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Talentyre
Cerveau vendu séparément
Guerrier de l'Etincelle
Talentyre
   Posté le 06-01-2007 à 23:32:03   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

J'propose un topic pour mettre les poèmes qui vous ont le plus plu^^ J'commence :

Déjeuner du matin - Jacques Prévert, Paroles

Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler

Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder

Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder

Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré


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Vangie
I'll Paint Your Future Black
Portesprit Hurlant
Vangie
   Posté le 06-01-2007 à 23:42:53   Voir le profil de Vangie (Offline)   Répondre à ce message   http://beforecrisis-project.alloforum.com   Envoyer un message privé à Vangie   

Le Vampire - Charles Baudelaire, les fleurs du mal


Toi qui, comme un coup de couteau,
Dans mon cœur plaintif es entrée,
Toi qui, comme un hideux troupeau
De démons, vins, folle et parée,


De mon esprit humilié
Faire ton lit et ton domaine,
— Infâme à qui je suis lié
Comme le forçat à la chaîne,



Comme au jeu le joueur têtu,
Comme à la bouteille l'ivrogne,
Comme aux vermines la charogne,
— Maudite, maudite sois-tu !


J'ai prié le glaive rapide
De conquérir ma liberté,
Et j'ai dit au poison perfide
De secourir ma lâcheté.


Hélas ! le poison et le glaive
M'ont pris en dédain et m'ont dit :
« Tu n'es pas digne qu'on t'enlève
A ton esclavage maudit,


Imbécile ! — de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire !


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Paine
Nature sensible...
Rôdeur du Chêne
Paine
   Posté le 12-01-2007 à 19:45:29   Voir le profil de Paine (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paine   

Je ne suis franchement pas fan de poésie ^^' mais il y en a une que j'aime bien

Mignonne, allons voir si la rose - Pierre de Ronsard, Les Odes

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.


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Personnage dans le RP : Caleen Son thème
Talentyre
Cerveau vendu séparément
Guerrier de l'Etincelle
Talentyre
   Posté le 12-01-2007 à 22:35:10   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

Sympa, mais strange au niveau rédaction XD


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Paine
Nature sensible...
Rôdeur du Chêne
Paine
   Posté le 12-01-2007 à 22:53:52   Voir le profil de Paine (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Paine   

Bah, il est pas tout jeune le poème XD c'est vrai qu'on a l'habitude de le voir écrit en français d'aujourd'hui...


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Personnage dans le RP : Caleen Son thème
Talentyre
Cerveau vendu séparément
Guerrier de l'Etincelle
Talentyre
   Posté le 15-06-2007 à 21:20:08   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

Grasse matinée - Jacques Prévert, Paroles

Il est terrible
le petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir d'étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim
elle est terrible aussi la tête de l'homme
la tête de l'homme qui a faim
quand il se regarde à six heures du matin
dans la glace du grand magasin
une tête couleur de poussière
ce n'est pas sa tête pourtant qu'il regarde
dans la vitrine de chez Potin
il s'en fout de sa tête l'homme
il n'y pense pas
il songe
il imagine une autre tête
une tête de veau par exemple
avec une sauce de vinaigre
ou une tête de n'importe quoi qui se mange
et il remue doucement la machoire
doucement
et il grince des dents doucement
car le monde se paye sa tête
et il ne peut rien contre ce monde
et il compte sur ses doigts un deux trois
un deux trois
cela fait trois jours qu'il n'a pas mangé
et il a beau se répéter depuis trois jours
Ca ne peut pas durer
ça dure
trois jours
trois nuits
sans manger
et derrière ces vitres
ces pâtés ces bouteilles ces conserves
poissons morts protégés par les boites
boites protégées par les vitres
vitres protégées par les flics
flics protégés par la crainte
que de barricades pour six malheureuses sardines...
Un peu plus loin le bistro
café-crème et croissants chauds
l'homme titube
et dans l'intérieur de sa tête
un brouillard de mots
un brouillard de mots
sardine à manger
oeuf dur café-crème
café arrosé rhum
café-crème
café-crème
café-crime arrosé sang!...
Un homme très estimé dans son quartier
a été égorgé en plein jour
l'assassin le vagabond lui a volé
deux francs
soit un café arrosé
zéro franc soixante-dix
deux tartines beurrées
et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon.
Il est terrible
le petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir d'étain
il est terrible ce bruit
quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim.


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Vangie
I'll Paint Your Future Black
Portesprit Hurlant
Vangie
   Posté le 16-06-2007 à 01:13:17   Voir le profil de Vangie (Offline)   Répondre à ce message   http://beforecrisis-project.alloforum.com   Envoyer un message privé à Vangie   

Tiens, j'ais cru la voir sur un sujet de bac... .


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Talentyre
Cerveau vendu séparément
Guerrier de l'Etincelle
Talentyre
   Posté le 18-06-2007 à 10:51:04   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

Exact J'adore Prévert, j'ai flippé en tombant dessus : j'aime pas étudier des textes que j'aime XD


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Vangie
I'll Paint Your Future Black
Portesprit Hurlant
Vangie
   Posté le 18-06-2007 à 14:45:40   Voir le profil de Vangie (Offline)   Répondre à ce message   http://beforecrisis-project.alloforum.com   Envoyer un message privé à Vangie   

XD Je comprends sans peine... j'ais refusé de faire un exposé sur une poèsie de Baudelaire de peur de massacrer son oeuvre immortelle ^^".

Message édité le 18-06-2007 à 14:46:21 par Vangie


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Ikkaru
Moombas au pouvoir !
Barde des Nuages
Ikkaru
   Posté le 19-06-2007 à 18:38:55   Voir le profil de Ikkaru (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Ikkaru   

On a tous eut le même bac , je l'ai eut aussi ce texte de Jacques Prévert ^^
Les séries L sont chanceux , ils sont tombés sur la biographie XD

Je suis désolé , ma culture poétique est trop restrainte poru que j'aie encore un poème préféré , gomen >__>''''


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Midian
Killing Polichinelle.
Sans-Destin
Midian
   Posté le 23-06-2007 à 21:46:43   Voir le profil de Midian (En vacances)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Midian   

Charles Baudelaire - Femmes Damnées (Delphine et Hippolyte)

A la pâle clarté des lampes languissantes,
Sur de profonds coussins tout imprégnés d'odeur
Hippolyte rêvait aux caresses puissantes
Qui levaient le rideau de sa jeune candeur.

Elle cherchait, d'un oeil troublé par la tempête,
De sa naïveté le ciel déjà lointain,
Ainsi qu'un voyageur qui retourne la tête
Vers les horizons bleus dépassés le matin.

De ses yeux amortis les paresseuses larmes,
L'air brisé, la stupeur, la morne volupté,
Ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes,
Tout servait, tout parait sa fragile beauté.

Etendue à ses pieds, calme et pleine de joie,
Delphine la couvait avec des yeux ardents,
Comme un animal fort qui surveille une proie,
Après l'avoir d'abord marquée avec les dents.

Beauté forte à genoux devant la beauté frêle,
Superbe, elle humait voluptueusement
Le vin de son triomphe, et s'allongeait vers elle,
Comme pour recueillir un doux remerciement.

Elle cherchait dans l'oeil de sa pâle victime
Le cantique muet que chante le plaisir,
Et cette gratitude infinie et sublime
Qui sort de la paupière ainsi qu'un long soupir.

- "Hippolyte, cher coeur, que dis-tu de ces choses?
Comprends-tu maintenant qu'il ne faut pas offrir
L'holocauste sacré de tes premières roses
Aux souffles violents qui pourraient les flétrir?

Mes baisers sont légers comme ces éphémères
Qui caressent le soir les grands lacs transparents,
Et ceux de ton amant creuseront leurs ornières
Comme des chariots ou des socs déchirants;

Ils passeront sur toi comme un lourd attelage
De chevaux et de boeufs aux sabots sans pitié...
Hippolyte, ô ma soeur! tourne donc ton visage,
Toi, mon âme et mon coeur, mon tout et ma moitié,

Tourne vers moi tes yeux pleins d'azur et d'étoiles!
Pour un de ces regards charmants, baume divin,
Des plaisirs plus obscurs je lèverai les voiles,
Et je t'endormirai dans un rêve sans fin!"

Mais Hippolyte alors, levant sa jeune tête:
- "Je ne suis point ingrate et ne me repens pas,
Ma Delphine, je souffre et je suis inquiète,
Comme après un nocturne et terrible repas.

Je sens fondre sur moi de lourdes épouvantes
Et de noirs bataillons de fantômes épars,
Qui veulent me conduire en des routes mouvantes
Qu'un horizon sanglant ferme de toutes parts.

Avons-nous donc commis une action étrange?
Explique, si tu peux, mon trouble et mon effroi:
Je frissonne de peur quand tu me dis: "Mon ange!"
Et cependant je sens ma bouche aller vers toi.

Ne me regarde pas ainsi, toi, ma pensée!
Toi que j'aime à jamais, ma soeur d'élection,
Quand même tu serais un embûche dressée
Et le commencement de ma perdition!"

Delphine secouant sa crinière tragique,
Et comme trépignant sur le trépied de fer,
L'oeil fatal, répondit d'une voix despotique:
- "Qui donc devant l'amour ose parler d'enfer?

Maudit soit à jamais le rêveur inutile
Qui voulut le premier, dans sa stupidité,
S'éprenant d'un problème insoluble et stérile,
Aux choses de l'amour mêler l'honnêteté!

Celui qui veut unir dans un accord mystique
L'ombre avec la chaleur, la nuit avec le jour,
Ne chauffera jamais son corps paralytique
A ce rouge soleil que l'on nomme l'amour!

Va, si tu veux, chercher un fiancé stupide;
Cours offrir un coeur vierge à ses cruels baisers;
Et, pleine de remords et d'horreur, et livide,
Tu me rapporteras tes seins stigmatisés...

On ne peut ici-bas contenter qu'un seul maître!"
Mais l'enfant, épanchant une immense douleur,
Cria soudain: - "Je sens s'élargir dans mon être
Un abîme béant; cet abîme est mon coeur!

Brûlant comme un volcan, profond comme le vide!
Rien ne rassasiera ce monstre gémissant
Et ne rafraîchira la soif de l'Euménide
Qui, la torche à la main, le brûle jusqu'au sang.

Que nos rideaux fermés nous séparent du monde,
Et que la lassitude amène le repos!
Je veux m'anéantir dans ta gorge profonde,
Et trouver sur ton sein la fraîcheur des tombeaux!"

- Descendez, descendez, lamentables victimes,
Descendez le chemin de l'enfer éternel!
Plongez au plus profond du gouffre, où tous les crimes,
Flagellés par un vent qui ne vient pas du ciel,

Bouillonnent pêle-mêle avec un bruit d'orage.
Ombres folles, courez au but de vos désirs;
Jamais vous ne pourrez assouvir votre rage,
Et votre châtiment naîtra de vos plaisirs.

Jamais un rayon frais n'éclaira vos cavernes;
Par les fentes des murs des miasmes fiévreux
Filtrent en s'enflammant ainsi que des lanternes
Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux.

L'âpre stérilité de votre jouissance
Altère votre soif et roidit votre peau,
Et le vent furibond de la concupiscence
Fait claquer votre chair ainsi qu'un vieux drapeau.

Lion des peuples vivants, errantes, condamnées,
A travers les déserts courez comme les loups;
Faites votre destin, âmes désordonnées,
Et fuyez l'infini que vous portez en vous!

Message édité le 23-06-2007 à 21:48:05 par Midian


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