y rejoindre.
Tandis qu'ils traversent la Psyché, le frère spirituel se met alors à expliquer à Nil la raison de sa venue ici; l'ouvrage de Reida, ainsi que les révélations du chasseur de souvenirs lui ont permis de finalement rassembler toutes les pièces du puzzle qui traînaient dans sa tête depuis un certain moment déjà, et ainsi de savoir comment régler la situation. Il affirme ainsi que les Phantasmagories ne sont pas n'importe quel type d'envie, mais l'envie d'exister, d'être réel, que ressentent inconsciemment les habitants de la Tour-Cité, simples fruits de l'imagination. Pour qu'enfin la menace des Phantasmagories se stoppe une fois pour toute, il n'y a qu'une seule solution: effacer ce pan de l'imagination collective. Avant qu'il n'ai pu expliquer comment Migan comptait s'y prendre, les deux hommes se font embusquer par un petit groupe d'amnésistes, leur ordonnant de ne plus bouger en les menaçant de leurs grappins. Migan peste légèrement, mais semble ne pas s'inquiéter trop pour la suite de son plan. Il explique en effet, ignorant presque la menace qu'ils subissent, que les Phantasmagories ne volent pas mémoire et imagination sans raison. Elles cherchent ces éléments afin de pouvoir constituer elles-même... un nouveau monde, une terre où elles seraient réelles, constituée de toutes pièces par des souvenirs volés. Selon lui donc, pour effacer la Tour-Cité, il suffit de retrouver la Phantasmagorie qui en est à l'origine, et de la détruire.
Bien évidemment, les amnésistes ne laissent pas passer de telles affirmations sans réagir. Ayant prit connaissance d'une partie de la situation à l'aide d'un mouchard placé sur Nicolas, des soupçons pesant déjà sur lui du côté de la Seka, l'un d'eux affirme de son côté que c'est l'Arche qui ne se trouve être qu'une chimère de plus en plus nuisible. Selon les dossiers de la Seka, plusieurs incidents se seraient produits lors des tests menés il y avait des années de cela pour donner jour au programme des amnésistes; des incidents au cours desquels plusieurs volontaires pour les tests auraient totalement perdu l'esprit, agressés par un homme portant un masque de bois controlant une créature qui leur était inconnue. C'est d'ailleurs pour éviter qu'une telle tragédie ne se répète à plus grande échelle que la corporation avait ordonné le blocage des voies de circulation dans la Psyché. Migan reconnaît alors son rôle dans cette affaire, mais avant d'expliquer clairement en quoi, pose une question: savent-ils comment les Phantasmagories sont-elles crées? Devant le silence qui s'en suit, le frère spirituel se voit dans l'obligation d'apporter plus de précisions: ce sont les Phantasmagorie qui, lorsqu'elles partent en quête de souvenirs, emportent parfois sans vraiment le faire exprès également une envie. C'est cette dernière qui se développera jusqu'à devenir une nouvelle Phantasmagorie, qui à son tour reproduira le même comportement. Mais comment tout cela a t'il commencé?
Il y a une dizaine d'années environ, Migan a rencontré lors d'une de ses plongées dans la Psyché quelque chose qu'il ne connaissait pas. Une créature tout juste plus grande que lui, serrant contre elle un fragment luisant. Avec beaucoup de prudence, le frère spirituel était rentré à l'intérieur de ce fragment, pour y découvrir un univers très étrange, sans structure, presque sans élément, en un mot: incomplet. Alors qu'il se demandait ce que cela signifiait, la créature arracha timidement à l'homme un petit morceau de sa mémoire, et le fragment qu'elle protégeait grossit aussitôt. Migan ne tarda pas à comprendre que cette créature était en réalité en train de se construire, petit à petit, un nouveau monde. Le frère spirituel y vit là une incroyable opportunité pour son peuple, qui voguait sans but depuis un temps qui lui-même le dépassait. Cette créature allait enfin leur permettre d'atteindre le monde qu'ils cherchaient tant! Mais au train où la créature travaillait, cela prendrait sans doute des siècles; aussi Migan décida t'il de lui montrer qu'elle pouvait se servir chez de nombreuses personnes, qu'elle ne devait pas hésiter à étencher sa soif de nouveautés. Ainsi, la créature, la toute première Phantasmagorie, prendrait-elle de la force et son monde en gestation de l'ampleur... Mais Migan n'avait pas prévu qu'au même moment, les amnésistes procèdent à leurs premiers tests. L'un d'eux tomba par hasard sur Migan et la première Phantasmagorie, et le frère, craignant pour la sécurité de sa protégée, brisa le masque de l'intrus. Attirée par cet esprit totalement ouvert, la première Phantasmagorie ne put résister à l'appétit dévorant qui s'emparait d'elle, et absorba aussitôt ce qui se présentait à elle. A partir de ce moment, il était devenu impossible de faire marche arrière. Par la suite, Migan entraîna l'une de ses ouailles à plonger dans la Psyché, afin de régler les plus grosses dérives de la première Phantasmagorie, ainsi que la protéger des intrus; il s'agissait de Nil. A l'époque, il ne savait pas d'où provenaient ces intrus, mais grâce aux dernières actions de son apprenti, Migan a fini par comprendre qu'il provenait d'un univers de fiction, une imagination perdue qui avait prit un peu trop d'ampleur, sans doute alimentée par la suite par une Phantasmagorie descendante. Une erreur dans la Psyché que Migan comptait bien régler.
L'un des amnésistes fait alors remarquer que le contraire est parfaitement possible (ce qui dans sa bouche, signifie bien entendu qu'il s’agit de la vérité), à savoir que ce soit l'Arche qui fut un débris d'imagination gonflé par un rejeton de cette soit-disante première Phantasmagorie. Mais que quoi qu'il en soit, il est hors de question, après ce qui avait été dit, de les laisser partir pour mettre en action le plan de Migan. Le vieil homme se fend alors d'un grand rire derrière son masque. Un plan B avait été prévu. Le frère spirituel explique que l'histoire court déjà dans l'Arche, sous forme de rumeur, de plus en plus vivace... Que bientôt, les habitants auront de plus en plus peur que cette histoire de monde imaginaire menaçant le leur ne soit exacte. Et qu'ainsi, ils suivent une consigne toute simple: imaginer que la Tour-Cité soit détruite, anéantie. L'impact serait alors immédiat, les effets directement visibles dans l'imagination collective: si tout le monde imagine la disparition de la Tour, la Tour disparaîtra effectivement, devant se plier aux exigences de ceux qui créent. Un frisson d'effroi parcourt l'assemblée des amnésistes, et pour couper court au rire de Migan, la sentence est immédiate: un coup de grappin plus tard, son masque est brisé, le livrant ainsi quelques instants après à un sort très peu enviable...
Profitant du bref moment de confusion qui s'en suit, Nil trouve le moment opportun pour basculer vers Nicolas, et sortir rapidement de son état de méditation pour se retrouver au COM. Là-bas, Juan lui réserve un accueil plutôt froid, ayant assisté à toute la scène par le biais du mouchard que l'amnésiste portait sur lui. Quelques explications plus tard, Juan finit par concéder que Nil ne savait rien de la gravité de cette affaire, mais lui explique que les menaces de Migan n'ont pas été prises à la légère; pendant que l'amnésiste revenait à lui, son collègue avait entendu un rapport du siège des amnésistes demandant à ce qu'une rumeur semblable à celle de l'Arche ne commence à être propagée, pour combattre ainsi le feu par le feu. Mais il conseille ensuite à Nil de ne pas s'inquiéter de tout cela, l'Arche n'étant qu'un monde imaginaire après tout, et qu'il ferait mieux d'aller se reposer après cette journée pour la moins éprouvante. Ce que Nil accepte sans problème de faire.
Une nuit passe ainsi, durant laquelle notre protagoniste ne peut se réfugier que dans un sommeil agité. Deux mondes auxquels il appartient tout les deux rejetant l'un sur l'autre l'opprobre, et se promettant la destruction sans aucun remord car ils ne considèrent l'autre uniquement tel un conte, une histoire... Hors Nil sait bien, lui, que ces deux mondes existent... du moins, il lui semble... tout est si embrouillé... La journée de travail du lendemain débute, et tout le monde fait comme si ne rien, si persuadés qu'ils sont d'être les premiers, les réels. Nil lui, doute que tout cela soit si simple. Il craint même que toutes ses envies de destruction de l'un et de l'autre côté ne finissent par faire disparaître les deux côtés en même temps. Comme pour lui donner raison, l'un des néons de la COM éclate sans raison apparente. Nil reprend son travail, d'un côté comme de l'autre, en sachant qu'à un moment ou à un autre, il devra faire un choix: quel monde doit être sauvé, et quel monde doit disparaître... Car il plus il s'enfonce dans la Psyché, et plus il se rapproche de l'une ou de l'autre des bases des deux mondes auquel il est rattaché. Et lorsqu'il se trouvera face à cela, il devra choisir si oui ou non il met fin à des existences, imaginaires ou pas, pour en sauver d'autre, réelles ou non...
-------------------- Personnage dans le roleplay: Loreleï
Ikkaru
Moombas au pouvoir !
Barde des Nuages
Posté le 13-05-2007 à 21:37:32
J'adore les histoires comme ça , le lecteur sait plus quoi penser XD
--------------------
Khaotil
Hakuna Matata!
Silent Adept
Posté le 15-05-2007 à 16:19:41
Prêts ou pas, voici la (les?) fin(s) du scenario!
Le choix fait, Nil se présentera face à une Phantasmagorie au bout du chemin. Immense, à moitié pétrifiée et enchaînée à une grande voûte qu'elle supporte sur ses épaules. La Phantasmagorie de l'un des deux mondes. Nil arrivera au moment où les désirs d'annihilation se matérialiseront enfin, apparaissant depuis la voûte pour se ruer à la charge, telle une armée fantomatique hurlant à la mort de leur ennemi, nuée grouillante se précipitant vers l'autre monde pour le mettre à bas. Sans plus pouvoir hésiter, Nil devra ainsi combattre les ombres furieuses se tenant entre lui et la dernière Phantasmagorie, les écartant de son passage jusqu'à se trouver devant son adversaire final, et bataillant comme il l'a toujours fait, suant sang et eau, finir par le vaincre en brisant chacune des chaînes le retenant. Alors, un monde criera son agonie, et d'un un râle puissant et éblouissant, la voûte s'écroulera, soufflant les armées de la colère pour mettre fin à l'attaque. Nil, ou Nicolas, retournera ainsi sur le monde restant, sans que personne n'ai vraiment conscience de ce qui a été évite. Quant à notre héros, il ne sera plus jamais le même, enfermé dans un mutisme profond, ayant perdu la moitié de ce qui faisait son âme, à jamais incertain du choix qu'il avait dû faire.
...Ou bien, Nil peut se refuser à ce choix. Si pour lui, l'idée de pouvoir faire une erreur monumentale, de détruire sans chercher à comprendre est intolérable, alors il se mettra en quête d'une autre solution. Une solution dont le but serait de faire partager à chacun ce qu'il ressent. De leur montrer que l'imagination et la réalité ont un lien peut être beaucoup plus tenu dans ce cas qu'ils ne le pensent... Et pour ce faire, un moyen existe: se servir des souvenirs pour montrer à l'une et l'autre des parties que l'autre monde existe bien. Trouver des situations correspondant à celles que les clients recherchent, mais prenant place dans l'autre monde. Et petit à petit, leur faire comprendre qu'il ne s'agit pas que d'un vague endroit créé en quelques lignes manuscrites, mais bon un monde vivant et précis, existant autant que le leur. Ce n'est qu'à la condition que les deux mondes réalisent et acceptent que l'un et l'autre ne soient pas de l'ordre de la fantaisie que Nil pourra alors avancer vers la dernière phase de la résolution des problèmes de Phantasmagories: retrouver la première d'entre-elles. Ouvrir les esprits permet parfois d'ouvrir des voies autrefois closes... C'est ainsi que Nil, s'engageant une dernière fois dans la Psyché, s'enfonce au plus profond de cette dernière, passant par une issue n'existant pas autrefois. Au bout de ce périple, notre héros débouche dans une très grande zone de la Psyché, entièrement sphérique, au centre de laquelle se trouve une énorme bulle, sans comparaison avec toutes celles qu'il a pu rencontrer jusqu'ici. Prenant son courage à deux mains, il s'enfonce alors de ce fragment qui n'en est plus vraiment un...
Nil se retrouve dans un monde pour le moins... étrange. Un ciel étoilé à perte de vues, des constructions blanches et informes posées au milieu de nulle part, sans aucune prise en compte d'un quelconque sens, des formes mouvantes et transparentes ressemblant à des hommes et des femmes sans visage effleurant Nil en courant avant de disparaître... Rien ne semble avoir de règles ou de sens ici, tout est incomplet et inachevé. La définition parfaite d'un monde en création. Notre protagoniste s'engage sur une passerelle sinueuse constituée de petits galets blancs, et suit le seul chemin qui lui soit offert jusqu'à déboucher dans une grande plaine couverte de fleurs, posée au milieu de nulle part. Dressée en son centre se trouve un monolithe blanc et gravé de signes circulaires, au sommet duquel sort une chaîne qui plonge dans le sol. Une voix résonne alors, s'adressant à Nil. Une voix lente, chuchotante, et avare en phrases trop longues. La voix exprime un certain étonnement de le voir arriver si tôt, et l'adjoint de repartir pour ne pas gêner le processus de création. Devant le refus d'obtempérer de Nil, la voix semble comprendre que son interlocuteur est là pour une raison bien précise... Elle commence alors à lui expliquer que, bien qu'elle fut effectivement la première Phantasmagorie de cette lignée, elle est par contre loin d'être la première à avoir existé. En réalité, la création de nouveaux mondes, issus de souvenir et de fantaisies, poussés par la volonté du désir, est un processus parfaitement naturel, se répétant depuis la nuit des temps. Que quelque chose ne ce soit pas déroulé comme prévu cette fois-ci n'est absolument pas son problème, et elle compte bien mener son entreprise à bien. Voyant que Nil n'est toujours pas décidé à lâcher l'affaire, la voix lui révèle alors un autre détail, afin de le déstabiliser et le faire hésiter. Contrairement aux autres Phantasmagorie, la première fut générée directement dans la Psyché par un désir si fort qu'il se matérialisa de lui-même dans le monde spirituel. Un désir d'échapper à la réalité extrêmement puissant, un désir de créer dû à un mal être face à une réalité trouvée fade et sans saveur. Un désir, explique toujours la voix, provenant de Nil. Notre héros fait un pas en arrière, étonné. Cela aussi, il l'avait oublié... Dans sa jeunesse, peu lui importaient les frasques de la « vraie » vie, son esprit toujours vagabondait dans un monde qui n'existait pas, et où il se sentait infiniment mieux que la froide et cruelle réalité qu'il se représentait. Laissé de côté, et se repliant sur lui-même, le désir se fit plus grand, plus ardent, jusqu'à engendrer cette créature... Qui, ironiquement, par les évènement qu'elle produisit, lui permit plus tard de sortir de son renfermement en occupant un poste le plaçant, pour une fois, hors des conventions, plus proche du rêve qu'il convoitait. Ainsi avait-il finit par oublier ce désir de fuite en trouvant une part de ce qu'il cherchait dans sa réalité. Mais aujourd'hui, il lui fallait de nouveau s'y confronter. Et les mots de la Phantasmagorie n'y changeraient rien. Comprenant alors que la discussion ne le ferait pas changer d'avis, cette dernière cessa de se cacher, pour apparaître dans toute sa splendeur à son géniteur.
Le sol de la plaine fleurie se fissura tandis que le monolithe en surgissait, et bientôt le reste du corps titanesque de la première Phantasmagorie apparu, surgissant des profondeurs et éclairant le ciel étoilé de sa seule présence. Tombant dans le gouffre sans fin, Nil se raccrocha finalement à l'aide de son grappin sur l'un des immenses anneaux de pierre tournant autour de son adversaire, et pu de là constater sa démesure. Le monolithe ne constituait en réalité que la pointe d'une grande corne frontale, surmontant une tête masquée suivie d'un corps pourvu de multiples bras. Puisant dans toutes ses ressources, Nil gravit petit à petit le monstre gigantesque, évitant ses artifices, ses coups et ruades, tranchant les unes après les autres les innombrables chaînes qui couvraient son corps, jusqu'à la dernière, au sommet de sa corne, qui mit fin à l'existence de son ultime défi, dans un éclat et un cri sans commune mesure. Lorsque ses sens reprirent le dessus, Nil se trouvait toujours dans ce monde inachevé, au milieu des débris de la Phantasmagorie. Son devoir était accompli, désormais, la Tour-Cité tout comme l'Arche ne seraient plus la proie à des vols de ce qui fait une partie de nous. Il resta un moment immobile, à contempler l'immensité vide et immobile à laquelle son désir avait tenté de donné vie. Un désir de fuite pouvait-il véritablement créer quelque chose de solide? Nil prend alors une décision, et s'avance parmi le vide. Un nouveau désir à prit naissance en lui; pas un désir de fuite cette fois, mais bel et bien un désir de créer. Désormais, il restera ici, et s'efforcera d'achever ce monde. Il se met ainsi à la tâche, qu'il sait longue et ardue, mais n'hésite pas le moins du monde. Les étoiles luisent, le parterre de fleurs pousse à nouveau.
Dans la Tour-Cité, l'encéphalogramme de Nicolas affiche un signal plat.
Dans l'Arche, les cierges s'éteignent les uns après les autres autour du corps immobile de Nil.
Dans un monde qui n'existe pas encore, une première aurore se lève.
-------------------- Personnage dans le roleplay: Loreleï
Lovie
Portesprit Grondant
Posté le 15-05-2007 à 19:36:39
chapeau. c'était magnifique
--------------------
Ikkaru
Moombas au pouvoir !
Barde des Nuages
Posté le 16-05-2007 à 09:04:20
WHoooo , magnifique ! X_____X Et le boss de fin est digne de Shadow of the colossus
--------------------
Tifet
Laisser vivre ou faire mourir
Aspirant du Zénith
Posté le 16-05-2007 à 09:41:34
Super dis donc !! Tu as une sacrée imagination !!! et c'est très bien écrit !! Whaou !! J'ai vraiment adoré !!
-------------------- Une fleur a poussé dans le désert, un lotus qui s'épanouit sortant de l'eau primordiale...Si on la laisse s'ouvrir deviendra-t-elle un soleil ?
Khaotil
Hakuna Matata!
Silent Adept
Posté le 02-06-2007 à 16:12:51
Merci tout le monde, ça me fait plaisir, même si ça n'a visiblement pas plû au jury du concours
Je réutiliserais sans doute la Tour-Cité dans un autre projet de jeu ^^
-------------------- Personnage dans le roleplay: Loreleï
Ikkaru
Moombas au pouvoir !
Barde des Nuages
Posté le 02-06-2007 à 16:47:14
Si je peux me permettre , avec tous mon respect et sachant que je ne m'y connais pas du tout >_< , je pense que ça doit surtout venir du fait que tu n'as pas eu le temps de développer suffisemment le game play justement , c'était peut-être trop abstrait pour le jury . Certains doivent passer des mois entiers à préparer ce concours , ils ont surement le temps de développer le gameplay et de nombreuxes situations dans lequel le joueur peut se retrouver et les astuces à justement développer . Et même si le concours ne laisse que quelques semaines ,il y a toujours moyens de faire plus ou moins coller ce qu'on fait avec le sujet . Ils ont peut-être aussi eu le temps de développer l'environnement en détail , ce qui peut se passer quand on se rapproche de tel ou tel objet ou peut-être tel ou tel quête ( si le game design concerne ce genre de chose ) . SI il y a plus d'une centaine de dossier , les jurys auront probablement tendance à prendre les dossiers plus concéquents , démontrant une quantité de travail assez énorme Oo ainsi que certaines capacités et ils peuvent dans ce cas sacrifier d'autres candidats qui montrent une originalité certaine . Parce que justement , au niveau originalité je peux rien redire XD
--------------------
Khaotil
Hakuna Matata!
Silent Adept
Posté le 03-06-2007 à 11:52:05
Il arrive au jury de prendre des dossiers qui font 3 pages en tout
Mais je pense effectivement que c'est parce que je n'ai pas suffisamment dévelloppé le gameplay. Le problème étant qu'on ne peut pas vraiment le faire à l'avance, puisqu'il nous faut quand même les sujets Je pense aussi à un manque d'originalité du style de jeu, mais ça, il me faudrait les appréciations du jury pour en être sûr...
-------------------- Personnage dans le roleplay: Loreleï
Ikkaru
Moombas au pouvoir !
Barde des Nuages
Posté le 03-06-2007 à 13:59:10
3 pages Oo .... comment on peut faire quelquechose en 3 pages ??? Surtout s'il faut faire un scénario entier >_< Oh ben moi je le trouve très bien le style du jeu , ça change de tous les jeux pourries qui arrivent à sortir sur les films récents (où on fait pas grand chose quoi )
( Edit : J'y avais pas pensé mais même dans ce milieu doit y avoir un peu de pistonnage qui joue T___T ) Message édité le 03-06-2007 à 14:05:50 par Ikkaru
--------------------
Lovie
Portesprit Grondant
Posté le 08-07-2007 à 10:09:15
a bein zut alors.... tu vas le retenter la fois suivantes j'espère? demande les commentaires pour rebondir et t'améliorer!