| Cela faisait maintenant quelques jours que Lovie, infatigable participait chaque jour à l’émission de télé réalité. Elle était assidue et perfectionniste, sans oublier toutefois sa mission. Mais sa volonté et sa combativité pour être la meilleure de l’émission la rendaient populaire auprès du jury. Aussi grâce à cela, elle parvenait de plus en plus souvent à leur parler, aller dans leur loge ou leur salle réservée. Bien sur cela attisait la jalousie et la rancune de certains terriens, et parfois elle esquivait les piques et méchancetés. Mais elle n’en avait cure. Seule la solitude et le serment de ne rien dire à personne sur la vérité lui pesait. Elle avait hâte de rentrer sur le Luastria. Elle accumulait inlassablement les petits détails et fautes qui compromettaient le jury, mais rien n’était vraiment concluant. Cela la mettait en rage et à la fois la rassurait sur sa présence non vaine sur cette mission. Mais le temps passait et l’émission allait presque être à son terme. Alors elle décida de passer à l’offensive, elle verrait bien si çela aboutissait. De toute façon, elle n’avait pas grand-chose à perdre. Surtout ne pas oublier de paraître surprise si besoin est… Le lendemain, Lovie avec son gros instrument, peinant à monter les escaliers, arriva sur les plateaux avec 1h d’avance. Elle prit ¼ d’heures pour répéter tranquillement, seule. Puis laissant sa timbale sur place, elle alla se rafraîchir rapidement dans les toilettes pour dame avant de se décider à rejoindre le jury qui venait d’arriver. Elle était la première participante sur place et donc en tête a tête avec le jury. Elle arriva tout sourire, et cela sembla réciproque. *Bien, ils sont dans un bon jour* - « Alors Lovie, tu es bien matinale !! » - « En effet, mais le stress de la finale m’empêche de dormir, alors je viens répéter. Autant que mes insomnies soient profitables !! » - « Tu as toutes tes chances avec autant d’assiduité. Au pire tu n’auras pas perdu ton temps comme certains. » Lovie ne releva pas la pique pour ses « compagnons » musiciens de fortune. Mais puisqu’ils étaient dans la confidence, elle en profita. - « Vous vous souvenez de ma toute première audition ? Il y avait deux trouble-fête un peu dangereux. Que sont-ils devenus ? - La dame parut réfléchir un instant, et comme un éclair, la lumière lui revint ; Elle ne parut pas méfiante mais presque amusée quand elle répondit : - « Ne t’inquiète pas pour çà Lovie. Ce n’était que deux pauvres sans-destin. » - « Ca c’est sur, leur avenir doit pas être rose à l’heure actuelle. Ils sont passés en jugement ? » - « Oh non. Arrivés en prison, ils ont ouverts une gate par où ils se sont enfuis. » Lovie leva un sourcil. Et laissa un blanc passé. - « Pardon j’ai pas compris. » L’homme du marché avait sursauté, et lança un regard mauvais à sa collègue. -« Laisse tomber, c’est son jargon. Retourne t’entraîner. » Lovie s’en retourna, haussant d’un air désinvolte les épaules, les entendant se disputer d’une voix sourde et inaudible. Elle décida de passer la journée auprès de ses concurrents comme si de rien n’était afin de ne pas éveiller les soupçons. La journée lui parut immensément longue, et éprouvante aussi. Le jury avait l’air de vouloir les éreinter. C’était chose faite lorsque le soleil se coucha. Enfin ils les relâchaient afin qu’ils rentrent chez eux. Lovie discutait avec une jeune fille de son âge quand Mme « truc » du jury l’interpella : - « Lovie, si tu as 5 minutes avant de rentrer chez toi, nous aimerions te parler. » Lovie jeta un œil rapide à sa montre. - « Pas de problème. J’arrive de suite ! »
-------------------------------------------------------- Lovie frappa d’un poing énergique à la porte, et saisit la poignée pour entrer lorsqu’elle y fut invitée. Elle pénétra dans une petite pièce qui ressemblait à un salon. Il manquait le troisième membre du jury. Les deux autres étaient presque vautrés dans leurs duveteux fauteuils. - « Installe-toi ma belle » lança la grosse dame. Lovie obéit sans mot dire et les regarda, semblant étonnée de cet entretien. - « Veux-tu quelque chose à boire ? » renchérit l’homme aux cheveux gris. - « Un café merci. » - « Lovie tu nous semble très prometteuse. Tu as du talent, un caractère certain, tu es une battante. Ca se voit, tu veux gagner par n’importe quel moyen. » - « Vous allez me proposer de faire un CD tout de suite ? » - « Non, nous avons des projets plus ambitieux pour toi… » S’ensuivit alors un long monologue, entrecoupé par l’autre, qui racontait le bien et le mal, la vie, la mort et bien plus. Lovie voyait à peu prêt où ils voulaient en venir, bien qu’ils essayaient de lui expliquer avec les mots simples de la Terre et de la culture de cette planète, l’histoire qu’elle connaissait déjà. Elle prit un air vaguement intéressée, puis de plus en plus perplexe, voir dépassée. - « Lovie, ce que nous te proposons, c’est de venir avec nous dans notre regroupement. Attention, ce n’est pas une secte !! Mais plutôt une association secrète appelée Néant qui répondra à ta soif de pouvoir, de séduction… Imagines, tu pourrais voyager dans des contrées que tu n’oserais même jamais imaginée !! » La dame, emportée par sa fougue, tressautait dans son fauteuil, agitant ses gros bras, essoufflée. L’homme reprit d’un air plus sombre et plus vague : - « On te laisse la nuit pour y réfléchir sérieusement. Ta seule chance de venir avec nous sera de nous répondre demain matin. » - « Très bien. Vous aurez ma réponse demain. » Lovie se leva et prit congé. Elle retourna dans la grande salle chercher sa timbale. Et sortit du bâtiment. D’un pas lent, elle regagna son logement et monta péniblement les escaliers. Elle s’empressa de fermer sa porte à double tour, vérifia chaque fenêtre, chaque verrou, inspecta chaque pièce. Lorsqu’elle fut rassurée, et assurée d’être seule, elle se fit couler un bain. Elle se glissa dedans, et ne frémit même pas au contact de l’eau pourtant bouillante. Elle y resta une bonne demi-heure, à se remémorer toute la conversation. Enfin elle sortit, se sécha et se rhabilla. Elle alla fermer les volets. Puis s’installa sur son petit canapé avec son sneack et le téléphone terrien. Elle appela son contact, lui décrivit toute la scène dans un message et demandant si elle devait y retourner le lendemain, sachant qu’ils attendaient une réelle réponse de sa part ; et qu’il était fort probable que si elle refusait, ils se débrouilleraient pour qu’elle disparaisse... en tout cas cela serait leur but. Puis prenant le sneack, ne sachant pas trop s’en servir, elle essaya d’envoyer le même message à Lua, et décida d’attendre lequel des deux répondrait en premier… |
|
| Lovie remercia son contact dont elle prit congé. Elle referma doucement la porte sur lui, s'enfermant a double tour, puis regagna le petit appartement...Elle se laissa lourdement tombée dans le canapé noir face a une boite géante noir dont elle voyait son reflet... *une semaine, j'espère que cela ne dépassera pas!! je vais mourir de solitude* Curieuse, elle se leva et alla appuyer sur les boutons, une image s'afficha a l'écran (Oh une télé!! lol) , elle vit un visage familier traverser... Elle fut stupéfaite de reconnaitre les locaux passés devant ses yeux sans qu'elle y soit. Elle appuya sur un autre bouton, ce qui déclencha le son, assourdissant, ne sachant pas le régler, elle rappuya sur le meme ce qui eux pour effet de le recouper. Soudain un cri lui échappa, c'était elle a la télé... En effet, c'était l'heure de la retransmission quotidienne de l'émission...
------------------------------------------------ le lendemain Lovie avait passé une excellente nuit dans son logement d’appoint. Mais elle se leva tôt, aux alentours de 5h du matin. C’était une vieille habitude qui lui restait de son ancien monde. Elle eut le temps de prendre un bain réparateur, avant de sortir prendre l’air. Débarrassée des vêtements de la veille qui l’enserraient, elle put à loisir fouiller les vêtements du 20ème siècle dans sa penderie disponible. Elle enfila rapidement une chemise de soie blanche et fluide avec un jean simple et droit. Elle trouva des bottillons de cuir ainsi qu’un sac à mains avec un peu d’argent liquide. D’un coup de clef rapide, elle ferma la porte derrière elle, et d’un pas vif descendit les 4 étages. Il lui restait 3h avant l’ouverture du studio. Elle décida d’aller se promener du côté du marché la rue plus loin. Lovie flânait depuis maintenant 30 minutes lorsqu’un homme plus âgé et plus grand qu’elle la percuta de plein fouet. Il bredouilla de vagues excuses et s’enfuit presque aussitôt. Lovie fut presque pliée en deux sous le choc et reprit difficilement sa respiration. Elle eut juste le temps de le voir tourner en direction du studio, mais juste avant dans la petite ruelle sombre. Elle s’élança alors derrière lui et s’arrêta le long du mur avant de jeter un œil furtif à l’intérieur… Personne. Elle entra calmement, avançant sur la pointe des pieds. Un bruit au fond de la ruelle la fit sursautée et se plaquée précipitamment contre la paroi fraîche et humide. Une voix grave mais frêle s’élevait pas très loin d’elle. Elle retint son souffle et regarda autour d’où cela pouvait provenir. Une petite lucarne à environ 2,00 m de hauteur était entrouverte. Un dialogue enflammé retentissait maintenant à l’intérieur malgré les voix étouffées. Lovie vit, pas très loin d’elle des palettes en bois. Elle alla les chercher le plus silencieusement possible et les superposa pour se faire un mini escabeau afin de lui rendre la lucarne plus accessible. Sur la pointe des pieds, en équilibre, elle tendit une oreille attentive. « … as passé comme ça !! » « …repéré… » « …intervention de la police hier. Les deux jeunes … phénomène étrange… » Lovie ne respirait plus, inconsciemment. Ils évoquaient Sakura et vranken lors de l’audition d’hier… Elle voulut en savoir plus, et essaya de voir qui parlait. De ses doigts agiles, malgré les meurtrissures d’hier, elle s’agrippa aux rebords de la lucarne…Et se hissa … Elle capta juste une phrase avant de tomber lourdement sur le bitume : « … la description pourrait être une gate… » Le cœur de Lovie se mit à battre la chamade. Le stress et l’anédraline lui montaient au cerveau. Dans un bruit lourd et retentissant, elle se releva et sans même se retourner, courut rejoindre le marché pour se mêler à la foule… Les deux hommes sursautèrent et coupèrent net leur conversation, coururent à la lucarne et se penchèrent pour voir qui les espionnait… Mais la ruelle était vide, seul un chat déambulait, Lovie partit depuis longtemps.
-------------------------------------------------------------- Lovie courut encore quelques centaines de mètres, avant de reprendre son souffle. Son coeur palpitaient, le sang cognait dans ses veines. L'espace d'un instant, elle avait cru mourir sur place lorsque sous ses pieds plus aucun contact avec le sol ne se faisait. Plus d'un quart d'heures c'était écoulé. Il était 6h48... Il lui restait un peu plus d'1h avant d'aller au studio. Elle décida de regagner tranquilement son logement. Marchant calmement a travers la foule, évitant les petites mamies sur son passage, Lovie préférait restée prudente, jetant des regards en biais, ou dans les vitrines (grace aux reflets) afin de vérifier qu'elle n'était pas suivie. Elle acheta a un étalage un melon et quelques radis. Grimpant les escaliers 4 à 4 , elle arriva enfin chez elle. Le bruit du sac plastique chiffoné crissait sous ses doigts tandis qu'elle réfléchissait a ce qu'elle devait faireElle ne savait pas si les infos étaient suffisantes ou au contraire complétement vide de sens... Elle décida d'appeler l'homme d'hier. Elle prit le téléphone et sélectionna l'unique numéro enregistré. Malheureusement, elle tomba sur le répondeur et expliqua sa mésaventure de ce matin et l'évocation d'une gate. Puis elle regarda l'heure... Elle devait y aller, sinon elle serrait en retard, elle ne pouvait pas se permettre d'éveiller les soupcons. Lovie se saisit de sa timbale et partit, le coeur serré par ce qu'elle avait entendu, le téléphone dans une poche intérieure de sa veste.
-------------------------------------------------------------------------- Lovie poussa de la meme manière la porte, d'un coup de talon et entra dans le couloir. Pas de guichet, pas d'accueil. D'un pas décidé, elle suivit le chemin pour arriver dans une grande pièce ou était réunis tous les sélectionnés. Elle attendit son tour |
|