Magical Story
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 Fleur de cerisier perdue dans le vent [Naruto]

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Talentyre
Cerveau vendu séparément
Guerrier de l'Etincelle
Talentyre
   Posté le 11-03-2006 à 12:02:49   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

1 – Retrouvailles


Le ciel bleu, dégagé de nuages, le soleil qui brillait, les oiseaux qui chantaient… cette journée commençait comme toutes les autres. L’entraînement, primordial aux yeux de la nouvelle Hokage, était devenu le quotidien de Sakura. Depuis qu’elle était sous la charge de Tsunade, elle avait changé, autant physiquement que mentalement. En deux ans, elle avait réalisé de nombreuses choses, sur la vie, sur le monde, sur elle-même… et dans son méli-mélo de pensées confuses, elle était parvenue à oublier son amour pour Sasuke, enfin convaincue qu’il ne reviendrait jamais. Tel était le destin, et elle n’avait d’autre choix que de l’accepter : si elle le revoyait un jour, ce serait pour l’affronter, alors à quoi bon espérer son retour ? Dans cette optique, elle avait fait un effort, l’effort douloureux d’annihiler ses sentiments envers le jeune Uchiwa. Elle y était finalement parvenue. Mais elle croyait toujours en Naruto, et appréhendait autant son retour qu’elle l’espérait : avait-il changé, lui, ou était-il toujours resté le même éternel enfant ?
Sakura s’arrêta devant une porte, et toqua.
- Entrez ! finit par répondre la voix de l’Hokage.
Elle s’exécuta, trouvant son professeur camouflée derrière une pile de papiers.
- Bonjour, sensei.
- Ah, c’est toi Sakura ! Tu tombes bien, j’ai des missions pour toi… ah, foutue paperasse ! J’aurais jamais du accepter ce poste à la con !
L’adolescente ne fit aucun commentaire : depuis deux ans, elle était habituée aux réflexions de son maître, si bien qu’elle ne les relevait même plus.
- Tiens… aujourd’hui, l’entraînement va être repoussé, j’ai trop de boulot en retard.
Encore une fois, elle ne dit rien, et pris le paquet de feuilles que lui tendait Tsunade.
- Quand tu auras terminé tout ça, reviens me voir.
- Bien, sensei. A plus tard.
Sakura quitta le bureau et sortit du bâtiment, songeuse. L’époque de l’équipe sept, aux commandes de Kakashi-sensei, était maintenant bien loin… Même si elle n’osait pas se l’avouer, cela lui manquait terriblement. Elle voulait se convaincre que cette nostalgie finirait par passer, qu’elle oublierait un jour cette époque ; mais au fond de son âme, elle ne voulait pas oublier, elle voulait, à jamais, conserver ce souvenir heureux du passé, sans pour autant que cela ne la blesse.
Une fois dehors, elle trouva un banc où s’asseoir pour consulter la liste des missions qu’elle avait à accomplir. Presque que des rangs C… ce serait vite réglé. Elle décida de commencer par les plus faciles : ce serait vite terminé.
- Bonjour !
Etonnée, elle leva brusquement la tête.
- Oh ! Kakashi-sensei !
Depuis le temps qu’elle ne l’avait pas vu, cette rencontre lui fit tellement plaisir qu’elle failli se jeter dans ses bras.
- Sensei, sensei… qui appelles-tu ainsi ? Je ne suis plus ton maître, sourit-il.
- Oui, c’est vrai… mais c’est un vieux réflexe que j’ai gardé… Je suis désolée.
- C’est pas grave, tu finiras par t’y habituer.
Le silence s’installait déjà. Chacun avait tant de chose à raconter à l’autre, mais ils ne savaient pas par quoi commencer. Finalement, Kakashi ouvrit la discussion :
- Hum… l’équipe sept me manque, je te jure… Les nouveaux de cette année sont de vrais mollassons !
- Ah ? C’est vrai, ça ! Où sont vos élèves ?
- Mes élèves ? Je les ai recalés ! Ils n’ont pas réussi mon test…
- Ah oui, c’est vrai, ce test…
- Ca rappelle des souvenirs, hein ? Ah, la bonne époque…
Après un court silence, il continua :
- Sinon, comment ça se passe avec Tsunade ? Tu arrives à la supporter ?
- Hein ? Ben… disons que je n’ai pas trop le choix.
- Dis comme ça…
- Mais j’ai appris un tas de choses auprès d’elle ! C’est vraiment génial de pouvoir s’entraîner avec quelqu’un d’aussi fort.
- Oui, je te comprends. Un jour, j’aimerai bien t’évaluer !
- M’évaluer ?
- Exactement. On aura qu’à faire un petit duel. Je voudrais bien voir ton niveau, maintenant. Et puis, si tu veux, je pourrais m’occuper de toi en plus de Tsunade : comme je n’ai pas d’élèves, je passe mon temps en mission, ça devient vite lassant.
Sakura réfléchit à la proposition. Elle avait du mal à croire que c’était à elle que Kakashi s’adressait. En temps normal, il aurait fait ce genre de proposition à Naruto ou Sasuke, mais pas à elle…
- Pourquoi pas, finit-elle par répondre.
Kakashi lança un regard sur les feuilles que tenait Sakura.
- Bon, j’ai du temps à tuer, dit-il. Tu veux que je t’aide pour tes missions ?
- Ben, vu le niveau, répondit-elle d’un air dépité, je ne pense pas avoir besoin de beaucoup d’aide…
- En effet… C… C… D… C… C… pas terrible ce qu’elle te donne l’Hokage !
- C’est toujours mieux que rien… Euh… dites, je change de sujet mais… ça fait longtemps que je ne vous avais pas vu ! Comment ça se fait que…
- Ben, tout simplement parce que j’étais en mission. Je suis resté pendant six mois à Suna, pour leurs affaires militaires. Depuis que Gaara est devenu Hokage, ils veulent coopérer avec Konoha, du coup, pas mal de ninjas ont été envoyés là-bas pour les négociations.
- Ah, je vois… et… vous allez repartir ?
Elle laissa malgré elle passer une pointe de crainte dans sa voix, que Kakashi ne manqua pas de remarquer.
- Ne t’en fais pas, je reste ici pour le moment. Maintenant, Tsunade-sama me donne des missions aux alentours de Konoha, mais jamais bien loin.
Sakura ne pu retenir un soupir de soulagement.
- Je t’ai tant manqué que ça ? interrogea l’homme d’un ton amusé.
- Non !... je veux dire… non mais… ! …un peu quand même…
Le regard du ninja s’attendrit. Il posa sa main sur l’épaule de son ancienne élève.
- Ne t’attache pas trop aux gens, ils ne te manquent que trop plus tard.
Elle le regarda, sans comprendre réellement ce qu’il voulait dire. Parlait-il de Sasuke ? Alors qu’elle allait rétorquer, il continua :
- Bon, je vais te laisser faire tes missions, sinon Tsunade va t’étriper ! La connaissant, autant éviter de traîner ! A bientôt alors !
- A… attendez !
Mais il était déjà parti, et posée sur le banc de bois, sa main tremblait encore…

- Quoi ? Naruto est de retour ?
Sakura avait failli tomber de sa chaise. Elle venait rapporter sa liste de missions effectuées lorsque l’Hokage lui annonça la nouvelle.
- Tout à fait. Je l’ai vu il y a une dizaine de minutes franchir les frontières...
Sakura se dirigea alors vers l’une des fenêtres du bureau et regarda au loin, avec un sourire qu’elle ne put cacher. Un étrange sentiment de bonheur se répandait dans son esprit à une vitesse fulgurante… Après avoir retrouvé Kakashi, elle allait retrouver Naruto… Deux ans qu’ils ne s’étaient pas vus ! Avait-il changé, ou était-il resté cet éternel enfant rêveur qu’elle connaissait ? Elle ne tenait plus, brûlant d’envie de courir le retrouver. Tsunade vit briller cette lueur dans les yeux de son élève.
- Allez, va le rejoindre, sourit-elle. Qu’est-ce que tu attends ?
L’adolescente se retourna, plus heureuse que jamais, remercia son maître et, sans plus de cérémonie, descendit à toute vitesse les escaliers. Dans les rues de Konoha, sa rapidité était telle qu’elle semblait à chaque instant disparaître pour réapparaître quelques mètres plus loin. Enfin, elle reconnut la tignasse blonde de Naruto, et arrêta là sa course. Elle l’examina un instant ; il avait changé, du moins physiquement : l’enfant avait grandit. Son sourire était pourtant resté le même : le sourire heureux d’un petit garçon comblé.
- Alors, content de retrouver ta patrie ? demanda Jiraya.
- Et comment ! répondit brusquement Naruto, dans un élan de bonheur incontrôlé, ses grands yeux bleus pétillants. C’est… grandiose !
Il avait hurlé sa joie. Sakura décida d’apparaître à ce moment.
- Toujours aussi bruyant, à ce que je vois, rit-elle doucement.
- Sakura-chan !
Sans crier gare, il se jeta contre elle et la serra chaleureusement contre lui.
- Tu m’as manquééééééé !!
Gênée par cette marque d’affection, Sakura se débattit légèrement, cherchant à se libérer de cette étreinte embarrassante, sans réellement comprendre pourquoi : depuis près de deux ans, elle rêvait de cet instant, et maintenant qu’il se produisait, elle n’était pas capable d’extérioriser son affection… Malgré tout, elle fut bien vite rassurée de voir que le maître n’avait que peu déteint sur l’élève : Naruto ne s’était pas transformé en vieux pervers, comme elle le craignait.
- Je suis contente de te revoir, lâcha-t-elle enfin avec un grand sourire.
Naruto sembla agréablement surpris : son bonheur n’en fut que plus grand. Les deux commencèrent à discuter, délaissant quelque peu Jiraya ; celui-ci ne s’en fâcha pas, connaissant la joie que pouvaient ressentir les deux adolescents. Ces derniers parlèrent de tout et de rien, laissant les mots glisser en cascade sur leurs lèvres, racontant leur entraînement, leurs occupations lors de ces deux dernières années, sans rien oublier. Sakura parlait, libre, heureuse, sans avoir peur de dire quelque stupidité ; elle se souvint alors, quelques heures plus tôt, du malaise qu’elle avait éprouvé auprès de Kakashi. Pourquoi sa voix s’était-elle alors bloquée au fond de sa gorge ? Pourquoi avait-elle tremblé près de lui ? Et finalement, elle reconnut ce sentiment, cette même gêne qu’elle éprouvait deux ans plus tôt, lorsqu’elle était proche de Sasuke… Ce n’est que l’émotion des retrouvailles, se dit-elle pour chercher à se convaincre. Naruto est un grand gamin, c’est pour ça que je me sens plus à l’aise près de lui…
Cette simple pensée suffit à la rassurer ; et le blondinet continuait de parler, de ses nouvelles techniques, de ses aventures…

- Allez, dépêche toi, Naruto !
- Oui, j’arrive, j’arrive !
Le soleil se couchait lentement dans le ciel orangé de Konoha. Sakura avait trouvé son ami endormi sur son lit lorsqu’elle était venue le chercher. Ce dernier avait du s’habiller à la hâte, et ils quittaient à présent tous deux la maison du blond.
- Vite, on est à la bourre !
- J’ai dormi tant que ça ?
- Un peu que t’as dormi ! Il est déjà huit heures trente !
- On… avait pas rendez vous à et quart ?
- Justement, dépêche toi !
Ils descendirent en trombe les escaliers, et une fois dans la rue, se mirent à courir le plus vite possible. Grâce à leur rapidité, ils parvinrent au lieu de rendez vous en seulement dix minutes, essoufflés. Devant le restaurant de brochettes, Jiraya, Tsunade et Iruka attendaient déjà.
- Ils commencent à être longs, se plaignit le premier. J’vais m’commander un p’tit saké et…
- Pas question ! interrompit la Hokage. Si tu commences à te saouler avant même qu’ils soient arrivés, on devra te ramasser à la petite cuillère ce soir…
- Bah, dans tous les cas, il finira ivre mort, se permit d’ajouter Iruka.
Tsunade acquiesçait d’un signe de tête désespéré, lorsqu’elle aperçut arriver les deux adolescents.
- Maître Iruka ! s’exclama Naruto, sautant au cou dudit maître pour l’étouffer dans une étreinte joyeuse.
On aurait dit un père et son fils réunis après une longue séparation ; dans le fond, n’était-ce pas un peu le cas ?
- Pas trop tôt, grogna Jiraya, on allait commencer sans vous !
- Désolée… souffla Sakura, hors d’haleine. Naruto s’était endormi et…
- J’ai beaucoup dormi, et maintenant, j’ai faim ! s’écria alors l’intéressé, lâchant enfin son ancien maître. Allons-y !
Alors qu’il s’apprêtait à entrer dans le restaurant, Iruka l’arrêta :
- Ah, non, il faut encore attendre Kakashi !
Le cœur de Sakura manqua un battement ; son estomac se noua.
- Il vient aussi ? s’étonna Naruto, aux anges.
- Et oui ! sourit le brun. Il ne voulait pas manquer cette occasion. On devait venir ensemble, mais il m’a dit qu’il avait quelque chose à faire, et qu’il serait un peu en retard…
- On a qu’à commencer sans lui !
- Naruto, ça ne se fait pas ! Tu aimerais, toi, qu’on commence sans toi ?
Il jeta un regard en travers à Jiraya, puis revint au blondinet. Ce dernier répliqua :
- Mais avec Kakashi, c’est pas pareil ! Il est toujours trois heures en retard !!
- J’aurais fait un effort, cette fois ! résonna alors une voix dans son dos.
Tout le monde tourna la tête pour apercevoir Kakashi qui arrivait, souriant. Sans plus de cérémonie, Naruto se jeta à son cou, comme il l’avait fait pour Iruka. Ce dernier semblait gêné de ne plus être le seul à profiter de ce privilège, mais fit tout son possible pour ne pas le montrer.
- Désolé, finit par annoncer l’épouvantail, je me suis perdu !

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Talentyre
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   Posté le 11-03-2006 à 16:37:17   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

2 – Retrouvailles (2)


- Jiraya-sensei !
- Quoi qu’y’a, fiston ?
- Vous devriez arrêter de boire, maintenant !
Attablés devant un festin de diverses viandes, brochettes, et autres mets délicieux, le groupe avait quelque peu négligé de surveiller l’ermite qui avait déjà consommé plusieurs pichets de saké.
- Oh mais nan ! répondit ce dernier, hilare, t’as qu’à partager avec moi !
Puis il tourna son regard vers la Sakura silencieuse assise à côté de lui, semblant perdue dans ses pensées, et proposa le plus naturellement du monde :
- Héhé… fillette, tu veux pas m’suivre dans ma chamb’ ce soir ? On pourrait…
Alors qu’elle s’apprêtait à riposter d’une mandale, par simple réflexe, Kakashi s’interposa.
- Que tu dises n’importe quoi ne me dérange pas, mais n’espère pas poser tes sales pattes sur Sakura.
Un silence gêné suivit, Tsunade s’étant levée dans le même but que Kakashi. Ce dernier, tirant Jiraya loin de Sakura, décida de s’asseoir à côté de cette dernière pour plus de sécurité.
- Ne t’inquiète pas, il ne te touchera pas, sourit-il alors.
- Me… merci… bredouilla la jeune fille.
Son cœur s’était remis à battre si vite, trop vite, elle devenait rouge, sa respiration s’accélérait et son estomac se nouait.
- Hé ! s’écria alors Naruto. Stress pas, il va pas te tuer !
- Mais… ! Tais-toi !
- Héhé… murmura le blondinet. Te cache pas, j’le vois bien que… t’es amoureuse de Kakashi !
Après un court silence, elle cria :
- Mais ça va pas d’avoir des idées aussi tordues ! Naruto, j’vais t’tuer !
- Calmez vous un peu, dit alors Iruka. Et Sakura, lâche ce couteau !
- Une bastooooonnn ! cria Jiraya.
- Toi, la ferme !
- Oh, Tsunadeeeeeeee t’es méchaaante ! T’es sûre que toi, dans ma chambr…
Une première baffe partit.
- Naruto, comment as-tu fait pour résister pendant deux ans ? interrogea l’Hokage, désespérée. J’espère au moins qu’il n’a pas déteint sur toi…
- Pas d’risque, m’dame ! Ah, Sakura, pitié !!!
Alors que ce brouhaha infernal s’accentuait, que l’agitation croissait à une vitesse folle, Kakashi se leva en même temps que Tsunade pour reprendre la situation en main. Tandis que l’hokage avait empoigné Jiraya par les poignets, les tordants derrière le dos de ce dernier, et qu’Iruka saisissait Naruto par le col, Kakashi avait attrapé la main de Sakura dans la sienne.
- Ca suffit, maintenant. Vous allez trop loin.
Le couteau glissa immédiatement de la main de l’adolescente, tombant sur la table, sans bruit. Le silence ne tarda pas à revenir, au grand soulagement des propriétaires du restaurant.
- Sakura, évite de menacer tes amis avec des armes blanches, à l’avenir… conseilla Kakashi.
- Je suis… désolée…
- Oh, ne t’inquiète pas, là, ce n’est que Naruto !
- Quoi ? Qu’est-ce que vous insinuez ? s’insurgea l’intéressé, tentant d’échapper à la prise d’Iruka.
Un rire général éclata, alors que Naruto, vexé, semblait bouder : il retourna à sa place, de l’autre côté de Sakura, et se vengea sur un morceau de viande.
- Je plaisante, sourit l’épouvantail, lui ébouriffant les cheveux.
Entre eux, l’adolescente perdait tout contrôle sur son cœur. Il battait vite, trop vite.
- Sakura, ça va ? Tu es pâle, remarqua Tsunade.
Elle secoua légèrement la tête, puis se leva, aidée par l’hokage. Cette dernière prévint les autres :
- Je l’emmène aux toilettes, je reviens. Ne vous inquiétez pas.
- J’peux vous aider, p’t’être ? demanda joyeusement Jiraya, qui mitraillé du regard par les autres, marmonna : Bah quoi ?

Les deux femmes se rendirent dans les toilettes du restaurant, formées de quelques cabines individuelles séparées par des palissades, à côté desquelles se trouvaient des lavabos, vers lesquelles elles se dirigèrent. Là, Sakura se pencha pour boire une gorgée d’eau, puis s’adossa au mur en face, avant de glisser sur le sol, la tête entre les mains.
- Sakura… qu’est-ce qui ne va pas ?
L’hokage s’accroupit pour poser une main sur son épaule. D’une voix réconfortante, elle demanda doucement :
- Il s’est passé quelque chose, n’est-ce pas ?
L’adolescente, pourtant, secoua la tête, puis d’une voix tremblante, articula avec difficulté :
- Je ne sais pas ce qu’il se passe… Je… j’ai du mal à respirer…
Entre deux sanglots, les larmes mouillant à présent ses joues, elle tentait de reprendre son souffle, en vain. Pourquoi tant de larmes, tant de tristesse, tant de peurs inexpliquées ? Elle-même ignorait ce qui la mettait dans cet état, la raison de son malaise soudain. La voyant trop mal, l’hokage décida d’agir. Elle posa une main sur la poitrine de l’adolescente, juste au niveau de son cœur, émettant une douce lumière blanche de sa paume ; elle réussit à l’apaiser. Sakura se calma alors, lentement, pleurant toujours.
- Pourquoi… pourquoi je tremble devant lui ? Est-ce que ça veut dire que… ?
- Ne t’avance pas trop vite, Sakura. Tu as retrouvé dans la même journée des amis que tu n’avais pas vu depuis deux ans. C’est normal que tu sois troublée. Les émotions ont été trop fortes, voila tout.
Après un court silence, détournant son regard vers la porte, Tsunade ajouta :
- Ne presse pas les conclusions. Naruto ne faisait que te taquiner, il ne pensait pas ce qu’il disait.
- Pourtant… j’ai l’impression qu’il a raison… la dernière fois… la dernière fois que j’ai ressentit ça… c’était pour Sasuke.
Elles se turent un instant. L’hokage proposa ensuite à Sakura de rentrer chez elle pour se reposer. L’adolescente, encore troublée, se leva, puis répondit :
- Je ne vais pas gâcher la fête pour des bêtises pareilles. Vous avez raison, je ne dois pas faire de conclusions hâtives.
L’élève et le maître décidèrent ensuite de rejoindre leurs amis attablés. Ces derniers, soucieux pour Sakura, furent rassurés de la voir aller mieux. La fête repris, la joie rentra dans les rangs, et le dîner se termina sans problème. Le cœur de l’adolescente ne battait plus qu’au rythme des rires.

La nuit était tombée sur Konoha, fraîche et étoilée. Aucun nuage ne cachait le ciel, inondé de la lumière de la lune.
- Bon les p’tits loups, soyez sages surtout ! Moi… j’vais bien m’occuper d’vot’ hokage !
- Ca, c’est ce qu’on va voir, Jiraya, répondit l’intéressée. Allez, viens, on va s’amuser !
- Tsunade-sama ! Arrêtez, vous allez le tuer !
- T’en fais pas, Naruto, ce vieux pervers est plus résistant qu’il n’en a l’air !
Un peu plus loin, le reste du groupe tâchait de rester à l’écart de cette petite dispute sans gravité apparente.
- Eternels enfants, soupira Iruka.
- Bon, c’est pas tout, mais je vais rentrer chez moi maintenant, sourit Kakashi.
Sans le regarder, Sakura dit doucement :
- Moi aussi, je vais rentrer… Naruto ! Tu viens ?
Les deux adolescents saluèrent leurs aînés, empruntant la même route pour rentrer chez eux.
- Ah, la soirée a été géniale ! s’exclama le blondinet, lorsqu’ils furent loin du reste du groupe.
- C’est vrai, c’était agréable. Je suis contente que tu sois de retour.
Ils marchèrent un moment en silence, dans la fraîche douceur de la nuit.
- Sakura-chan ! Je viens d’avoir une idée !
- Hum ?
- Tu veux pas dormir chez moi ?
Sakura réfléchit à la proposition pendant un court instant. Qu’avait-elle à perdre, après tout ? C’aurait été dommage de laisser Naruto tout seul le soir de son retour, et elle n’avait pas spécialement envie de rentrer chez elle.
- Ca marche ! finit-elle par déclarer.
- Génial ! Je vais pouvoir te montrer mes nouvelles techniques alors !
Naruto n’avait pas changé, finalement, resté le même enfant volontaire et impulsif, gardant le même regard et le même sourire optimiste qu’avant leur séparation.
Sakura sourit. Elle s’était ressaisie bien vite, et semblait parvenir à se persuader des propos que l’hokage avait portés un peu plus tôt. La vie reprendrait son cours normal, et cette peur aurait été de courte durée ; elle en était certaine, maintenant.

Et pourtant, et pourtant… on ne contrôle pas son cœur…


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Kitsune
L'homme croit ce qu'il désire....
Portesprit Mugissant
Kitsune
   Posté le 11-03-2006 à 17:46:26   Voir le profil de Kitsune (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Kitsune   

J'adore ^^ continue la


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Perso RP:Hikaru Kyo


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   Posté le 23-04-2006 à 01:53:57   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

3 – Au-delà des sourires, la prison du silence


Cela faisait presque une semaine que les retrouvailles avaient eues lieu. Sakura et Naruto s’étaient vus tous les jours, sans pour autant négliger leur entraînement, qu’ils préféraient ne pas mettre en commun. Ou plutôt, c’était Sakura qui ne voulait pas encore dévoiler ses nouvelles techniques ; de son côté, le blondinet était partant. Il semblait à l’adolescente que son malaise était passé. Elle ne pensait plus à son ancien professeur, et chaque fois que l’image du ninja traversait son esprit, elle s’efforçait de détourner ses réflexions sur son entraînement.
Le soleil pointait à son zénith à Konoha, ce midi où déjeunaient ensemble les deux adolescents. Les ramens Ichikaru restaient leur point de ralliement et leur restaurant quotidien. Jamais lassé de raconter ses aventures, Naruto parlait, la bouche toujours pleine de nouilles, de son entraînement auprès de Jiraya, des débordements de ce dernier, de leurs voyages… Il laissait Sakura rêveuse de ces paysages, de ce parcours sans fin dans des pays toujours plus nombreux, de ces cultures étrangères dont elle ne connaissait que trop peu de choses.
- J’aimerai bien partir, un de ces jours, laissa-t-elle échapper.
L’adolescent ouvrit alors de grands yeux, une lueur réjouie dans le regard.
- Quand tu veux, cria-t-il avec un grand sourire. Tu verras, c’est génial ! Tous les jours sont différents, et on apprend plein de choses dehors, on rencontre des adversaires, on…
Il s’arrêta dans sa lancée, se retournant tellement brusquement qu’il faillit renverser son bol.
- Kakashi-sensei !
- Combien de fois devrais-je vous rappeler que je ne suis plus votre maître, soupira l’épouvantail avec un sourire amusé.
Sakura le regarda et ne su que lui sourire, en guise de bonjour, sans pouvoir prononcer le moindre mot.
- Je peux me joindre à vous ?
- Bien sûr ! Ichikaru, un bol !
- Tout de suite ! lança le cuisinier, se mettant instantanément au travail.
L’adolescente restait silencieuse. Malgré tout, il lui restait un certain gène à être près de Kakashi. Pourquoi ? Elle-même n’aurait su se l’expliquer ; mais comme le lui avait conseillé Tsunade une semaine auparavant, elle préférait ne pas avancer de conclusions hâtives, et attendre un peu que les choses se fassent.
- Ah, au fait, j’ai quelque chose pour vous, s’exclama tout à coup Naruto.
Ce dernier fouilla sa sacoche sous le regard intrigué des deux spectateurs, et, tandis que le bol de ramen de Kakashi arrivait, il sortit un livre dont la couverture était à chacun étrangement familière. Il s’agissait du troisième tome du Paradis du Batifolage.
- C’est génial ! Merci ! Merci beaucoup ! lâcha Kakashi dès lors qu’il reconnut l’ouvrage.
- Le vieux pervers a continué d’écrire, j’vous l’ai eu en avant première !
- Mais dis moi, Naruto… J’espère bien que tu ne l’as pas lu…
L’autre ne sut que répondre un « héhé » quelque peu arrogant accompagné d’un grand sourire, tandis que Sakura assistait à cette scène avec une grande affliction qu’elle préférait néanmoins taire de ses compagnons.
- Maître, maître, repartit le blondinet dans le seul et unique but de changer le sujet de la conversation, on repartira bientôt en mission tous les trois ?
- Hum… ce n’est pas une mauvaise idée, d’ailleurs, j’y pensais récemment, avoua Kakashi entre deux bouchées, ayant précédemment pris soin de ranger son précieux cadeau.
- C’est vrai ? Génial !
- Ne te réjouis pas trop vite, Naruto. Avant tout, je voudrais vous tester…
- Nous tester ? répéta Sakura, qui parlait pour la première fois depuis l’arrivée de l’épouvantail. Vous voulez dire…
- Exactement, l’épreuve des clochettes !
Il laissa passer un cours silence avant de continuer :
- Ainsi, je vous donne rendez-vous demain matin, à huit heures, comme l’an dernier, près de la plaque des héros.
Et comme il achevait son bol de ramen, il remit en place son masque, se leva, et ajouta, avant de disparaître :
- Et pas de retard, hein ?
Sakura regarda son ami, la bouche entrouverte, les yeux écarquillés, et, se rappelant les joyeux moments passés lors de l’épreuve de l’année précédente, soupira :
- Il abuse ! Encore une épreuve débile, hein ? Il a de ces idées, parfois…
Hélas, Naruto ne semblait pas partager cet avis pessimiste, et se réjouissait à l’idée de cette épreuve, de ce test d’aptitude durant lequel il pourrait montrer ses progrès auprès de son ancien maître. Ayant également terminé son bol, il se leva brusquement, s’excusant auprès de Sakura : il la laissait seule pour cet après midi, jurant vouloir mettre au point une botte secrète, pour ne surtout pas rater cette occasion de prouver sa valeur. De la même manière que son maître, il s’en alla bien rapidement, laissant l’adolescente seule devant la fin de son ramen, qu’elle n’eut même pas l’appétit de terminer. Sa gorge s’était progressivement nouée, depuis quelques minutes, et un sentiment désagréable l’envahit. Elle paya son repas, puis, quittant à son tour le restaurant, se dirigea en direction du centre ville ; peut-être y trouverait-elle une quelconque distraction pour la journée, hormis des missions sans importances ? L’entraînement pouvait bien attendre une journée, et elle n’avait pas besoin de grand-chose pour montrer à son ancien maître que ses progrès étaient considérables.

Malgré les efforts qu’elle faisait pour essayer d’apprécier l’atmosphère joviale de la ville, Sakura ne parvenait plus à supporter l’agitation ambiante qui y régnait : elle avait besoin de calme, d’une sérénité qu’elle ne trouva que dans un champ isolé. Elle s’allongea au pied d’un cerisier en fleurs, fixant le ciel bleuté dans la douceur printanière. Quelqu’un s’approcha bientôt d’elle, une silhouette familière qu’elle regarda amèrement.
- Salut Ino, dit-elle à l’arrivante.
Le départ de Sasuke avait scellé leur conflit. Elles en avaient toutes deux souffert, et malgré leurs disputes régulières sur le sujet, elles s’étaient mutuellement soutenues dans cette lutte du cœur. Ino avait également oublié ses sentiments pour le dernier Uchiwa. Repensant à leur ancienne rivalité dont Sasuke était la seule cause, elle regrettait même de l’avoir un jour aimé : Ino, elle, ne l’aurait pas trahie, quelle que soit la raison. Elle gardait toujours un sentiment de profonde amertume lorsqu’elles étaient ensembles, un sentiment qu’elle espérait voir disparaître avec le temps.
- Salut Sakura. Qu’est-ce que tu fais ici ?
- La ville me fatigue. Pour tout t’avouer, j’aimerai partir en mission à l’étranger…
- Je te comprends… toutes les missions qu’on me confie sont bidons, c’est énervant ! Du coup j’ai du temps libre, j’aide mes parents. Ils m’ont envoyée ramener des fleurs pour la boutique. Tu me donnes un coup de main ?
- Bien sûr, sourit Sakura, se levant et saisissant un panier que lui tendait son amie.
Elles commencèrent la cueillette, et Sakura, ressentant soudainement le besoin de parler, annonça d’un ton joyeux :
- Au fait ! Naruto est revenu au village !
- Ah, c’est vrai. Je l’ai vu récemment. Il passe son temps à s’entraîner pour devenir Hokage ! Le pire, c’est que ce crétin serait bien capable d’y arriver.
- Je pense qu’il a bien progressé. J’aurais ma confirmation demain.
- A quelle occasion ?
- Kakashi-sens… Kakashi-san est aussi rentré, et il veut nous refaire passer le test des clochettes !
- Le test ? Le même que celui dont tu m’as parlé ?
- Oui. Mais je pense que ce sera plus sérieux, maintenant. Naruto et moi avons tous les deux progressés, et même s’il est le seul de notre année à ne pas avoir passé l’examen, il a bien le niveau d’un chuunin. Je ne pense pas que Kakashi-san prenne ce test à la légère, comme lorsque nous n’étions que de simples genins débutants…
- Ne t’inquiète pas pour ça. A mon avis, il veut plus connaître votre niveau que vous affronter ! Et puis il n’a pas le droit de vous tuer !
- Tu sais que c’est très rassurant ce que tu me dis là… comme s’il avait envie de nous tuer !
Prenant le temps de penser à sa remarque si vite énoncée, Ino éclata d’un rire franc et soudain, que Sakura partagea sans se faire prier.

Leur besogne effectuée dans une joie croissante, Sakura raccompagna Ino jusqu’à chez elle, où elle l’aida à composer quelques bouquets et l’accompagna dans diverses tâches, jusqu’au soir. Elles plaisantaient joyeusement lorsqu’arriva la mère d’Ino : une femme d’une quarantaine d’années, blonde aux yeux verts, assez souriante. Cette dernière s’exclama joyeusement :
- Ah, Sakura ! Ca fait longtemps que je ne t’ai pas vu. Comment vas-tu ?
- Bien merci, sourit l’adolescente.
- C’est gentil de venir nous donner un coup de main. Fais attention à ne pas rentrer trop tard, ta mère risque de s’inquiéter.
Sakura marqua un temps d’arrêt. Quelque chose venait de sonner faux dans son esprit, et la phrase résonnait inlassablement dans sa tête. Sa mère s’inquiétait-elle encore pour elle, à présent ? Elle crut entendre Ino réprimander la sienne dans un murmure, une remarque qui lui ferait comprendre le sens de ses propos ; mais elle ne pouvait pas lui en vouloir, après tout.
- Certainement, finit-elle par répondre, se forçant à sourire. Vous avez raison, il vaut mieux que je parte tout de suite.
- Je… je t’accompagne un bout du chemin, lança alors Ino.
Une fois sorties de la boutique, cette dernière osa avec embarras :
- Euh… Je suis désolée pour ce qu’à dit ma mère…
- T’en fais pas pour ça. Je n’ai pas besoin que quelqu’un fasse une gaffe du genre pour m’en souvenir… De toute façon, j’ai plus de famille maintenant. S’inquiéter pour moi, hein ? Ca doit faire des semaines qu’on n’a pas échangé le moindre mot… C’est comme si elle était morte, elle aussi.
L’amertume se sentait autant dans sa voix que dans ses propos ; les paroles se bousculaient lentement sur ses lèvres, s’échappant de leur prison de silence pour enfin trouver une liberté bien longtemps désirée. C’était peut-être aussi ça qui avait rapproché les deux adolescentes, ce qu’ils appelaient tous « l’accident ».
- Sakura…
- Tsunade-sama est très gentille avec moi… surtout depuis que c’est arrivé… Elle me traite un peu comme sa fille, parfois. Elle peut me comprendre…
- Moi aussi, Sakura. Même si je ne l’ai pas vécu, je peux imaginer ce que tu ressens !
- Non, sourit l’autre tristement. C’est quelque chose qu’on ne peut pas comprendre tant qu’on ne l’a pas vécu… et je ne veux surtout pas que tu connaisses ça un jour.
Sakura s’approcha alors de son amie, et, doucement, la pris dans ses bras. Elle lui murmura à l’oreille :
- Merci d’être là pour moi…
Lorsqu’elle eut desserré son étreinte, Sakura annonça qu’elle désirait maintenant rester seule. Ino la laissa alors, et repartit en direction de chez elle, gênée et triste pour son amie, rageant intérieurement contre sa mère. Elle aurait préféré lui dire au revoir dans de meilleures conditions, ne pas la laisser rentrer chez elle dans cet état ; même si elle connaissait la force mentale de Sakura, elle continuait d’avoir peur pour elle.

Il était près de neuf heures du soir lorsque Sakura arriva enfin chez elle. Elle entra dans le haut bâtiment, gravit plusieurs escaliers, puis s’arrêta sur le palier. Enfonçant d’une main tremblante dans la serrure une clef qu’elle venait de sortir de sa poche, elle attendit un instant avant de se décider à ouvrir la porte. Elle ressentait toujours un certain malaise à être chez elle, et c’était l’une des raisons pour laquelle elle acceptait sans problème le fait de passer ses journées dehors à réaliser des missions sans réel intérêt. Finalement, l’adolescente entra dans l’appartement, refermant la porte d’entrée sur un petit couloir, puis, se pressant, passa devant la pièce principale, une grande salle dans laquelle brûlait sans fin des bâtons d’encens disposés par sa mère autour d’un cadre posée sur un petit autel. Elle ne su plus longtemps supporter cette vision, et, sans même chercher à savoir si sa mère se trouvait dans cette salle, rejoignit sa chambre d’un pas pressé. Prenant soin de verrouiller la serrure de la porte, elle fit quelques pas las, avant de s’allonger sur son lit. Les yeux perdus dans le plafond, comme si ce dernier n’existait pas, elle tâchait de se détendre, cherchant à se reposer un peu. Le vide revenait alors dans son esprit, ce sentiment cruel, cette impression qu’il lui manquât quelque chose d’essentiel pour vivre. Cette compagnie en moins sollicitait une profonde solitude dans son cœur meurtri, et, illustrant sa peine, des larmes se mirent à gonfler ses paupières, qu’elle n’essaya même pas d’empêcher de couler. A quoi bon, puisque de toute façon, elle finirait en pleurs, comme chaque soir, depuis près d’un an maintenant ? Dans ces moments d’intenses solitudes, elle ne pouvait s’empêcher de repenser à toute cette histoire. La phrase retentit alors de nouveau dans sa tête : « Ta mère risque de s’inquiéter… » ; encore une fois elle sentit le dégoût l’envahir. Depuis que l’accident était arrivé, elle se battait de toute son âme pour ne pas sombrer dans la déprime ; au début même, elle aidait sa mère à tenir le coup. Ne savait-elle pas quels risques elle prenait en épousant un ninja ? Se soutenant mutuellement, elles avaient réussi à garder le sourire pendant plusieurs semaines, tentant de reprendre une vie normale ; elle était forte et se battait, alors pourquoi sa mère avait-elle craqué malgré son soutient ? Pourquoi avait-elle dû rajouter tant de peine à sa fille ? Sakura ne comprenait plus : elle s’était alors sentie coupable de tout, et était allée jusqu’à fuir de chez elle. L’hokage l’avait alors retrouvée, était parvenue à la calmer, et durant plusieurs jours, l’aidait à remonter la pente. Enfin retournée vivre chez elle, Sakura n’avait jamais plus revu sa mère comme avant. Elle avait tout d’abord tenté de rétablir une communication, vainement. Seuls les cris et les larmes subsistaient de leur vie passée.
Elle n’arrivait jamais à évoquer le sujet sans installer un profond sentiment de malaise dans son cœur ; même Ino, sa meilleure amie, ne pouvait comprendre sa douleur. Les seules personnes capables d’apaiser son mal étaient certainement les maîtres ninjas, les adultes ayant vécu bien plus qu’elle : ces mêmes personnes à qui elle n’osait jamais parler. Ainsi, elle s’était progressivement murée dans un silence persistant, mentant à tout le monde sur ses véritables sentiments. Elle taisait sa souffrance, qui ne parvenait à s’échapper que par les larmes qu’elle pleurait tous les soirs, allongée sur son lit, avant de s’endormir, enfin.


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   Posté le 20-05-2006 à 15:21:09   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

4 – Il s’appelait Obito


La nuit avait été difficile. Sakura s’était réveillée à maintes reprises, et, ne trouvant définitivement pas le sommeil, s’était levée aux alentours de cinq heures. Suivant la règle, elle décida de ne rien avaler ; son estomac noué l’aurait, de toute manière, empêché de sortir de son jeun.
Elle quitta l’immeuble encore endormi lorsqu’il fut six heures et demie ; rien ne la retenait plus dans cet appartement glauque et sans vie, et l’errance dans les rues désertes avant que l’aube ne pointe l’attirait d’autant plus. Elle marcha un moment, se rendant non loin du champ où allait avoir lieu l’épreuve : finalement, elle fit un petit détour par le temple, petit édifice où se tenait une stèle commémorative, pareille à celle qu’elle découvrait quelques années plus tôt, celle où figuraient les noms de ces valeureux ninjas morts au combat ; à côté, le cimetière. Le temps semblait bien long en cette fin de nuit fraîche, dans l’obscurité encore ambiante d’un soleil tardant à pointer ses rayons chaleureux sur la ville encore endormie. Lorsqu’elle atteignit enfin le temple, elle effleura du regard la stèle, sans s’y attarder longuement : son objectif se trouvait un peu plus loin, au cimetière.
Elle n’était jamais revenue depuis l’enterrement ; quelque chose avait toujours arrêté ses pas, l’empêchant de continuer alors qu’elle aurait voulu visiter la tombe plus souvent. Finalement dégoûtée par le sentiment d’abandon, elle n’était pas revenue. Cette fois, elle y était parvenue. Au premier pas vers la pierre tombale qui l’intéressait, elle revit des images des bribes d’émotions déchirantes qui lui arrachaient le cœur ; mais elle continua, trop habituée à cette douleur pour pouvoir la laisser prendre le dessus. Pas après pas, elle se trouva devant une tombe, sur laquelle on pouvait lire en lettres d’or : « Haruno Kohaku ».
Tout lui revenait de plus en plus vite : le corps en lambeau que l’on apercevait dans le cercueil entrouvert, la mise en terre de ce dernier, les larmes, les sanglots étouffés, le regard vide dans les yeux de sa mère… Des larmes se mirent à gonfler ses paupières ; elle voulait s’enfuir, courir loin de cet endroit, ne plus jamais y revenir, tant son cœur lui faisait mal. Mais ses jambes ne semblaient pas de cet avis : paralysée, secouée de sanglots, Sakura tomba à genoux devant la pierre tombale. Elle pris sa tête dans ses mains, les coudes enfoncés dans les cuisses, se mordant la lèvre pour arrêter ses larmes, vainement.

Une dizaine de mètres en retrait, Kakashi observait la scène en silence. Ce que Tsunade lui avait dit était donc bien vrai. Elle l’avait convoqué le lendemain de leur dîner au restaurant : « Sakura va mal depuis sa mort… Elle n’a plus aucun repère maintenant : plus de père, et sa mère est complètement dépressive. Elle souffre beaucoup, même si elle n’en montre rien.
- Sourire constamment pour cacher sa peine, c’est bien cela ?
- Exactement… Tout comme tu l’as toujours fait. Tu peux comprendre sa douleur, Kakashi. Tu es le mieux placé pour l’aider, alors…
- Ne vous en faites pas, j’ai bien compris ma mission. Et puis, même si vous vous en occupez maintenant, elle reste un peu mon élève… »
L’épouvantail fit quelques pas en direction de Sakura, puis doucement, posa sa main sur son épaule. Elle, surprise, se retourna brusquement pour l’apercevoir. Dans un sanglot étouffé, elle tenta désespérément de se lever.
- Ne bouge pas, Sakura-chan.
Kakashi glissa un bras sous les jambes de son élève, passant l’autre autour de ses épaules pour la soulever et l’emmener en dehors du cimetière. Nerveuse, elle se cramponna à son cou. Une fois dehors, il la transporta dans le champ dans lequel devait se dérouler l’épreuve une heure plus tard ; alors seulement, il déposa Sakura au sol. Cette dernière s’adossa à un arbre, assise près de son ancien maître, et murmura :
- Je suis désolée…
- Tu n’as pas à l’être.
- Je… je ne voulais pas que vous me voyiez dans cet état… mais j’ai… j’ai eu si peur…
- Ca t’arrive souvent ?
- Oui… Mais seulement chez moi.
- Sakura-chan… tu dois apprendre à te calmer quand tu commences à paniquer.
- Je ne peux pas… je ne me maîtrise plus… Je… sensei…
Elle se tu, ne sachant réellement où elle voulait en venir. Elle sentait le besoin de parler, depuis si longtemps, un besoin tel qu’elle finit par laisser ces quelques mots glisser sur ses lèvres, brisant l’ultime prison du silence.
- Mon père est mort.
Kakashi fixa le ciel encore obscur un instant, avant de souffler, sans détourner le regard :
- Je sais. Il ne m’est arrivé qu’une fois de partir en mission avec lui, et même s’il ne faisait pas partie de mes plus proches amis, je le connaissais assez pour pouvoir dire qu’il était un excellent ninja et… certainement un très bon père, n’est-ce pas ?
- Oui.
Elle avait répondu dans un murmure, ses yeux secs rivés sur l’herbe humide.
- Sakura, la mort fait partie de la vie.
- Je ne sais pas… Peut-être… j’ai parfois l’envie d’aller le rejoindre.
- Vraiment ? Ce serait stupide. Ton père est mort en héros, il est mort pour le village, sans regret. Il est partit avec la conviction de la victoire de Konoha, et même s’il n’est plus là pour le voir, il a réussi. Mais à cet instant, s’il s’est sacrifié, c’est qu’il estimait avoir assez vécu pour pouvoir permettre à ta génération de continuer son chemin. Sa vie était déjà derrière lui ; la tienne est devant toi. Te suicider serait le tromper, alors que tu as un avenir brillant qui t’attend.
Elle ne savait que dire ; son cœur blessé répondit à sa place :
- Ca fait mal de perdre un proche. Sasuke est partit, mais… il est encore vivant, nous le reverrons peut-être un jour… Je sais que vous avez déjà perdu des amis, mais c’est différent… est-ce que… est-ce que vous pouvez comprendre ma douleur ? Est-ce que vous pouvez imaginer que… que la personne que vous aimez le plus meure ?
- Tu sais, sourit l’autre amèrement, la personne qui m’est la plus chère a déjà été assassinée.
Elle le regarda brusquement, comme surprise de cette annonce à laquelle elle pouvait tout de même s’attendre.
- Qui… ? Votre père aussi ?
- Non… A la mort de mon père, je le détestais. Il a été déshonoré pour avoir failli à une mission… une mission importante qui devait impérativement être réussie. Il a désobéi aux ordres pour sauver la vie de ses coéquipiers. On lui a retiré son grade de ninja… il s’est suicidé… Alors… je me suis mis à le haïr, persuadé qu’un véritable ninja se devait de toujours réussir ses missions. Et… cette personne, m’a fait comprendre que j’avais tort.
- Qui était-ce ?
- Il s’appelait Obito… Obito Uchiwa, certainement l’un des plus mauvais de son clan, hahaha… Je me souviens qu’il n’arrivait pas à utiliser le sharingan. Un peu comme était Naruto il y a trois ans. Je n’arrêtais pas de le traiter de mauviette, mais finalement, c’est lui qui m’a appris la base du nindo : le travail d’équipe. Pour faire simple… il s’est sacrifié pour me sauver la vie. Nous étions allés chercher Rin, le troisième membre de notre groupe. Elle s’était fait capturer, on l’a retrouvée mais… un ninja ennemi a causé un éboulement. Obito a pris ma place dans ce cercueil de rochers, et avant de mourir, il m’a offert son sharingan, alors qu’il venait tout juste de l’acquérir.
Ils écoutèrent un instant la mélodie du silence.
- J’estime que si je m’étais donné la mort à cause de cet évènement, je l’aurais trahi, j’aurais rendu son sacrifice inutile. C’est vrai que tu n’étais pas sur le champ de bataille, tu n’as pas vu ton père mourir… mais tu dois imaginer qu’il t’ordonnait de vivre au moment où ses yeux se sont fermés.
Sakura laissa les larmes couler sur ses joues.
- Vous avez raison… je suis stupide et égoïste… je n’ai pas pensé à lui, au final…
- C’est normal, Sakura-chan… N’importe qui aurait laissé tomber dans ton cas ; mais malgré tout, tu as tenu bon. Cela prouve que tu n’es pas n’importe qui ; mais tu as tout de même besoin de soutient. Comme mon maître était là pour moi, saches que tu peux compter sur moi. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas, surtout n’hésite pas.
Il lui sourit, elle hocha la tête doucement. Au fond de sa poitrine, le cœur de Sakura battait à tout rompre : maintenant, elle n’était plus seule, elle se sentait soutenue. Elle souhaitait plus que tout pouvoir enlacer Kakashi, qu’il la prenne dans ses bras, enfin. Quelque chose pourtant, au fond d’elle-même, l’en empêchait ; maintenant qu’elle connaissait un peu mieux le passé de son maître, elle le voyait si haut, si loin devant elle, si respectable… méritait-elle seulement cette attention qu’il lui portait ? Saurait-elle un jour se rapprocher de celui qu’elle croyait toujours plus aimer, alors qu’il avait perdu son cœur en même temps que son ami ?
Kakashi aperçut alors au loin une silhouette familière.
- Naruto arrive, on dirait, sourit-il d’un air amusé à la vue du petit bonhomme orange qui accourait vers eux.
Ils se levèrent pour aller retrouver Naruto près des trois piliers en bois ; ce dernier s’écria soudainement :
- Kakashi-sensei ! Vous n’êtes pas en retard, c’est un miracle !
- Et oui, répondit l’intéressé avec un sourire. Cette fois-ci, je ne me suis pas perdu.


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   Posté le 30-06-2006 à 17:01:46   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

5 – L’épreuve des clochettes


- Bien, les règles n’ont pas changé : tous les coups sont permis. Vous avez jusqu’à minuit.
- Minuit ? J’ai faim d’avance, soupira Naruto.
- Sauf si tu te dépêches !
- D’accord, mais si on les attrape toutes les deux, vous nous payez les ramen !
- Encore des ramen ? soupira l’épouvantail.
Naruto afficha pour toute réponse un énorme sourire.
- Ca marche. Par contre, si vous perdez…
- Si on perd… ?
- Vous me regarderez dîner, et de surcroît, devrez payer mon repas.
Devant la perplexité de ses deux anciens élèves, Kakashi lança joyeusement :
- Puisque cela vous convient, on peut commencer ! Au fait, maintenant que nous sommes presque égaux en niveau, je vais me battre… sérieusement.
Alliant le geste à la parole, le ninja souleva son bandeau frontal, dévoilant son sharingan.
- Prêts ? Partez !
Les deux adolescents disparurent chacun de leur côté. Comme étrangement pressé d’aller déjeuner, Naruto ouvrit l’offensive :
- Kage Bushin no Jutsu !
Une dizaine de clones se lança à l’assaut de Kakashi. De son côté, Sakura profitait de la diversion créée pour essayer de mettre au point un plan d’attaque. Elle n’arrivait pourtant pas à se concentrer : chaque pensée qu’elle avait pour son ancien maître faisait résonner de nouveau les paroles que ce dernier avait prononcé plus tôt.
- Hé, Sakura, à quoi tu joues perchée dans ton arbre ? Je te rappelle que si tu n’attrapes pas une clochette, tu devras me regarder manger !
- Kakashi-san ! Qu’est-ce que… ?
- Effectivement, Naruto s’acharne depuis tout à l’heure sur un simple clone.
Après un silence, il reprit :
- Hum… et si tu te concentrais un peu, au lieu de rêvasser ?
- Quoi ?
- Je comprends que tu sois un peu sous le choc, mais ce n’est pas le moment de penser à autre chose. Un ninja en mission ne doit jamais détourner son attention de l’objectif, au risque d’être surpris par l’adversaire.
- Vous avez raison… je…
Kakashi se rapprocha de Sakura, posant ses mains sur les épaules tremblant légèrement de la jeune fille, et la pris soudainement dans ses bras. L’étreinte ne dura qu’une seconde, si bien qu’un instant, Sakura cru l’avoir imaginée. C’était pourtant bien réel. Kakashi descendit de l’arbre alors que le clone disparaissait, enfin touché.
- Dépêche-toi, si Naruto ne mange pas, il va t’en vouloir toute sa vie !
L’adolescente sourit. Quelque chose d’incompréhensible, comme une force nouvelle, un sentiment de sécurité réconfortante qui s’installait dans son cœur, la saisissait alors ; elle sauta de l’arbre, se réceptionna non loin de son ami, alors que la maître, réapparu, disparaissait de nouveau.
- Où il est passé ? cria le blondinet.
- Sous terre…
Sakura afficha un grand sourire.
- Naruto, recule toi.
Ce dernier n’eut que le temps d’obéir : d’un geste vif, l’adolescente frappa le sol de son poing, émiettant aussi bien la terre qu’elle brisait la roche située au dessous, forçant Kakashi à sortir de sa cachette.

Plusieurs heures, de nombreuses tentatives et beaucoup de clones plus tard…

- J’en peux plus !
- Bouge toi un peu, Naruto ! Il commence à fatiguer !
- Mais moi j’ai faim !
- Et t’auras encore plus faim si tu te bouges pas !
Sakura s’adossa contre un arbre, près d’un Naruto affalé sur le sol.
- Ce type est trop fort, soupira-t-il. Il est plus intelligent que Shikamaru, plus habile que Kiba, il maîtrise mieux le sharingan que Sasuke… Tu crois qu’il peut avoir un point faible ?
Pensive, l’adolescente s’assit à côté de son ami ; ce dernier se redressait péniblement.
- Qu’est-ce que j’en sais ? On ne l’a jamais vu perdre un seul combat…
- Rah… mais qu’est-ce qui pourrait bien…
Naruto se tu, comme soudainement éclairé par une idée de génie.
- Je sais ! Je sais, je sais, je sais !
- Vraiment ? Tu connais son point faible ?!
- Ouais ! Je sais comment on va l’avoir ! Ecoute moi bien…
Les paroles qu’il murmura à l’oreille de l’adolescente semblèrent intriguer cette dernière.
- Tu crois vraiment que… commença-t-elle sceptique.
- Bien sûr ! Bon, t’as compris ce que tu devais faire ?
L’autre hocha la tête ; tous deux se levèrent, et traversèrent quelques fourrés pour rejoindre Kakashi. Ce dernier, adossé à un arbre, sembla surpris de les voir attaquer sans aucune couverture.
- Sensei, on s’rend, vous êtes trop fort pour nous, soupira Naruto.
- Ah ? Je pensais que vous aviez faim, les jeunes…
- Trop faim pour continuer comme ça, rajouta Sakura. Et vous savez quoi ? Naruto tient à vous faire un cadeau spécial pour votre victoire !
- Payer le dîner ? suggéra l’épouvantail.
- Non ! Je vais vous raconter la fin du Paradis du Batifolage !
Sous l’effet de surprise, Kakashi devint raide. Non… ils n’allaient pas oser !
- Eh bien, figurez vous que le héros…
Non, il ne voulait pas savoir la fin ! Il préférait la découvrir lui-même ! C’était insensé, pourquoi Naruto tenait-il tant à lui dire ? Kakashi se boucha les oreilles des deux mains, vainement : le sharingan lui permettait de lire sur les lèvres de l’adolescent comme si ce dernier eu parlé dans un micro directement relié à son cerveau. Dernier recours contre le jeune spoiler, il ferma les yeux, rentrant la tête contre son torse pour être bien assuré qu’aucune information ne passât la barricade.
A cet instant, Sakura s’empara des deux clochettes qui pendaient à la ceinture du jounnin, et, en donnant une à Naruto, lança un grand sourire à son ancien maître, lequel ouvrant enfin les yeux, venait de comprendre le piège.

Quelques minutes plus tard, ils en riaient encore. Bientôt, les estomacs grondants rappelèrent au groupe qu’aucune d’eux n’avait avalé quoi que ce soit depuis la veille. Utilisant ce qu’il leur restait d’énergie pour avancer, ils se rendirent au stand de ramen, Naruto, devant, se pressait vers son lieu de prédilection. Quelques mètres derrière, Sakura eut soudainement l’impression que quelque chose avait heurté son crâne ; sa vue se brouilla pendant quelques secondes, et elle tomba à genoux par terre avant même de s’en rendre compte.
A peine avait-elle touché le sol que Kakashi la soutenait.
- Sakura-chan… ça va ?
- P… pardon… Je suis un peu à court d’énergie…
- Un petit effort, on va bientôt manger.
Elle se releva péniblement, aidée par l’épouvantail, qui passa un bras derrière son dos pour la soutenir. Malgré la fatigue, l’adolescente apprécia pleinement cet instant unique ; elle s’en rendait bien compte, à présent capable d’accepter cette vérité : c’était bien plus que du respect ou de l’amitié qui faisait ainsi battre son cœur, et le bonheur qu’elle éprouvait n’était comparable à aucun autre sentiment.
Trop fatiguée pour s’interroger plus longtemps, elle se laissa guider jusqu’au stand de ramen, où l’attendait déjà son bol bien chaud qu’avait commandé Naruto. Une fois le repas avalé, elle contempla le ciel étoilé, la lune ronde et blanche qui y régnait, le cœur léger, respirant enfin ; et le sommeil la rattrapant, elle s’endormit devant le bol vide.


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   Posté le 26-07-2006 à 01:24:49   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

6 – Un dernier regard en arrière


Le soleil dominait les collines de Konoha lorsque Sakura entrouvrit enfin les yeux. Elle se redressa lentement, scrutant dans l’obscurité la chambre qui l’abritait, et comprit qu’elle n’était pas chez elle : la couverture dans laquelle elle avait dormi partageait également une autre odeur que la sienne, étrangement familière et très agréable. L’adolescente quitta le futon, avança à tâtons jusqu’à la fenêtre pour ouvrir les volets, laissant alors une grande lumière envahir la pièce. Au dehors, elle admira un paysage qu’elle connaissait bien sous un tout nouvel angle : la maison dans laquelle elle se trouvait semblait bien loin de la sienne, qu’elle n’apercevait qu’à peine à l’horizon. Elle ne remarqua qu’alors la chemise trop grande qui lui servait de pyjama, une chemise d’homme. Désireuse de comprendre la situation, Sakura laissa son regard errer dans la petite pièce, qui alla s’arrêter sur deux cadres posés sur un meuble. Une photo représentait l’équipe numéro sept et leur maître ; une autre, plus ancienne, montrait trois enfants accompagnés du quatrième hokage. Elle reconnut en l’un des élèves de ce dernier, un garçon aux cheveux blancs : le maître de la photo adjacente. Elle était donc chez…
Les souvenirs arrivèrent enfin, affluant comme pour rattraper leur retard, les images se succédant dans l’esprit de Sakura : l’épreuve des clochettes, le dîner, la fatigue, et… plus rien. Kakashi l’aurait donc emmené chez lui, fait coucher dans son propre lit, habillée de ses propres vêtements… Son cœur manqua un battement dans une soudaine montée d’angoisse. Elle sortit de la chambre, explorant la demeure, jusqu’à trouver un escalier qu’elle descendit. Ainsi, elle atteignit la cuisine de la maison, dans laquelle attendait Kakashi.
- Sakura-chan ! Bien dormi ?
L’interpellée s’arrêta, presque inquiète. C’était la première fois qu’elle voyait son maître en simple chemise, sans masque ni bandeau, préparant le petit déjeuner. Elle se contenta d’hocher la tête, décidant de faire, malgré ses craintes, confiance à l’épouvantail.
- Assieds-toi, ajouta-t-il en apportant des toasts et du café.
- Euh… Kakashi-san, osa Sakura en se servant. Je… j’ai du mal à me souvenir… que s’est-il passé depuis hier soir ?
- Ah, tu ne sais pas ? Tu t’es écroulée devant ton ramen. Naruto est tout de suite rentré se coucher, je n’allais pas te laisser dehors dans ton état. Je t’ai ramenée ici et installée dans mon lit ; quant à moi, j’ai dormi dans le canapé, bien sûr !
- Et… ça ? continua-t-elle en montrant la chemise qu’elle portait.
- J’ai lavé tes vêtements, ils étaient recouverts de terre. Rassure toi, je ne t’ai rien fait.
Il semblait que Kakashi avait compris les inquiétudes de Sakura, et il avait prononcé cette dernière phrase avec une pointe d’amusement dans la voix ; pourtant, étrangement, l’adolescente ressentit comme de la déception à cette annonce.
Non , cherchait-elle à se convaincre, il vaut mieux que rien n’arrive… Et je ne vois pas pourquoi je l’intéresserais… vraiment… c’est impensable.
Néanmoins, l’épouvantail préféra taire à son ancienne élève le baiser qu’il n’avait pu s’empêcher de lui voler durant son sommeil. Pourquoi ? Il n’aurait su le dire ; mais les lèvres froides de l’adolescente avaient alors semblé l’appeler, irrésistiblement, comme son visage serein de fillette endormie. Evidemment, il n’était pas allé plus loin, sentant la culpabilité d’un acte interdit lui serrer le cœur.
Je suis bête , songea-t-il alors. Elle n’est encore qu’une enfant… C’est impensable…
Lorsqu’ils eurent terminé de manger, il proposa :
- Tu veux peut-être te doucher ? Après tout le sport d’hier, ce ne serait pas une mauvaise idée.
- C’est vrai, je veux bien.
- La salle de bain est à l’étage, à côté de ma chambre.
- D’accord, merci.
Elle saisit ses vêtements et grimpa à nouveau l’escalier, repéra la chambre, et ouvrit la porte adjacente. La salle de bain était des plus classiques : un lavabo, une armoire à pharmacie, une douche, et les toilettes dans l’un des coins de la pièce. Sakura accrocha ses habits près de la cabine de douche dans laquelle elle entra après avoir retiré la chemise de son maître qu’elle portait encore jusqu’alors. Elle fit couler l’eau qui ruissela bientôt sur son visage, profitant de cet instant de solitude pour réfléchir à l’actuelle situation. D’une certaine manière, elle aurait aimé que ses sentiments ne s’éveillent jamais, que Kakashi reste pour elle son ancien maître, un ami peut-être, mais rien de plus ; d’un autre côté, au-delà de ses souffrances et de sa résignation forcée pour un amour qu’elle savait impossible, le bonheur naissait dans son cœur à l’idée de le sentir près d’elle, de voir son sourire amical et bienveillant, un bonheur comme jamais elle n’avait connu, et qui la réconfortait plus qu’elle n’aurait pu l’espérer.
Que devait-elle faire ? Annihiler ses sentiments semblait chaque jour plus impossible que la veille, et le seul moyen qu’il lui resterait serait alors de changer son amour en haine ; mais arriverait-elle seulement à haïr son maître, quoi qu’il lui fasse ? Devait-elle, à l’inverse, aller droit au but, tout avouer, et risquer ainsi de perdre toute l’amitié que lui portait l’épouvantail ? Une déclaration de ce genre, en plus d’être difficile à cracher, pourrait l’effrayer : peut-être serait-il alors constamment gêné, ou aurait-il peut de voir la situation dégénérer, auquel cas il serait froid et distant… un peu comme l’était Sasuke à son départ. Pourtant, ce n’était pas comparable, elle aimait Kakashi bien plus qu’elle avait aimé Sasuke. Que faire, que faire ? Elle ne supportait plus ce silence, elle voulait voir avancer la situation, mais la peur de perdre cette confiance et cette amitié gagnée au cours de si longues années la pétrifiait. Non, ce n’était pas possible…
- Non !
Elle avait crié, du plus profond de son cœur. Des pas précipités provenant du couloir arrivèrent jusqu’à la salle de bain : la porte s’ouvrit presque à la volée.
- Sakura ? Quelque chose ne va pas ?
Oui, en quelque sorte, rien n’allait plus. Le dilemme était trop douloureux, l’incertitude trop grande. Elle fit glisser la porte de la cabine de douche, sans en sortir. L’eau ne coulait plus. Kakashi s’approcha, et, la voyant ruisselante mais sans réellement se rendre compte de sa nudité, l’enveloppa dans une grande serviette.
- Sakura-chan… tu pleures ?
Elle baissa ses yeux inondés pour secouer la tête avec force.
Si… tu pleures…
Sans réfléchir, Kakashi la serra dans ses bras, dans un geste perdu entre amour et sentiment paternel, ignorant réellement pourquoi. Sakura s’était en un instant blottie contre son maître, la situation faisant couler encore plus de larmes sur ses joues. Tout ça n’était qu’un rêve, une illusion, les sentiments restaient bien sûr à sens unique ; et dans ses sanglots étouffés, elle n’entendit pas les battre si vite le cœur contre lequel elle avait posé son visage.

La porte grinçante de l’appartement s’ouvrit lentement, puis se referma derrière l’adolescente qui entrait. Sakura se rendit sans attendre dans le salon, où elle s’apprêtait à trouver sa mère, comme d’ordinaire, errant telle un fantôme, priant pour son mort, sans jamais avancer. Pourtant, lorsqu’elle atteignit la pièce enfumée d’encens, sa mère était sur le sol, sans mouvement. Habituée à la voir ainsi, la jeune fille, maintenant résolue à changer la situation, se baissa, saisissant l’épaule de sa mère pour la tourner sur le dos. Elle s’arrêta, crispée dans un élan mêlant surprise et horreur : des deux poignets tailladés coulait encore un sang frais, écarlate, puant la mort. Sakura fixa un instant le visage maternel, figé dans un sourire stupide, éclaboussé de sang.
L’adolescente porta sa main à sa bouche, et n’eut que le temps de tourner la tête pour vomir. Elle se retourna ensuite lentement vers le cadavre, des larmes tremblantes prisonnières de ses yeux aux pupilles dilatées, un rictus nerveux s’affichant sur son visage.
Maman… pourquoi… ? Pourquoi… ? Pourquoi ?!!!
Elle aurait voulu crier, hurler, mais aucun son ne sortit, comme bloqué au fond de sa gorge. Dans un nouveau sanglot, les larmes se libérèrent enfin pour ruisseler librement sur ses joues ; elle prit sa tête dans ses mains, un instant, avant de se redresser, péniblement. Peu à peu, la peur laissait place au dégoût, la tristesse se transformait en haine. Elle se mettait à maudire cette femme, qui, après l’avoir mise au monde et élevée, n’avait su affronter son veuvage. Fallait-il pleurer pour cette lâche ?
Sakura essuya ses larmes d’un revers de manche, une nouvelle lueur dans les yeux, une nouvelle haine dans son cœur. Elle brisa un pied de chaise, l’alluma d’une simple technique de katon, et le jeta contre le corps inanimé. Ceci fait, elle alla chercher quelques affaires dans sa chambre, laissant derrière elle tous ses vieux souvenirs.
Lorsqu’elle quitta l’appartement, le feu avait déjà commencé à ronger quelques meubles ; le corps brûlait déjà intensément. D’un pas ferme, elle descendit les escaliers. Une fois dehors, elle s’éloigna du bâtiment ; et vers cet appartement en flammes, Sakura lança un dernier regard en arrière, bien décidée à avancer sans plus jamais se retourner.


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Kitsune
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Kitsune
   Posté le 26-07-2006 à 02:40:22   Voir le profil de Kitsune (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Kitsune   

C'est trop bien !!!! Ne veux la suite XD


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DarkSquall
   Posté le 26-07-2006 à 02:44:46   Voir le profil de DarkSquall (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à DarkSquall   

que de flatteries...mais c'est justifié ^-^


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   Posté le 27-07-2006 à 10:11:48   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

Merci^^ J'écrirais la suite pendant les vacances, je la posterai à mon retour (vu mon inspiration actuelle pour cette fic, je devrais revenir avec au moins un chapitre si ce n'est deux).


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Kitsune
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   Posté le 27-07-2006 à 14:37:01   Voir le profil de Kitsune (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Kitsune   

Oui allez ma tite soeur !!! ^^


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Lovie
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   Posté le 29-07-2006 à 14:32:25   Voir le profil de Lovie (Offline)   Répondre à ce message   http://aetas.alloforum.com   Envoyer un message privé à Lovie   

Grandiose!!!! quand est ce que tu rentres de vacances!!! j'ai trop hate


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   Posté le 25-08-2006 à 23:04:20   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

Youppi! J'ai des faaaannnns Bon, comme promis, deux nouveaux chapitres! Bonne lecture!

7 – Convocation


La nouvelle de l’incendie s’était vite répandue dans le village : alertés, les voisins n’avaient pas tardé à appeler les ninja pompiers de Konoha, et il ne fallut que peu de temps pour que l’annonce circule. Par ailleurs, tout le monde ignorait encore ce qui avait causé ce départ de feu. On avait simplement retrouvé le corps brûlé au milieu du salon, un corps aux poignets tranchés.
Sakura errait sans but dans une ruelle déserte, ayant pour seule ambition de s’éloigner de chez elle. Une silhouette apparut devant elle ; elle s’arrêta, recula par réflexe d’un bond en arrière, lançant au passage quelques kunais et shurikens sur sa cible, qui n’attendit pas pour utiliser une technique de permutation.
- Hé, Sakura, ça va pas la tête !
Elle reconnut la voix, venant de derrière cette fois, et se retournant, bredouilla frénétiquement.
- Na… Naruto !
- Qui d’autre ? lança le blondinet avec un grand sourire. T’as vraiment voulu me tuer ou quoi ?
- Excuse moi… je suis un peu sur les nerfs, c’est tout…
- Sur les nerfs, sur les nerfs… Juste parce que t’as brûlé un étage ?
Sakura écarquilla les yeux de surprise, fixant Naruto d’un air terrifié, et le saisit par le col.
- C… comment tu sais ?!
L’adolescent devint plus grave, et avoua après un silence :
- L’hokage m’envoie te chercher, elle veut te parler.
Un nouveau silence, encore plus grave, puis Sakura baissa la tête :
- Je comprends. Allons-y.
L’adolescente s’était vite résignée à toute idée de s’échapper : à quoi bon fuir l’hokage ? Cela revenait à fuir Konoha. Ainsi, ils se mirent tous deux en marche, Naruto se voulant le plus réconfortant possible, en vain.
Le bâtiment de Tsunade fut bientôt en vue : ils grimpèrent les escaliers, arrivèrent devant la porte, et, voyant l’appréhension de son amie, le blondinet toqua à la porte.
- Entrez ! lança une voix dans laquelle perçait l’énervement.
Ils s’exécutèrent, Naruto en premier.
- Très bien Naruto, merci, tu peux t’en aller.
Sakura lui lança un regard désespéré, si bien qu’il finit par demander :
- Je… je ne peux pas rester ici ?
- Tu as terminé ta mission, tu n’as pas de raison de rester.
- Mais…
- Dehors !
- Bien maître.
Il se retourna, la tête basse, puis sortit de la pièce, et, dehors, s’assit par terre, non loin de la porte. Une fois qu’il fut partit, Tsunade se retourna vers son élève :
- Haruno Sakura.
Il y avait bien longtemps que Sakura n’avait pas entendu l’hokage l’appeler par son nom entier. La surprise et le remord se précipitèrent pour se nouer au fond de sa gorge, mais elle tint bon : il ne fallait pas montrer de signe de faiblesse. Ainsi, elle se tint droite, le regard déterminé, la tête haute, et répondit d’un « oui » dénudé de la moindre once de crainte.
- Je vais aller droit au but : pourquoi avoir brûlé ton appartement ? Est-ce que tu te rends compte de ce que tu as fait ?
- Oui, Tsunade-sama.
- Tu n’as pas fait ça pour le plaisir, j’espère, alors explique-toi.
- Je… J’ai voulu tirer un trait sur mon passé pour pouvoir avancer. Cet appartement renfermait trop de souvenirs.
Là, Tsunade perdit son calme et parla enfin avec son cœur :
- Imbécile ! Crois-tu être la seule à avoir perdu tes parents ? Ne penses-tu pas que la ville aurait déjà fini en cendre si tout le monde agissait comme toi ? Crois-tu que ton comportement soit digne d’un ninja ? Regarde autour de toi : Kakashi, Naruto, et même Sasuke ; ils sont tous orphelins. Tu vois ce qu’est devenu Sasuke avec son désir de vengeance ? Tu crois que tu peux avancer comme ça ?
Elle ne répondit rien.
- Je te laisse réfléchir à tout ça. Avant de t’en aller, j’ai autre chose à te dire : comme Kakashi n’a aucun nouvel élève, toi et Naruto allez retourner sous ses ordres.
- Vous… vous voulez dire que vous… ?
- Non, cela n’a rien à voir avec l’incident : je ne te rejette pas en tant qu’élève. Au contraire, j’aurais préféré te garder, mais il vaut mieux que tu retournes en équipe. Je t’ai appris tout ce qui est de ton niveau actuel, maintenant, tu dois t’entraîner par toi-même dans de réelles missions.
- Bien.
- Tu peux t’en aller. Tâche de vite trouver un nouveau logement.
- Merci… et encore désolée…
Sakura ouvrit la porte, retrouvant Naruto. Ce dernier avait entendu la discussion et partageait la peine de son amie.
- Sakura-chan…
- Viens, on y va, sourit-elle.
Naruto… Merci… Merci d’être là.

Le bureau de l’hokage se faisait silencieux en cette fin de journée. Debout derrière la grande fenêtre, Tsunade regardait le soleil se coucher à l’horizon, songeuse. Depuis quelques temps, Sakura occupait son esprit si bien que, ne parvenant plus à se concentrer sur son travail, elle avait décidé de faire une pause. Il était clair que la jeune fille n’avait pas pu supporter le suicide de sa mère, mais de là à brûler son appartement, qu’avait-il bien pu lui passer par la tête ? Elle n’aurait pas été obligée de continuer à y vivre, et Tsunade l’aurait avec plaisir proposé un nouveau logement… Dans leur réunion, ayant eu lieu un peu plus tôt, elle espérant pouvoir obtenir des réponses de son ancienne élève ; pourtant, elle n’avait pas su garder son calme et s’était emportée.
On toqua alors à la porte, qui s’ouvrit lorsque l’hokage en donna l’accord. Kakashi entra dans le bureau.
- Qu’y a-t-il ?
- Je vous apporte mes comptes rendus de mission.
- Ah, merci !
Elle saisit les feuilles que lui tendait le ninja et les posa sur son bureau.
- Tsunade-sama, appela-t-il avant de s’en aller.
- Oui ?
- J’ai appris ce qu’a fait Sakura… Je vais… je vais essayer de tirer tout ça au clair, et de l’aider à oublier ses parents, alors… S’il vous plaît, ne soyez pas trop dure avec elle.
L’hokage attendit quelques secondes avant de répondre :
- Bien, je te laisse t’en occuper.
Et avant qu’il ne franchisse la porte, elle ajouta :
- Kakashi… Ca ne te ressemble pas de tomber amoureux.


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   Posté le 25-08-2006 à 23:04:58   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

8 – Confessions


Le ciel de Konoha se teintait de rouge tandis que le soleil disparaissait à l’horizon. Naruto et Sakura quittaient alors le restaurant de ramen.
- Ne me dis pas que tu ne sais pas cuisiner !
- Bien sur que si !
- Ah ? Quoi donc ?
- Eh bien… des ramens instantanés !
- Je rêve ! Tu ne te nourris que de ça ?
- Bah… ouais ! Et tu vois, je suis en très bonne santé !
- Physique, oui, mais mentale… murmura l’adolescente.
- Quoi ?
- Rien du tout !
- Vraiment, pour quelqu’un qui s’est fait invitée au resto…
- Mais c’est toi qui as insisté pour payer !
- C’est normal, on fait pas payer les filles !
- Alors te plains pas !
- Mais je me plains pas !
Chaque parole était prononcée plus fort que la précédente, si bien qu’ils ne tardèrent pas à faire profiter toute la rue de leur conversation. Bientôt, ils furent rejoints par Kakashi.
- C’est fou, mais vous ressemblez vraiment à un vieux couple, annonça-t-il en arrivant.
- Quoi ? N’importe quoi ! répliquèrent les deux autres en cœur.
- Et puis, qu’est-ce que vous faites ici, vous ? lança Naruto.
Sakura, elle, préféra ne rien dire. Elle ne savait pas réellement quelle attitude adopter après ce qu’il s’était passé chez l’épouvantail, mais celui-ci ne semblait pas ici pour en parler.
- Je viens juste vous dire qu’on part en mission…
- Maintenant ?! s’écria Naruto avec entrain.
- Mais non, imbécile ! Si tu me laissais finir mes phrases… ! Je reprends : on part en mission demain matin. Rendez-vous à huit heures devant l’entrée du village, je vous expliquerai tout là-bas.
- Génial ! J’ai hâte, j’ai hâte ! Depuis le temps que j’ai pas fait de mission dehors ! A demain, sensei !
Naruto repartait déjà, tandis que Sakura était restée immobile, en face de son maître. Elle voulait lui parler, lui avouer ses sentiments, que tout soit à présent clair ; pourtant, elle ne parvint qu’à balbutier des fragments de phrases, mais rien de concret.
Dans un silence nouveau, une brise fraîche souffla sur les deux individus, face à face. C’était comme si, l’espace d’un instant, le temps s’était arrêté pour eux.
- Tu devrais y aller aussi, la nuit va tomber.
Sakura leva les yeux, croisant le regard de son maître ; il lui semblait qu’il renfermait une tristesse inavouée, et sous le masque noir, elle devinait un sourire amer. Sans parvenir à prononcer le moindre mot, elle se retourna, et ses jambes se mirent à courir pour rattraper Naruto. Kakashi la regarda s’éloigner, puis se retourna, avant de disparaître au premier coin de rue.
Les deux adolescents atteignirent bientôt leur immeuble. Ils grimpèrent un escalier pour arriver au palier où se trouvait l’appartement de Naruto, et s’arrêtèrent devant l’inscription « Uzumaki ». Là, le blondinet sortit sa clef, pour qu’enfin, ils puissent entrer.
Sakura s’assit dans un coin, épuisée, tandis que son ami en profitait pour remettre un peu d’ordre : il ramassa en vitesse quelques caleçons sales qui traînaient par terre, délogea la bouteille de lait périmé qui, depuis quelque jours, avait établi domicile sur la table de la salle à manger.
- Tu peux venir, annonça-t-il lorsque le tout fut plus ou moins bien rangé.
Elle se leva, et entra enfin, lançant un « j’suis crevée » des plus persuasifs.
- Bouge pas, je change les draps !
- C’est bon Naruto, je peux dormir dans le canapé…
- Oui, mais j’ai pas de canapé…
- Ben… par terre, n’importe.
- Dis pas n’importe quoi, j’te ferais jamais dormir par terre !
- Alors au moins, ne te fatigue pas à changer les draps. T’es pas sale…
La remarque sonna comme un compliment aux oreilles de Naruto, qui dissimula un sourire surpris derrière son col.
- Non, non, mais je préfère ! annonça-t-il alors, sans avouer que les draps n’avaient pas été changés depuis plusieurs semaines.
Quelques instants plus tard, il avait terminé. Sakura s’assit au bord du lit, et, tournant son regard vers Naruto, lui demanda :
- Et toi, alors, tu dors où ?
- Avec toi bien sûr !
- Imbécile !
Elle lui envoya un oreiller en pleine face, tant et si bien qu’il tomba à la renverse.
- Hé, je plaisantais… Comment je pourrais dormir à côté de toi ? Je suis sûr que tu ronfles !
- N’inverse pas les rôles ! C’est toi qu’on entend dans tout l’appartement !
- N’empêche que c’est mon appartement, souligna-t-il, accentuant particulièrement le mot « mon ».
- Mais tu m’as invité ! Tu pourrais avoir un peu de respect pour moi, au moins en tant que telle !
- Justement, je t’ai invité, je te laisse dormir dans mon lit, et tu me traites de ronfleur !
La petite querelle dura encore un moment, jusqu’à ce que, tous deux, finirent malgré la fatigue en bataille d’oreillers… sans compter le fait qu’il n’y en avait qu’un seul, et que, bien entendu, ce fut Sakura qui s’en arma.
Exténués, les deux adolescents finirent par s’écrouler sur le lit, et se turent un moment. Finalement, Naruto rompit le silence :
- Sakura…
- Quoi ?
- Est-ce que tu… aimes encore Sasuke ?
La question la surprit ; sans pour autant bouger entièrement, elle tourna brusquement la tête en direction du blond, avant de replonger ses yeux dans le plafond.
- Non, finit-elle par avouer.
Naruto attendit encore un peu, le cœur battant, avant de se redresser pour s’asseoir, et oser :
- Alors… est-ce que tu… voudrais sortir avec moi ?
Sakura se leva d’un bond, tant la question la troubla. Son regard désolé se tournait vers Naruto, alors que son esprit se déchirait dans un dilemme étrange : il était vrai que Naruto avait toujours tout fait pour elle, et qu’avec lui, elle oublierait certainement ses sentiments envers Kakashi ; d’un autre côté, l’idée de perdre ses sentiments pour l’épouvantail, après tout ce qu’il s’était passé, l’effrayait plus que tout. Après un long silence, elle murmura, d’un ton gênée :
- Je suis… désolée…
L’adolescent sentit son cœur se serrer : c’était à prévoir, elle n’avait certainement pas oublié Sasuke. La nouvelle faillit faire couler une larme, mais il parvint à l’arrêter à temps. Afin de calmer l’atmosphère qui se faisait chaque seconde un peu plus lourde, il lança d’un ton faussement jovial :
- Je vois, je vois, en réalité, tu as un faible pour Lee !
Il espérait qu’elle marche dans son sens, qu’elle prenne part à une nouvelle dispute amicale, qu’elle réponde à cette taquinerie puis qu’ils quittent le sujet. Il s’attendait à recevoir un nouveau coup d’oreiller, accompagné d’une armée de « Imbécile ! Arrête de dire n’importe quoi ! » ; mais à son grand étonnement, Sakura le regarda, et articula, difficilement :
- J’aime Kakashi-sensei.
Ils se turent, chacun assis d’un côté du lit ; les yeux rivés sur le sol, Naruto marmonna :
- Là, c’est sûr que je ne pourrais pas rivaliser…
Il se leva, le visage sombre, quittant la chambre à coucher.
- Allez, je te laisse dormir… Bonne nuit…
- Naruto !
Sakura se leva d’un bond, attrapant par le bras son ami, qui se retourna. Des larmes dans ses yeux suppliants, elle cria presque :
- Ne m’en veux pas ! S’il te plaît…
- Je ne t’en veux pas, répondit-il d’une voix grave.
Elle se jeta brutalement sur lui, le serrant dans ses bras comme jamais elle ne l’avait fait avant. Sanglotant contre sa poitrine, sans connaître elle-même la raison de ce geste, elle ne cessait de s’excuser. Le cœur battant, tant d’émotion que de tristesse, Naruto tenta tant bien que mal de se défaire de son étreinte. Sa gorge se nouait, les larmes montèrent bientôt, et sans qu’il ne pu plus les arrêter, se mirent à couler.
- Ca suffit ! hurla-t-il en parvenant enfin à l’éloigner de lui, dans un geste brutal où elle tomba par terre. Qu’est-ce que tu crois faire, comme ça ? T’excuser ? Ce n’est pas la peine ! Tu ressens ce que tu veux pour qui tu veux ! Un « non » me suffit, je n’ai pas besoin de tes excuses ! Alors arrête de jouer avec moi comme ça !
Dans son élan incontrôlé, il arracha presque son bandeau frontal, et le jeta au sol avec rage.
- Pourquoi tu vas toujours chercher l’impossible ?! Kakashi-sensei pourrait être ton père ! Est-ce que tu t’en rends seulement compte ?
Sakura essuya vainement ses larmes, qui continuaient à couler malgré tout. Elle se releva et sortit de la chambre. En silence, elle ouvrit la porte de l’appartement, et, avant de la refermer derrière elle, articula d’une voix grave :
- Excuse-moi, Naruto…
Il entendit ses pas pressés descendre l’escalier, puis plus aucun bruit ne résonna dans l’immeuble. Immédiatement, il s’approcha de la fenêtre pour regarder disparaître son amie dans l’obscurité de la nuit. Naruto plongea alors sur son lit, la tête dans son oreiller, qui se trempa bientôt de larmes, tandis qu’il fondait en sanglot, la première fois depuis bien longtemps.

A force d’errer, Sakura avait finalement décidé de se rendre au cimetière. La fraîcheur s’intensifiait à chaque instant, et elle arriva grelottante devant la tombe de son père ; elle remarqua la terre fraîchement retournée, ainsi qu’un nouveau nom gravé sur la pierre, celui de sa mère.
L’adolescente resta un long moment devant la stèle, dans les ténèbres silencieuses. C’était, depuis l’enterrement, la première fois qu’elle parvenait à rester debout, sans que sa poitrine ne se déchire, sans même verser une seule larme. Sans doute les paroles échangées plus tôt avec Naruto avaient quelque peu gelé son cœur… Sa prière silencieuse achevée, elle décida de s’en aller, espérant trouver n’importe quelle source de chaleur pour lutter contre la brise glacée. Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas la silhouette qui se tenait debout, devant la stèle commémorative des héros de Konoha ; inversement, Kakashi, entendant les pas de la jeune fille, se retourna.
- Je pensais être le seul à faire des visites nocturnes, dit-il lorsqu’il la reconnut.
Sakura se retourna, étonnée, vers son maître ; et sans qu’elle ne s’en rende compte, son cœur ne s’affola pas, tant le regard de Naruto, hantant son esprit, l’accablait d’une tristesse enfouie.
- Qu’est-ce que vous faites ici ? demanda-t-elle presque indifféremment.
- Je rendais juste visite à un vieil ami…
Elle se souvint alors de leur discussion, la dernière fois qu’elle était venue en ces lieux. Elle posa les yeux sur la pierre, et articula :
- Obito… c’est bien ça ?
L’épouvantail hocha simplement la tête. Silencieusement, ils sortirent tous deux du cimetière, et marchèrent un moment sans parler. Kakashi demanda alors :
- Tu ne devais pas dormir chez Naruto ?
- Oui mais… finalement, non…
Il n’était pas difficile de comprendre à l’intonation de sa voix qu’elle ne désirait pas en dévoiler davantage, et ce fut en toute connaissance de cause que l’autre continua :
- Tu sais qu’on part en mission demain matin : tu dois te reposer. Pourquoi tu n’es pas chez lui ?
- Et vous, vous ne vous reposez pas ? questionna-t-elle pour ne pas avoir à répondre.
- Pour tout t’avouer, je n’arrive pas à dormir… Je viens ici quand c’est le cas. Tu n’avais pas l’air bien, tout à l’heure, et je ne pouvais pas m’empêcher d’y penser. Que s’est-il passé avec Naruto, pour que tu te retrouves dehors à une heure pareille ?
Le ton avait changé : cette fois, Kakashi semblait bien sérieux, et l’adolescente l’avait ressenti. La précédente confidence semblait avoir réveillé un peu son cœur, qui s’affola, puis se calma lentement. Elle décida finalement de ne pas mentir :
- Nous nous sommes disputés.
- Disputés ? répéta-t-il d’un ton surpris. Pourquoi ?
Ils marchèrent encore un peu, et elle expliqua :
- Il… m’a demandé de sortir avec lui… et j’ai refusé…
- Toi, tu me caches quelque chose. Ce n’est pas la première fois que tu refuses ses avances, mais même quand Sasuke était là, il ne s’est jamais énervé contre toi.
Elle se tu ; un vent glacé souffla, la faisant grelotter, une fois encore. Sans ajouter mot, Kakashi retira sa veste et lui posa sur les épaules. Surprise, elle leva la tête, tandis qu’il demanda à nouveau :
- Que s’est-il passé ?
- Je lui ai dit que je vous aimais…
Le silence se faisait toujours plus pesant. Ils étaient tous deux immobiles, face à face, et chacun ne savait que dire à l’autre. Finalement, l’épouvantail brisa le silence, murmurant presque.
- C’est donc cela…
- Je… désolée… C’est pour ça que je ne voulais pas en parler, mais… !
Les mots se bloquèrent dans sa gorge, de même que les larmes ne voulaient plus apparaître ; Kakashi posa une main sur l’épaule de l’adolescente :
- Ne t’en fais pas. Ce n’est rien…
- Je suis contente, finit-elle par dire, regardant par terre, j’ai enfin réussi à vous l’avouer…
- Sakura, pourquoi moi ? Pourquoi pas… Naruto ?
- Eh bien… Quand vous êtes rentré, mon père était parti depuis un moment déjà, et vu l’état dans lequel était ma mère, je ressentais plus que jamais le besoin d’affection parentale. Vous avez tout de suite été gentil avec moi, vous m’avez aidé quand j’avais besoin de soutient… C’est comme ça que j’ai commencé à vous aimer. Et maintenant, vous le savez, alors, s’il vous plaît, même si vous ne m’aimez pas, ne m’évitez pas pour autant ! Je veux juste pouvoir rester encore… avec vous…
Elle leva les yeux vers Kakashi mais n’eut pas le temps de le voir ; elle sentit seulement leurs lèvres se rencontrer, tandis qu’il la prenait dans ses bras. Lorsque le baiser prit fin, il la regarda, une lueur de tristesse au fond des yeux.
- Je dois te l’avouer, Sakura… moi aussi, depuis que je suis revenu, je me suis mis à t’aimer. Es-tu seulement certaine que c’est ce que tu désires ?
Elle hocha lentement la tête, un sourire à la fois surpris et heureux sur ses lèvres. Ils décidèrent ensuite de rentrer, le froid persistant. Main dans la main, ils marchèrent sous le ciel étoilé de Konoha ; pour la première fois depuis longtemps, Sakura se sentait vraiment heureuse, oubliant jusqu’à Naruto.


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Lovie
Portesprit Grondant
Lovie
   Posté le 26-08-2006 à 08:27:10   Voir le profil de Lovie (Offline)   Répondre à ce message   http://aetas.alloforum.com   Envoyer un message privé à Lovie   

toujours excellent!!


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Kitsune
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Portesprit Mugissant
Kitsune
   Posté le 26-08-2006 à 10:37:10   Voir le profil de Kitsune (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Kitsune   

J'adoreuhhhhh mais j'aime pas le couple Kakashi/Sakura XD


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Perso RP:Hikaru Kyo


nekochan
Nichée au coeur du Néant
Phalange du Chaos
nekochan
   Posté le 26-08-2006 à 14:33:47   Voir le profil de nekochan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à nekochan   

moi j'aime vraiment beaucoup


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Lovie
Portesprit Grondant
Lovie
   Posté le 27-08-2006 à 01:17:05   Voir le profil de Lovie (Offline)   Répondre à ce message   http://aetas.alloforum.com   Envoyer un message privé à Lovie   

moi de meme ^^


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Talentyre
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   Posté le 03-09-2006 à 23:45:16   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

9 – Sacrifice


Sakura ouvrit les yeux, difficilement. Un faible rayon de soleil pénétrait par le volet mi-clos, et elle sentait encore dans les draps vides une chaleur autre que la sienne. Que s’était-il passé ? Elle se souvenait être rentrée, et contre le corps de son maître, avait instantanément trouvé le soleil, avec un sentiment de sérénité profonde. La nuit avait fini par endormir leur amour encore fragile. L’adolescente se redressa, frottant ses yeux meurtris par la fatigue avec ses mains. D’un coup d’œil autour d’elle, elle s’assura de bien se trouver dans la chambre de l’épouvantail. Vêtue une fois encore d’une chemise trop grande, elle se leva, tel un zombie quittant son cercueil, pour atteindre d’un pas lent l’escalier menant à la cuisine. Kakashi était là, le nez plongé dans son journal, café à la main ; en cet instant, elle cru reconnaître en lui plus un père que n’importe quel ninja, et son cœur se pinça.
- Bonjour, fit-elle d’une voix hésitante.
- Tu tombes bien, j’allais pas tarder à te réveiller. Bien dormi ?
Elle hocha la tête, sans avouer que si la fatigue ne l’avait pas tant accablée la veille au soir, elle n’aurait pas trouvé le sommeil.
- Prépare-toi, on ne va pas tarder à y aller.
- Hum ? Aller où ?
- Ben… en mission, tu te souviens ? On part aujourd’hui !
- Ah… c’est vrai, marmonna-t-elle d’une voix pâteuse.
L’autre ne pu s’empêcher de rire, et proposa gentiment :
- Tu devrais prendre une douche, ça te réveillera un peu.
- Z’avez raison…
En prononçant ces mots, Sakura s’était retournée et allait ouvrir une porte.
- Attends !
- Hum ?
- Là, c’est les toilettes. La salle de bain est à l’étage…

L’eau chaude acheva de réveiller l’adolescente. Dans la petite cabine, les questions recommençaient à affluer dans son esprit. La veille, Kakashi lui avait, à sa plus grande surprise, déclaré son amour ; cela voulait-il dire pour autant qu’ils pourraient, la nuit passée, se comporter comme n’importe quel couple ? Cette idée pourtant semblait la déranger, et les paroles de Naruto résonnèrent dans sa tête : « Kakashi-sensei pourrait être ton père ». Un père… n’était-ce pas ce qu’elle cherchait en lui, finalement ? Mais ses sentiments dépassaient ceux de l’amour paternel. Etait-ce pour autant si inacceptable ? Pouvait-on la blâmer d’aimer ?
Sortant de la douche, elle s’enveloppa dans une serviette et ne tarda pas à s’habiller. En bas, Kakashi lui servit un café et des tartines, sans faire aucune allusion à la nuit précédente, comme si rien ne s’était passé. Peut-être avait-elle rêvé ? Il n’était sans doute rien arrivé. Dans son brouillard de pensées, elle désirait tant trouver une réponse qu’elle finit par bafouiller :
- Sensei… à propos d’hier… est-ce que…
Malgré ses efforts, elle demeurait incapable de formuler une phrase. Kakashi posa sur elle un regard grave, avant de dire :
- Ecoute, Sakura… Ce qui s’est passé hier est entièrement de ma faute. Je sais que je n’aurais pas du me laisser aller mais…
- Non ! Au contraire, je… je ne vous blâme pas, mais… Je voulais juste savoir… Qu’est-ce que signifiait ce baiser ?
Le regard du maître s’attendrit devant la pitié qu’elle lui inspirait.
- Je… je ne le sais pas moi-même… Enfin, pour le moment, ce n’est pas important. Nous allons débuter une mission tout à l’heure. Un shinobi en mission ne doit pas montrer ses sentiments, quels qu’ils soient. De plus, je pense que ce genre d’attitude blesserait gravement Naruto, plus encore qu’il ne l’est déjà.
Ce n’était pas vraiment la réponse qu’elle espérait ; elle aurait voulu qu’il lui redise encore qu’il l’aime, qu’il l’embrasse, et que, oubliant la mission, ils partent tous les deux, s’exilant loin de Konoha, loin de tout, pour vivre un amour libre des regards, car inconsciemment, c’était ce qu’elle craignait. En somme, elle espérait un rêve, quelque chose d’impossible, d’inconcevable. Malgré tout, elle comprenait sa décision et s’y pliait.
- Nous reparlerons de tout ça en revenant, d’accord ? proposa-t-il, et elle se contenta d’hocher la tête.
Finalement, tout ceci n’était que le rêve d’une nuit, l’espoir inachevé d’un amour impossible.

Peu avant huit heures, ils partirent tous deux en direction de l’entrée du village. A mi-chemin, pourtant, Kakashi annonça :
- Je dois faire un petit détour, je ne serais pas long.
- Obito ?
- Exactement. Sinon, ne dis pas à Naruto que tu as dormi chez moi : je préfère éviter toute réaction catastrophe jusqu’à la fin de la mission.
- D’accord. A tout à l’heure.
Ils se séparèrent ainsi, et Sakura continua sa route jusqu’à la porte de Konoha. Elle retrouva Naruto, qui attendait déjà.
- Sakura-chan !
A la vue de son sourire, elle se sentit soulagée ; apparemment, il ne lui en voulait pas pour la veille.
Au bout d’un petit moment d’attente, il marmonna, une pointe de gêne dans la voix :
- Dis… hier… T’as pas dormi dans la rue, j’espère ?
- Je… non, ne t’en fais pas. Euh… Ino m’a dépannée.
- Tant mieux… Je voulais m’excuser… Je me suis emporté.
- Non, c’est moi qui m’excuse.
- Kakashi est encore en retard ?
- Il semblerait.
- Sakura… est-ce qu’il… sait ?
Surprise, elle ne savait que répondre. Elle finit par lui avouer d’un « oui » faible.
- Mais… ça n’a pas marché, tu t’en doutes, ajouta-t-elle comme pour se justifier, mais Naruto n’y prêta aucune attention.
- Très bien ! lança-t-il sur un air de défi.
- Très… bien ? répéta-t-elle avec étonnement.
Les poings serrés en l’air, un large sourire sur son visage, Naruto semblait avoir acquit une assurance nouvelle.
- Que ce soit Sasuke ou lui, ça ne change rien ! Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas entrer dans la course !
A cet instant, Kakashi arriva ; dans son élan, Naruto s’exclama :
- Tenez-vous prêt, maître ! Je vais faire mes preuves, et je vous volerai le cœur de Sakura !
- Je te le donne, il ne m’intéresse pas, lança Kakashi d’une voix si naturelle que l’adolescente sentit une vive douleur dans sa poitrine.
Et s’il… le pensait vraiment ?
- Quoi qu’il en soit, c’est bien que tu sois en forme, Naruto, mais tu devrais garder ton énergie pour tout à l’heure. Pour faire simple, nous sommes à la recherche de deux déserteurs du village. Il semblerait qu’ils se soient dirigés vers le sud, c’est donc par là que nous allons chercher. Des questions ?
Comme seul le silence lui répondait, il continua :
- Bien, maintenant, suivez-moi. Pour le moment, vous ne risquez rien, mais quand je vous en donnerai l’ordre, vous devrez rester sur vos gardes. En route !

De la fenêtre de son bureau, Tsunade regardait s’en aller le petit trio, avec une pointe d’inquiétude ; elle espérait fortement que cette mission s’occuperait de régler les problèmes du groupe et le ressouderait, pour redevenir tel qu’il était avant.

Il ne fallut pas longtemps avant qu’ils atteignent la forêt recherchée. Sans faire de bruit, ils la traversèrent en partie, jusqu’à ce que le maître fasse signe aux autres de s’arrêter.
- Ca y est, je ressens leur présence, annonça-t-il.
Les deux adolescents avaient également repéré leurs adversaires. Il s’agissait de deux adultes, un homme et une femme. Ces derniers arrivant vers eux, ils décidèrent de tendre une embuscade. La femme s’arrêta non loin, échangea un regard à son compagnon et disparut soudainement. Elle réapparut l’instant d’après derrière Sakura, qui se retourna à temps mais ne pu esquiver le coup de kunai ; Kakashi s’interposa alors, éloignant d’un bond l’opposant, tandis que l’adolescente soignait sa plaie. En même temps, plusieurs clones de Naruto s’attaquaient à l’homme.
- Sakura, va aider Naruto !
Elle exécuta sans discuter l’ordre de son maître, s’élançant vers son ami pour le soutenir. Les clones disparaissaient les uns après les autres, mais il continuait d’en pleuvoir depuis la cime des arbres. Sakura se retrouva bientôt près de l’homme, qui, armé d’un long katana, tranchait aisément tous les Naruto arrivant sur lui. Finalement, l’adolescent descendit en flèche, préparant un rasengan. L’adversaire reçut la boule d’énergie en plein ventre, et il tomba au sol, quelques mètres plus loin, un filet de sang au coin de la bouche. Sakura vit alors la longue lame dépasser du ventre de Naruto, et il la retira d’un coup accompagné d’une giclée de sang. Il tomba à genoux malgré sa volonté de continuer, et elle se précipita vers lui :
- Naruto !
- T’en fais pas… souffla-t-il difficilement, un sourire forcé aux lèvres. Il en faut plus pour m’avoir…
- Laisse-moi te soigner…
Sans plus de cérémonie, elle posa ses deux mains sur la blessure de son ami, et une lumière tiède apparut, refermant lentement la blessure. Le chakra de Kyubi s’ajoutait à la guérison, qui ne tarderait plus à être complète.
Kakashi arriva à cet instant, essoufflé ; son bandeau redressé laissait voir le sharingan, tandis qu’un sang écarlate coulait jusqu’au bout de ses doigts. Les yeux de Naruto s’écarquillèrent, alors que Sakura avait tourné la tête en direction de son maître. Elle vit soudainement son ami disparaître d’un bond, laissant derrière lui, coulant de sa plaie encore ouverte, une large tache rouge, et n’eut pas le temps de se retourner ; du sang avait giclé au dessus de sa tête, dans un fracas d’os broyés, et le liquide écarlate encore chaud dégoulinait sur ses épaules lorsqu’elle se retourna. Tout se passa alors très vite : elle vit Kakashi bondir derrière elle, trancher d’un coup de kunai la gorge de l’homme, qui tomba à terre pour de bon, non loin de Naruto, qu’elle regarda avec horreur ; là où aurait du se tenir la tête blonde, il n’y avait plus qu’une bouillie de chair et d’os. Et les larmes se mêlèrent au sang, perlant sur les joues de l’adolescente, pour échouer sur le corps qu’elle tentait désespérément de ranimer. C’était pour elle qu’il avait sauté, malgré sa blessure, malgré son incapacité à se défendre, ce n’était que pour la protéger. Pourquoi, à son tour, ne saurait-elle pas le sauver ? Alors Kakashi s’accroupit près d’elle, la pris dans ses bras, lui murmurant d’une voix amère que tout était fini.

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Lovie
Portesprit Grondant
Lovie
   Posté le 04-09-2006 à 19:31:57   Voir le profil de Lovie (Offline)   Répondre à ce message   http://aetas.alloforum.com   Envoyer un message privé à Lovie   

toujours aussi magnifique....


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Talentyre
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Talentyre
   Posté le 12-09-2006 à 22:15:39   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

10 – Ce que contera la légende


C’est en silence que le corps de Naruto fut enterré dans le cimetière de Konoha. Tous étaient venus assister, de près ou de loin, à cette funèbre cérémonie. Les amis du défunt restaient silencieux, le regard grave, la tête basse ; les maîtres avaient également adopté cette image, ne voulant dévoiler leur peine. On n’entendait alors que les sanglots étouffés de Konoha-Maru, qui ne pouvait retenir ses larmes, grimaçant pour ne pas pleurer, en vain. Bientôt, la cérémonie fut terminée : chacun rentra, lentement, sombrement, ne réalisant qu’à peine l’évènement, espérant toujours émerger de ce mauvais rêve. Il ne resta plus que Sakura et Kakashi devant la stèle. Seuls les cheveux roses de l’adolescente bougeaient, balayés en arrière par un vent doux et frais ; le maître demeurait aussi immobile, mais son regard dévoilait l’habitude de cette douleur. Les yeux vides, Sakura articula enfin :
- Pourquoi… ne suis-je pas triste ? Je devrais pleurer… mais je n’y arrive pas…
Le silence dura un instant, puis l’autre répondit enfin :
- Ton cœur se durcit. On ne s’habitue jamais totalement à la mort, mais on apprend à vivre avec.
- J’ai l’impression que ma vie s’est arrêtée en même temps que la sienne…
- Sa vie s’est arrêtée pour que perdure la tienne ; ne rend pas son sacrifice vain. Continue de vivre et entretiens son souvenir, c’est tout ce que tu peux faire encore…
Aucun des deux n’ajouta quoi que ce soit. Ils finirent par quitter silencieusement le cimetière, et se retrouvèrent seuls dans le village éteint : il régnait la même atmosphère qu’à la mort du troisième hokage. Ils s’installèrent sur un banc, fixant silencieusement l’horizon.
- Kakashi-sensei… Je ne sais plus vraiment… ce que je ressens… mais… malgré tout, sommes-nous… ?
L’épouvantail se leva alors, sans détourner son œil du soleil couchant.
- Nous ne sommes rien de plus qu’un maître et son élève. Sakura, j’ai cru t’aimer, et toi aussi. Ces sentiments n’étaient que le résultat d’un profond manque d’affection. Tu as vu en moi un père, et j’ai vu en toi une fille.
- Une… fille ?
- Oui… Ma fille. Elle aurait à peu près ton âge… mais on l’a assassiné avec sa mère, peu de temps après sa naissance.
- Je suis désolée…
- Tu n’as pas à l’être. C’est moi qui m’excuse : je savais bien que quoi qu’il arrive, nous n’irions nulle part. Cette histoire était vouée à l’échec, de toute façon.
- Alors… souffla Sakura d’une voix faible. Restons un simple maître et son élève…
Le silence revint, un vent léger balayant les feuilles sur le sol, les emportant au loin. Kakashi annonça alors :
- Je vais partir à Suna.
Comme elle ne répondait rien, il continua :
- Définitivement.
Encore le silence, et le vent, et le regard vide planté dans la terre, Sakura répondit simplement :
- Je vois.
C’est ainsi qu’ils se quittèrent. De brefs adieux, pas même une poignée de main : un regard perdu, une amertume profonde, et chacun partit de son côté, en silence. Le lendemain, Kakashi avait quitté Konoha. Sakura redevint l’élève de Tsunade, l’équipe sept ayant complètement disparu, et la vie reprit son cours. On n’osait plus prononcer le nom de Naruto, de peur de faire ressurgir les larmes enfouies. Pourtant chacun savait, à Konoha, que l’on avait perdu celui qui, un jour, devait devenir hokage ; et ce serait ainsi que plus tard, on conterai son histoire. L’adolescente savait aussi qu’elle n’aurait de place dans ce conte, car on ne parle jamais que des vrais héros, on oublie le superficiel pour augmenter l’importance du reste. Alors elle fixa son regard sombre sur l’horizon, laissant ressurgir quelques pensées dérisoires, quelques souvenirs heureux, sans plus éprouver ni joie ni tristesse. Le temps passerait et elle referait sa vie, un jour, loin de cette époque qui finirait par disparaître. Pourtant, ce jour là, Konoha semblait bien vide.

FIN


Merci d'avoir lu et commenté cette histoire. J'espère que ça vous a plu!

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nekochan
Nichée au coeur du Néant
Phalange du Chaos
nekochan
   Posté le 13-09-2006 à 11:48:08   Voir le profil de nekochan (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à nekochan   

*verse une petite larme*

c'est très bien


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Lovie
Portesprit Grondant
Lovie
   Posté le 13-09-2006 à 13:32:24   Voir le profil de Lovie (Offline)   Répondre à ce message   http://aetas.alloforum.com   Envoyer un message privé à Lovie   

comme neko.... trop triste!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! simplement superbe....


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Talentyre
Cerveau vendu séparément
Guerrier de l'Etincelle
Talentyre
   Posté le 13-09-2006 à 19:43:45   Voir le profil de Talentyre (Offline)   Répondre à ce message   http://mini-riri.skyrock.com   Envoyer un message privé à Talentyre   

Merci!! Ca me fait plaisir de savoir que vous avez aimé!!^^


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