Magical Story
 
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Shiranui
La vache j'ai pas mis cette fic à jour depuis deux mois c'est un record Oo"
(et Fayeunolle Fannetaizie Huître ça fait combien de temps)
Encore plus je crois O___o
(t'es vraiment un irrécupérable flemmard)
Je me passerai de tes reproches merci

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D’après ce qu’ils me racontèrent, ce qu’ils croyaient être un village était en réalité les ruines d’une ferme fuie par les démons après que l’armée des anges y ait débarqué il y a quelques siècles de cela lors des premiers essais de cette porte dimensionnelle. Les Séraphins, que l’on décrit comme les êtres les plus proches de Dieu, se situant par conséquent au sommet de la hiérarchie, et parlant en son nom, auraient donc décidé de construire la première forteresse militaire angélique sur les terres de la Géhenne, celle où nous nous trouvons également. Suite à l’entrée de la garnison dans l’édifice, Zeruel et Kael se sont vus obligés de me laisser à nouveau m’affaler sur le sol, le capitaine ordonnant à nouveau le garde-à-vous. La suite ne fut rien d’autre qu’un autre discours assommant sur la guerre sainte que nous allions mener, aussi ne fus-je pas mécontent d’être resté sans connaissance aussi longtemps. Puis vint la distribution des équipements de combat, ce qui suscita une vive émotion parmi les recrues, qui eurent entre les mains leurs premières véritables armes. Des armes qui pouvaient tuer…
On nous a ensuite assigné nos chambres, et je me serais réveillé quelque temps après. Fin du résumé de la situation par Zeruel et Kael, et désormais, nous attendions un nouveau rassemblement, sans savoir quel serait son motif…
Nous consacrâmes le reste de la journée à nous adonner à la fainéantise la plus totale, n’ayant rien d’autre à faire, et n’ayant pas de sujet de conversation potentiel pour le moment. Ceci dit, nous n’étions pas pour autant plongés dans le silence… En effet, les murs de la forteresse résonnaient des prières de nos compagnons d’armes, qui recommandaient une dernière fois leur âme à Dieu en cas de mort violente sur le front. Ils avaient scrupuleusement appris par cœur toutes les litanies dont on nous avait bourré le crâne durant notre formation, et ils les récitaient une à une, comme s’ils craignaient que l’oubli d’une seule d’entre elles ne les envoyât brûler en Enfer.
Cependant, nous ne sortîmes de notre torpeur qu’à l’arrivée d’une nouvelle garnison qui mit en émoi tous les angelots présents, y compris votre serviteur. A travers la fenêtre de mon dortoir, j’eus en effet la surprise de constater que la garnison en question n’était constituée que d’anges de sexe féminin. La plupart d’entre elles avaient une silhouette assez fine, et étaient par conséquent équipées d’armes de jet telles que des arcs, ou avaient été entraînées à l’usage de la magie, en témoignaient leurs longs sceptres d’airain, finement ciselés en leur extrémité pour représenter une fleur de lys. D’autres, en revanche, étaient d’authentiques matronnes à la circonférence abdominale digne d’un troll des cavernes. Elles exhibaient fièrement la musculature qu’elles s’étaient taillée à force d’entraînements spartiates en tous genres, et portaient à leur ceinture une large double hache qui ne devrait pas manquer de faire douter les plus sauvages démons qu’elles rencontreront durant les batailles à venir. En revanche, d’un point de vue esthétique, ça n’avait rien de particulièrement intéressant, aussi mon intérêt se reporta-t-il rapidement sur les archères et les magiciennes, vêtues plus pudiquement, mais autrement plus charmantes. Et parmi les magiciennes, j’en aperçus une que j’ai immédiatement reconnue, en dépit du fait que je l’avais plus revue depuis un peu plus de deux siècles…
Elle n’avait pas changé depuis notre rencontre, si ce n’est que ses cheveux noirs étaient désormais attachés, sans doute par souci pratique. De même, il était sans doute mal vu qu’une ange prenne soin de se faire belle, comme si elle voulait séduire… Tout comme les autres filles, matronnes mises à part, elle avait troqué sa toge de coton contre une robe une pièce d’un blanc nacré qui lui arrivait jusqu’aux chevilles, et cerclée à la taille par une ceinture de soie bleu foncé.
Décidément, ceux qui ont conçu ces tenues ont observé des règles particulièrement strictes sur le respect de la chasteté et des signes extérieurs de pureté.
« Sariel…
- Tu la connais ? »
J’avais visiblement pensé à voix haute, car l’attention de tous, même celle de Michael, notre misanthrope officiel, était désormais braquée sur ma petite personne. Comprenant qu’il serait vain de chercher à détourner la conversation, je répondis sans résistance :
« Vous vous souvenez de la fois où je vous ai demandé de faire diversion pour aller voir les filles ?
- Et comment… J’ai encore en mémoire tout l’interrogatoire assommant des gardes lorsqu’ils sont revenus bredouilles de l’endroit que je leur avais indiqué pour que tu puisses te rincer l’œil sans risque… soupira Zeruel
- Au-delà de la simple observation, j’ai pu discuter avec l’une d’entre elles… On a juste eu le temps d’échanger nos prénoms…
- Peut-être qu’elle se souvient de toi, osa Kael
- Il vaudrait mieux que vous oubliiez vos existences respectives, ajouta aussitôt Michael »
- Ca me faisait mal de l’admettre, mais il avait raison… Le simple fait de me tenir en compagnie de cette fille, en tout cas plus que nécessaire, ne pouvait me conduire qu’à une exécution publique pour donner l’exemple, avec pour chef d’accusation, ma propre perversité et l’incitation à la débauche d’une âme innocente, qui subira elle-même une punition exemplaire pour s’être laissée prendre au jeu.
Mitoko triball
Ils sont cruels les n'anges entre eux... TT___TT
(Et pas qu'entre eux... et puis tu étais déjà au courant... Et tu sais d'ailleurs aussi que tout cela n'est que le fruit de leur ignorance...)
Vi... mais n'empêche... TT___TT
(Tu nous gonfles... Enfin,tout ça pour dire qu'elle aime...)
Vi!
Kitsune
Je n'ai qu'une chose à dre, j'adore !!
A quand la suite?
Shiranui
Un capitaine de garnison faisait les cent pas en nous gardant à l’œil, s’assurant que nul ne sortait du rang ou n’était soudainement pris d’une violente envie de laisser libre court à son éloquence. Et bien évidemment, votre serviteur ne put réprimer un bâillement, sous les yeux horrifiés de Kael, qui imaginait déjà le châtiment que j’allais recevoir. Zeruel garda son mutisme coutumier, tandis que de mon côté, j’avais la certitude d’avoir entendu Michael commenter ma stupidité. La réaction du capitaine que je me suis plus tard amusé à surnommer ‘Mirador’ fut en tout cas immédiate :
« Qui a baillé ? »
Juste pour le plaisir de la provocation, je fis un grand pas en avant. De toute façon, si je ne m’étais pas dénoncé, d’autres s’en seraient occupés pour moi non sans plaisir. Mirador se rapprocha de moi et y alla de son commentaire :
« Toi évidemment… La pomme pourrie de notre société… Tu t’es égaré, et tu en entraînes d’autres sur le chemin de la débauche et de la déchéance, en te camouflant sous la qualification d’ami. Ce n’est pas plus mal : tu feras un excellent exemple pour les autres. »
Un détail que je n’avais pas manqué : tout en prononçant ses paroles, il n’avait cessé de regarder Kael et Zeruel. Nous étions visiblement surveillés depuis déjà quelque temps…
Mirador m’ordonna de tourner le dos aux autres jeunes recrues, tandis qu’il tordait sa cravache avec un je ne savais quoi de pervers dans le regard… Lorsque le premier coup de cravache s’abattit entre mes omoplates, je me rendis compte que j’avais fortement sous estimé la douleur provoquée par cet assemblage de cuir. Par fierté, je réprimais mes cris, ne voulant pas ajouter au plaisir de mon supérieur hiérarchique, qui semblait vraiment prendre un plaisir monumental dans l’exercice de ses fonctions. Au bout d’une douzaine de coups, il se lança dans des élucubrations vocales que j’avais déjà entendues trop souvent :
« A genoux ! Implore le pardon de ton seigneur et maître éternel ! »
Il demandait la lune, et je n’allais certainement pas la lui offrir. Tant bien que mal, je résistais aux coups de cravache, mais je commençais à avoir du mal à tenir debout. Je sentais un liquide brûlant s’écouler le long de mon dos… Etait-ce mon propre sang ? Vu que j’avais arrêté de compter les coups de cravache depuis un bon moment, je ne m’en étonnai même pas, et me demandai même par quel miracle je tenais encore sur mes deux jambes. Ceci dit, elles étaient déjà bien flageolantes, et ne me portèrent que durant deux ou trois minutes qui succédèrent à cette interrogation personnelle. Ma chute ne dura qu’une demi - seconde, au cours de laquelle j’eus une bonne fois pour toutes la conviction que ceux qui nous gouvernaient n’étaient que des hypocrites : l’entrejambe de Mirador était enflé, et ce n’était pas dû au manche de son épée qui était mal placée. Peut-être même qu’il bavait un peu, mais j’ai perdu connaissance avant d’avoir pu vérifier.
Je me suis réveillé dans un dortoir pourvu de deux lits superposés. Mes blessures avaient été pansées, et Kael n’avait de cesse que de s’assurer que j’allais bien :
« Enfin tu te réveilles. Tu nous as vraiment fait peur sur ce coup. »
Passablement endolori, je parvins tout de même à me redresser :
« Où sommes-nous ?
- Dans les dortoirs d’un bastion angélique au beau milieu de la Géhenne. Au passage bravo et merci pour ton petit numéro d’anarchisme : Kael et moi avons dû te porter pendant tout le chemin. »
Zeruel venait de se lever du lit qu’il occupait après avoir entendu Kael se réjouir de mon réveil.
« Tu es resté inconscient pendant environ six heures. Et encore, si son supérieur n’avait pas jugé la punition satisfaisante, le capitaine t’aurait bien achevé au sol. En tout cas maintenant tu vas devoir faire attention : tous les gradés de la garnison t’ont à l’œil. »
Je fis semblant de ne pas l’avoir entendu et demandai derechef :
« Pourquoi on est tous les trois dans le même dortoir alors qu’ils désapprouvent totalement ce que nous faisons ?
- Michael a habilement influencé la délibération, me répondit Kael
- Comment ça ?
- Alors qu’ils voulaient nous placer séparément dans des chambres avec des recrues sur lesquelles nous pouvions prendre exemple, Michael a rejoint la discussion et a soutenu qu’au contraire, il valait mieux nous maintenir ensemble afin que nous n’allions pas pervertir nos compagnons d’armes avec nos idées immorales…
- Et il est où Michael ?
- Dans le lit au dessus du tien, chargé de vous surveiller, alors fais profil bas ! Me répondit aussitôt la voix colérique de l’ange qui, allez savoir pourquoi ou comment, n’allait pas tarder à entrer dans le cercle très privé de mes meilleurs amis. »
Ils prirent ensuite le temps de m’expliquer comment s’était déroulé le grand plongeon vers le monde des Enfers. Cela est possible grâce à un impressionnant petit tour de passe-passe réalisé par les prêtres supérieurs. Ces honorables prêcheurs de bonnes paroles se regroupent en un grand arc de cercle et prononcent des paroles incompréhensibles en levant les mains au ciel. On supposera qu’il s’agit de prières adressées au Saint Père, une ultime bénédiction avant de partir au combat. Ils n’obtiennent en tout cas pour toute réponse que l’ouverture d’une grande porte cerclée d’une espèce d’aura blanche immaculée, offrant à l’assistance le spectacle d’une contrée sauvage, où la progression de la nature n’a pas été handicapée par les autochtones, qui se sont contentés de construire leurs huttes selon un schéma anarchique, sans organisation réelle… Cette description est celle d’un village de démons parmi tant d’autres. Ceci dit, peu parmi nous se réjouissent de ce respect de la nature. Bien au contraire, le premier qualificatif venant des guerriers vertueux que sont les anges pour décrire les démons et leur mode de vie est ‘sauvages’. Ces créatures, ces choses, ont refusé toute forme de progrès, donc toute forme d’évolution… Ce genre de considération, transmise aux étudiants durant de longues années de formation, permet alors aux jeunes recrues d’effacer en eux toute forme de remords lorsqu’ils enfoncent la lame de leur épée dans la chair impure d’une de ces créatures, agressive ou non, adulte ou enfant… Ce qui n’est pas fidèle à Dieu est impur, et la mission des anges est de purifier le mal, par les armes si nécessaire.
Mais cette nécessité avait tôt fait de devenir un devoir, une sorte de passage obligatoire vers l’âge adulte…
Toujours est-il qu’après s’être longuement perdu dans ces réflexions hasardeuses et pseudo - existentielles, il fallait bien se décider à avancer. Aussi Kael et Zeruel, après m’avoir ramassé au passage, se sont engouffrés dans cette brèche, suivant le mouvement de la masse des jeunes recrues, impatientes de partir au front.
Mitoko triball
On sera trèèèès patients maman ^^
Ne t'en fais pas, ta fille chérie ne fais que te taquiner en te pressant
Shiranui
Ben pour maintenant va falloir attendre que je rentre en France, donc pas avant le 18
Mitoko triball
Moi aussi,ça fait un moment que j'attends la suite XD
Mamaaaaaaaaaaan!
*Petits yeux de cocker*
Kitsune
eh bah ca alors....C'est magnifique...J'en redemande
Shiranui
Bon ça faisait longtemps que j'avais pas fait de mise à jour...

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On ne nous offrit pas d’escorte pour le retour en ville… On nous indiqua simplement la sortie, et les portes se refermèrent lourdement derrière nous… Nous commençâmes alors à marcher en direction de la capitale… Côte à côte certes, mais en ayant tout de même instauré un périmètre de sécurité entre nous deux, marchant chacun à une extrémité de la route. Si nous avions consenti à parler sans nous envoyer d’insultes, nous n’étions par pour autant devenus amis… De toute façon, le peu de répliques nous échangeâmes ne nous conduisirent qu’à décider de nous boycotter l’un l’autre pour avoir la paix… Mais mine de rien, il est rapidement très énervant d’être en compagnie de quelqu’un et de ne rien avoir à lui dire… Aussi fatalement, la conversation finit par s’engager :
« Tu comptes faire quoi une fois arrivé en ville ?
Qu’est-ce que ça peut te foutre ?
Absolument rien en effet…
Me pose pas la question alors !!!
Je suis de nature curieuse…
Tu es surtout chiant !!! »
Et le silence s’imposa de nouveau… Mais je le brisai quasi-aussitôt : « A ton avis quand est-ce qu’ils nous enverront sur le front ?
Bien assez tôt sûrement… Ils ont trop besoin de nouvelles recrues dans leur guerre contre la Géhenne pour se permettre de nous faire attendre…
Je suppose qu’on est censés en être fiers…
C’est ce qu’ils veulent… On a été éduqués dans ce but…
‘Conditionnés’ me paraît un terme plus exact…
Pas bête… Pour une fois… »
Et en continuant à parler de choses et d’autres, nous avions parcouru la moitié du chemin… Je me remuai donc les méninges pour essayer de faire en sorte que le deuxième moitié du voyage ne soit pas trop silencieuse : « Dis-moi…
Quoi ?
Tu as déjà vu une fille ?
Non mais ça va pas ?!! Jamais ?!
Pourquoi tu t’énerves ? Tu as gobé docilement tout ce qu’on nous a fait ingurgiter à leur sujet en cours ?
Ne me dis pas que…
Hm… Il ne me paraît pas prudent de t’en parler…
Traite-moi de balance tant que tu y es !!!
Bon ok je vais te faire confiance… J’ai trouvé une combine toute bête pour aller les voir… Demande à un de tes amis de prétexter une atteinte à la morale auprès des gardes de la frontière, et le temps qu’ils vérifient sur place, tu as le temps de profiter d’un spectacle des plus enchanteurs…
T’as vraiment un problème toi... »
Michael ne résista pas toutefois à l’envie de me demander quelques minutes plus tard : « Et elles étaient comment ?
Je ne sais pas vraiment comment les décrire… Mais elles ne paraissaient pas très fidèles aux descriptions qu’on nous donnait en cours ça c’est sûr…
Dans le genre précis on a déjà fait mieux…
T’inquiète pas va… D’après le prêtre on sera amenés à les côtoyer dans les années à venir…
Doit-on vraiment s’en réjouir ?
D’après lui, non… Et d’après… LUI… Surtout pas… »
Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire… Heureusement que nous n’étions pas aux portes de la ville à ce moment-là, sinon j’avais droit à une nouvelle nuit au cachot pour blasphème… Mais rire me procurait toujours un bien fou… Et visiblement, la bonne humeur est une maladie contagieuse, car Michael lui-même ne parvint pas à réprimer un rire étouffé…
Nous nous efforçâmes toutefois de reprendre une mine des plus sérieuses en arrivant au niveau des portes de la capitale… Zeruel et Kael nous attendaient de l’autre côté des portes, et j’avoue que même si je ne le montrais pas pour « ne pas porter atteinte à la morale », j’étais assez content de les revoir… Sans un mot nous nous rendîmes tous les quatre au jardin d’Eden… Après nous être assis à l’ombre d’un des nombreux pommiers du parc, nous rompîmes enfin le silence :
« Alors cette nuit à l’ombre ? commença Kael
Les dortoirs m’ont presque manqué c’est dire si on était mal logés…
Il faut dire que sur ce coup tu as vraiment cherché les ennuis, ajouta Zeruel sur son habituel ton neutre…
S’il m’avait répondu quand je l’avais appelé on n’en serait pas arrivés là, répondis-je aussitôt en y allant de ma mauvaise foi habituelle
S’il n’y avait pas une nuit au cachot à la clé, je te ferais connaître ma pensée sur le point de vue que tu viens de donner, répliqua Michael… »
Un silence un peu lourd suivit cet échange…
« Faisons une trêve… suggérai-je au bout de quelques instants
Je n’ai pas le souvenir d’avoir fait de toi mon rival en titre
Au vu des problèmes que tu nous attires on ne croirait pas
Mais c’est toi qui es à l’origine de tout ce qui nous est tombé dessus !!!
C’est un dialogue de sourds…
C’est surtout toi qui ne veux pas entendre raison !
Il n’a pas tort… intervint Zeruel
Si même toi tu te mets contre moi… Mais je ne présenterai pas d’excuses.
Je ne t’ai rien demandé. Répondit sèchement Michael… »
Ce fut peut-être bien la dernière conversation réellement insouciante que nous eûmes avant de nous retrouver sur le front…
Car nous n’eûmes à attendre qu’une nuit ne s’écoule avant qu’on ne nous informe que nous allions enfin avoir l’insigne honneur de servir l’idéal du Très Haut en rejoignant les rangs des combattants qui nous ont précédés sur le front de la Géhenne…
Cette nuit-là, une excitation inhabituelle régnait dans le dortoir… Les plus endoctrinés d’entre nous parlaient avec enthousiasme des combats à venir, ne voyant dans cet enfer de lames et de sang rien d’autre que l’opportunité de satisfaire les attentes de leur Créateur… Ce genre de commérage était sans doute jugé hautement positif par les hautes instances, car à aucun moment les gardes ne vinrent nous ordonner de cesser ces bavardages pourtant désagréablement bruyants… Bavardages auxquels moi et mes comparses nous abstînmes de participer, mais dont nous ne pûmes couvrir le bruit avec nos propres sujets de conversation… Nos paroles étaient pour ainsi dire noyées dans le flot incessant de ces discussions de propagande… C’est bien de propagande qu’il s’agissait : tous ces anges avaient été si efficacement conditionnés par deux siècles d’instruction qu’ils répandaient la parole du Seigneur partout à la moindre occasion… Le servir était devenu leur unique joie, leur seul désir… Et mourir pour lui leur paraissait logique…
Ils avaient perdu tout sens de l’identité… Ils faisaient désormais partie d’un tout, une masse unie sous le même maître, prête à livrer bataille contre tout ennemi qu’il leur désignera… Sa parole est vérité, aussi absurde paraisse-t-elle…
C’est à l’aube que des soldats firent une entrée tonitruante dans le dortoir. Alors que nous nous mîmes au garde-à-vous aussi vite que possible, le plus gradé d’entre eux annonça :
« Vous êtes maintenant des soldats de notre grand et bien-aimé Seigneur ! Plus que jamais, aucun écart de conduite ne sera toléré ! Vous êtes désormais les émissaires de Dieu et par la même ceux qui répandront sa sainte volonté dans les contrées corrompues où règnent le vice, la luxure, et l’immoralité ! C’est pourquoi vous allez aujourd’hui rejoindre le front de la Géhenne, là où ces odieuses créatures que sont les démons défient encore et toujours notre Seigneur ! »
A ce bruyant discours succédèrent les vivat de nos ‘camarades’, tout heureux qu’ils étaient de prendre enfin les armes. Conditionnement intensif et endoctrinement général, le programme éducatif avait porté ses fruits… L’individualité n’existe plus, le bonheur du Seigneur est le bonheur de tout ange, et tout ange qui tombera au combat mourra avec le sourire car il est heureux de servir l’idéal de son Dieu.
Pendant le petit-déjeuner, le réfectoire était contre toute attente plongé dans un calme extrême… Ceux qui quelques minutes plus tôt se réjouissaient à l’idée d’aller au front réalisaient qu’ils allaient peut être rencontrer la grande faucheuse… Mais hélas, ce calme dont je me réjouissais intérieurement fut de courte durée, car ces mêmes angelots qui, l’espace d’un instant, avaient vu leur motivation affaiblie par l’éventualité d’une mort violente, se remirent soudainement à scander les louanges du Très Haut au moment du bénédicité. Peu leur importait alors de mourir, tant que ce fût en son nom. Ne leur avait-il après tout pas été inculqué que les âmes des justes se reposeraient en un lieu de villégiature éternelle, où ni la souffrance, ni le vice n’existaient, où la paix de l’âme était atteinte ?
Ce lieu, ils l’appellent ‘Paradis’… Il n’existe pas de description précise d’un tel endroit, si ce n’est qu’on nous y promet un bonheur sans limites. Et il s’avère que ce lieu a également un alter ego opposé. Connu sous le nom d’Enfer, ce lieu serait la destination finale de ceux qui se sont rendus indignes de la clémence du Très Haut. Il est alors amusant de se voir enseigner que ce monde est dirigé par Baal, un démon de haut rang, tout aussi stigmatisé que Lucifer. Un arrangement à l’amiable entre les hautes instances ? Allez savoir…
Ma réflexion fut coupée par le cor de rassemblement qui retentissait à l’extérieur du réfectoire. Bien que beaucoup d’entre nous n’avaient pas fini de manger, nous sortîmes et nous mîmes bien en rang, comme on nous l’avait enseigné pendant quelques quatre siècles.
Zodiac
Dit shishi tu sais pas ou je pourais trouver ta bibliographie car j'aimerais avoir de la lecture a faire
 
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