| Dernières réponses | |  "Mi… Mitoko ?!"
Alors que Caleen venait à peine de desserrer son étreinte sur la génome afin de saluer Hyr et Anthonyo comme il se devait, que cette dernière s’effondra sans que l’elfe ne puisse la retenir, trop fatiguée elle aussi pour que ses réflexes soient aussi vifs qu’à l’ordinaire. Comme dans un film au ralenti, dans une scène plus que classique qui eut fait sourire les cinéphiles, Caleen vit la blonde chevelure de Mitoko voler alors qu’elle basculait en arrière. L’elfe avait à peine pu esquisser un geste envers sa camarade que celle-ci se retrouvait déjà dans les bras d’Anthonyo, l’oncle de Lilianna, qui l’avait par bonheur rattrapée avant qu’elle ne touche le sol glacial de la salle d’examen. Tout aussi prompt fut-il à la conduire à l’infirmerie, si bien que Caleen ne put se proposer de l’y accompagner, ce qu’elle aurait sans aucun doute fait si cela n’avait été si soudain.
Mitoko… l’issue de cet examen était facilement prévisible, néanmoins le cœur de Caleen auparavant empli de joie se serrait à présent d’angoisse, dans la crainte que cet excès de fatigue ne soit plus que préjudiciable à la santé de Mitoko. Elle n’avait pas mesuré le danger que cela pouvait engendrer… Trop habituée à côtoyer Loreleï, qui ne se laissait jamais abattre et encore moins dicter sa conduite, et Lilianna qui était du même acabit, Caleen était coutumière du fait de ne pas parvenir à raisonner son vis-à-vis, et n’avait donc pas insisté outre mesure avec Mitoko, préférant lui laisser le choix de décider. C’était sans doute cela son erreur, ne pas avoir su s’adapter à la personne en face d’elle, de n’avoir pas insisté… peut-être que Mitoko elle aurait fini par l’écouter…
A quoi lui servait d’être empathique si elle n’usait pas de son don afin d’aider les personnes qu’elle appréciait ? D’un côté, les scrupules de pénétrer les sentiments, ces recoins intimes n’appartenant qu’à la seule personne, de l’autre, les regrets de n’avoir pas su franchir cette barrière invisible, ce qui aurait évité de se retrouver dans une situation telle que maintenant. Où se situe la frontière entre la curiosité et le devoir ? Comment mesurer ses actes ? Caleen avait bien du mal à le percevoir, à savoir comment son don devait servir les autres, et non pas sa seule personne, comment serait jugé une intrusion, même pour la "bonne cause". Il est probable qu’il y aurait de nombreux ratés avant qu’elle ne puisse en juger, comme il y avait eu de nombreuses épreuves difficiles à passer depuis qu’il s’était révélé… Mais ce n’était pas une raison pour abandonner ! La prochaine fois, elle ne ferait pas une erreur aussi grossière, et Mitoko en serait quitte pour avoir une Caleen sur le dos qui ne lâcherait pas prise avant d’avoir eu le fin mot de l’histoire.
En parlant d’empathie, il flottait dans l’air un parfum de panique, qui faisait écho aux sentiments de Caleen et parvenait au cœur de l’elfe, sans que cette dernière n’ait même cherché à utiliser son don. Auparavant, elle ne percevait pas aussi clairement les émotions du lycan, même délibérément, mais là, il n’y avait pas de doute, c’était bien l’angoisse de Ley’lec qui venait renforcer la sienne.
Pris de court, ayant à peine eu le temps de quitter sa position couchée pour sauter sur ses pattes, Ley’lec ne put qu’assister au départ de sa sœur totalement impuissant. Le deux pattes ne lui avait même pas laissé le temps de réagir qu’il s’était déjà volatilisé.
Un vent de panique se mit alors à souffler en lui et c’est tantôt grognant, tantôt gémissant que le lycan allait de long en large à travers la pièce, n’osant passer la porte, sachant pertinemment qu’il avait interdiction formelle de se déplacer seul et à sa guise dans la coque de métal. Alors que faire ?... Que faire ?... Sa sœur était au plus mal, mais cet homme l’avait emmenée et il ignorait où…
Au comble du désespoir et ne sachant plus quoi faire, le crinos désemparé se tourna donc vers la seule autre personne présente en laquelle il estimait pouvoir avoir confiance. C’est donc dans un gémissement plaintif que ce dernier alla loger le bout de son museau dans le creux de la main de l’elfe, tête et queue basses, oreilles plaquées en arrière, ses grands yeux dorés implorants levés vers elle.
Ley’lec cherchait du réconfort, et la réponse à sa question muette, et Caleen avait si bien compris ce qu’il cherchait qu’elle n’hésita pas à entourer délicatement son énorme cou de crinos de ses bras, comme le faisait Mitoko, laissant s’envoler les derniers relents de crainte qu’il lui restait quant à la probable réaction de Ley’lec, tout simplement parce qu’elle savait qu’il l’avait acceptée. Et tandis qu’elle lui parlait, elle laissait courir ses longs doigts fins sur la fourrure rousse du lycan, dans un geste qui se voulait apaisant.
"Tout va bien Ley’lec, je vais te conduire à Mitoko, elle a été emmenée dans un endroit où elle pourra enfin prendre du repos. Ne t’inquiètes pas mon grand, ça va aller."
Aussitôt que l’elfe sentit l’énorme loup se relâcher quelque peu, en partie rasséréné, elle quitta alors la chaleur de sa fourrure afin de se redresser, et tourner ses yeux chocolat vers Hyr Wiggo. Elle aurait bien voulu lui parler ne serait-ce qu’un instant, mais visiblement, le sort en avait décidé autrement, comme à chaque fois qu’elle le rencontrait. On ne pouvait dire que Caleen était déchirée entre son espoir d’avoir une entrevue avec le leader des Sans-Destin et l’envie d’aller s’assurer de la santé de Mitoko, il n’y avait pas photo, la santé de son amie passait avant la satisfaction de ce simple désir, qui pouvait bien attendre encore un peu. Il ne saurait lui tenir rigueur de partir ainsi, néanmoins l’elfe avait tout de même une légère boule dans la gorge, et un très léger soupir s’échappa de ses lèvres. Quel dommage…
"Je suis navrée de devoir partir ainsi sir Hyr, mais je voudrais m’assurer de l’état de Mitoko. Au revoir… et encore merci pour votre soutien."
L’elfe s’inclina doucement devant le paladin, avant de poser une main sur l’échine du lycan, afin de le guider comme promis vers l’infirmerie.
Edité le 06-01-2008 à 03:22:10 par Paine
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« Je m’en occupe »
Mitoko ne frôla pourtant que le sol qu’elle se fit rattraper par Anthonyo, se dernier se mit légèrement à luire tandis qu’il réchauffait le corps de la génome.
Il mit la jeune femme de façon à bien la tenir.
« A plus Hyr, A plus Caleen, à plus messieurs les exam. J’emmène la demoiselle à l’infirmerie » |
| | Cette épaule contre laquelle s’appuyer que venait de lui offrir si spontanément l’elfe ne manqua pas de toucher énormément la génome qui l’accepta immédiatement. Le soutien de Caleen était à présent devenu l’une des pierres indispensables au maintien de l’édifice branlant de sa volonté. Un édifice penchant et brinquebalant dangereusement, prêt à s’effondrer à tout instant… Et si Mitoko ne se répétait pas en un refrain lancinent cette promesse qu’elle s’était faite concernant cette nouvelle amitié, il y aurait eu fort à parier que sa chute eut déjà été précipitée.
Tenir, elle devait tenir, au moins jusqu’à ce qu’elles sachent enfin… et après… après… Pitié, que la chance soit de leur côté… qu’elles réussissent cet examen… parce que savoir Caleen abattue par la défaite… Elle ne pourrait pas se le pardonner… N’était-ce pas elle qui avait proposé de présenter une technique commune ? Tiens… c’était d’ailleurs étrange que l’elfe ne lâche plus leur leader des yeux… Existait-il donc un lien entre eux dont elle ignorait la nature ? Bah, ce n’était pas ses affaires… mais, peut-être qu’un jour, elle oserait poser la question à Caleen. Et puis, son esprit fatigué devait simplement divaguer. La fatigue… c’est vrai qu’elle pouvait la ressentir plus que jamais en cet instant précis… Une autre promesse lui revint alors à l’esprit, lui faisant esquisser un fin sourire teintée d’ironie. La fatigue sous-entendait le repos, un repos qu’elle avait promis à une certaine personne de prendre… Mais dormir… ça lui paraissait tout bonnement impossible… Se passer de sommeil… Etait-ce quelque chose de faisable ? Il apparaissait de plus en plus flagrant que la réponse à cette question était bien entendu que non, pour son plus grand malheur… Mais elle tiendrait. Combien de temps encore ? Elle n’en savait rien, elle verrait bien… Pourvu qu’il lui pardonne…
La jeune femme releva lentement une tête qui lui semblait incroyablement lourde en se tenant toujours discrètement appuyée contre l’épaule de l’elfe, sans non plus s’y laisser choir de tout son poids. Mais il n’y avait pas que son manque de sommeil qui devenait pesant, cette attente aussi commençait à l’être…
Pourtant, le verdict tomba sans se faire réellement attendre, le temps devait simplement lui donner l’impression de s’égrener avec une lenteur exagérée sous le joug de l’angoisse mêlée à une harassante fatigue. Du ton presque flatteur de leur leader ou de celui bien plus abrupt, sec et mitigé de l’examinateur, Mitoko n’entendit rien tant sa surprise fut grande. Seuls lui parvinrent les quelques mots de celle qui avait été sa compagne de galère jusqu’au bout de cette épreuve.
Elles avaient… réussi ?...
C’était… trop beau pour être vrai mais… cette joie qu’elle pouvait lire dans le regard de l’elfe, ce ton presque euphorique et tellement soulagé dans sa voix… Alors c’était vrai ? On leur concédait la réussite ?... La première réaction de la génome fut de poser sur Caleen des yeux ronds en une mine ébahie un peu idiote, mais bien vite, quelque chose éclata en elle et toute la pression qu’elle avait du subir jusqu’alors sembla s’envoler en un battement d’aile. Elle se sentait légère, tellement légère, et sa langue se délia alors qu’elle adressait un franc sourire à son amie qui tira en de larges fossettes sur les traits de son visage qui reflétait plus que jamais son épuisement.
‘‘Je n’aurais jamais réussi pareil exploit sans vous Caleen… J’ai peut-être eu une bonne idée au départ mais, sans votre créativité et votre concours, rien de tout cela n’aurait été possible. Cette victoire, je vous la dois à vous tout autant. Seule, je ne sais même pas si j’aurais eu le courage d’aller si loin… Merci Caleen…pour tout… ’’
Elle eut tout juste la force d’incliner la tête pour témoigner sa reconnaissance à l’elfe. Mais, déjà, celle-ci la devança en la surprenant agréablement la serrant dans ses bras avec chaleur. Une étreinte si intense mais malgré tout, si courte. Parce que maintenant que la jeune elfe l’avait lâchée, après lui avoir prodigué cette chaleur bienfaitrice, elle ne pouvait que prendre conscience du froid qui s’était emparé de son être… Véritable tempête contre laquelle elle ne trouva plus la force de lutter… un voile noir s’abattit alors sur sa vue… En une fraction de seconde, tout vola en éclat autour d’elle pour disparaître et son corps, elle le sentit chuter sans que rien ne puisse plus parvenir à le retenir… Avant de sombrer, un visage lui apparut, emprunt d’une douceur mélancolique et arborant un air profondément déçu.
‘‘Je suis désolée…’’
Furent les dernières paroles qu’elle prononça avant de tomber et de s’affaler sur le sol, inerte, le teint blême et le souffle court. |
| | Pendant l’attente du verdict, Caleen n’avait pas lâché la main de Mitoko, allant même, une fois la tornade dissipée, jusqu’à lui offrir une épaule pour s’appuyer sans que cette dernière n’ait à le demander, et de manière très discrète. Il fallait de toute façon être aveugle pour ne pas remarquer ses traits pales et tirés révélant son état d’extrême fatigue. D’ailleurs, si l’elfe ne l’avait pas tenue et soutenue, qui sait si elle ne se serait proprement et simplement effondrée sur le sol froid de la salle d’examen ? Oui, ça aurait probablement été le cas… Caleen aurait largement préféré la conduire dans sa chambre, et l’y laisser dormir, car c’était ce qu’il fallait absolument à Mitoko, et elle ne pourrait encore y échapper longtemps. A moins que la force de sa volonté soit plus forte que les contraintes physiques, et c’était fort possible dans le cas de Mitoko… Si on pouvait dire que la volonté de la jeune génome du Zénith était à toute épreuve, le fait de la côtoyer avait également renforcée celle de l’elfe, et elle se promit de ne pas abandonner l’idée de raisonner son amie, mais uniquement une fois qu’elle serait parfaitement reposée, afin de ne pas alourdir le fardeau qu’elle semblait porter sur ses épaules avec des reproches supplémentaires.
Quoi qu’il en soit, vu que la forcer à prendre la meilleure décision pour son bien-être n’était pas du ressort de Caleen – ça faisait un moment qu’elle essayait sans résultat, et puis dans cet état, Mitoko était-elle encore capable de comprendre ? – ni la forcer tout court, bien qu’elle soit dorénavant trop faible pour y résister, il n’y avait plus guère qu’à attendre ce que leur réserverait la fin de cet examen. Et alors que le verdict allait être exposé, l’elfe dans l’expectative ne put s’empêcher de tourner les yeux vers le paladin. Plus que l’avis définitif de l’examinateur, véritable juge, c’était sa réaction en particulier qu’elle attendait, avec une certaine impatience teintée d’appréhension : Hyr l’avait-il observée ? Avait-elle été à la hauteur ? Pourvu, oui pourvu que le paladin ne soit pas déçu par ce qu’il avait vu dans cette salle – si tant est que l’elfe ait une quelconque importance pour lui – car à cet instant, la belle confiance récemment acquise par Caleen risquait bien de voler en éclats… De voir se refléter dans les yeux bleus d’Hyr, ou même dans ceux de Mitoko, le lueur de la défaite ne manquerait de profondément miner la jeune elfe.
C’est alors qu’Hyr prit la parole… et les yeux chocolat ne se détachèrent dès lors plus du paladin et encore moins lorsqu’il eut terminé ses compliment, qui attestaient du fait que les deux jeunes femmes avaient réussi, en ce qui le concernait du moins. Et évidemment, tous les doutes, toutes les peurs de Caleen s’évanouirent aussitôt, pour ne plus laisser place qu’à de la joie, qui embrasait son cœur au supplice quelques secondes auparavant, au point que ce dernier s’emballait presque dans sa poitrine. Oui, Hyr l’avait bien observée, et oui, Hyr avait réellement apprécié ses efforts et ceux de Mitoko… Il n’y avait rien qui eut pu faire plus plaisir à la jeune elfe que ces quelques mots prononcés par le leader des Sans-Destin.
Bon, il est vrai que l’avis de l’examinateur était mitigé, mais cela n’entachait aucunement leur succès aux yeux de Caleen, qui se fiait bien plus à l’avis du leader des Sans-Destin qu’à celui de cet examinateur qu’elle n’appréciait guère. Auparavant, elle en avait peur, et si ce sentiment ne s’était pas estompé, il était à présent accompagné d’un certain dégoût de ces êtres dénués de sentiments, souligné par la qualité d’empathique de l’elfe aux cheveux verts. On a peur de ce qu’on ne comprend pas, c’est bien connu, et c’est peut-être un peu ridicule, mais tel était l’état d’esprit de Caleen, devant son incapacité à sonder ces personnes. Ces pensées étaient de toute façon reléguées à l’arrière-plan, totalement occultée par le moment présent, et le compliment fait par Hyr qui transcendait tout le reste.
Se rendant enfin compte qu’elle fixait le paladin depuis un petit moment sans sourciller, avec une expression quasi-béate sur le visage, l’elfe finit par détourner les yeux en rougissant comme une tomate, et le timide sourire qu’elle arborait en fixant Hyr se transforma progressivement en un sourire plus large, un sourire empli de chaleur qu’elle adressa à son amie exténuée qui devait comme elle avoir attendu le verdict avec inquiétude. Quand on n’a guère connu que des échecs, le parfum de la victoire peut s’avérer doux et enivrant.
"Ca y est Mitoko, nous avons réussi ! Vous voyez, votre idée de technique commune était géniale ! Je ne regrette vraiment pas de vous avoir suivie, c’est à vous que nous devons ce succès."
Si le résultat avait été négatif, l’elfe aux yeux chocolat en aurait tout de même été affectée, malgré les paroles du leader des Sans-Destin, cependant peut-être moins durement que s’il n’avait point apprécié. Non, ce qui aurait véritablement gêné Caleen eut été de voir la déception s’afficher sur le visage marqué de Mitoko. Elle n’avait pas besoin de cela… Alors, de voir tous ses efforts et cette obstination récompensés devrait apparaître à la jeune génome comme une bouffée d’oxygène, et alléger les poids qu’elle s’obstinait à vouloir porter seule sur ses frêles épaules. Caleen espérait que la joie qui l’emplissait ne manquerait pas de trouver un écho chez Mitoko, malgré sa fatigue. D'ailleurs, Caleen était tellement enchantée de ce résultat qu'elle lâcha la main de son amie pour ouvrir ses bras et l'étreindre chaleureusement.
Ce faisant, Caleen adressa son joli sourire victorieux à Anthonyo et Hyr Wigoo, gratifiant les deux hommes qui les avaient soutenues avant de pendant l’examen d’une inclinaison du buste, un salut qu’on aurait pu croire empreint de solennité, mais effectué avec une telle aisance et une telle grâce que l’on devinait qu’il était dicté par la joie et la spontanéité d'une elfe qui entrait à peine dans l'âge adulte. |
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« Cette technique de vent est très intéressante, elle permet de très bien défendre contre une attaque ennemie… Quand à cette technique des feuilles, je la trouve très originale, elle pourra arrêter certainement plusieurs intentions hostiles… Ces deux techniques combiner donne un merveilleux cocktail qui peut à la fois protéger et contre attaquer si besoin est. J’apprécie énormément vos efforts à toute les deux »
Hyr avait clôturé la technique, en mentionnant les points forts de la technique, mais aussi en gratifiant les deux sans destin pour leurs efforts...
Il se tourna vers Anthonyo qui s’était mis à applaudir, puis vers l’examinateur présent.
« Ce n’est pourtant pas ce que j’ai observer Sieur Wigoo qui pourrait nous aider à faire passez l’examen à ses deux sans destin. Mitoko Triball est celle qui à donner le moteurs pour la technique de Caleen Selvarya, cependant nous nous accordons à dire qu’à deux, elles forment une technique très dévastatrice. Les deux sans destin pourront sûrement par la suite améliorer leur technique. Nous accordons donc le faite que ces deux sans destin aient passer leurs examen avec succès. » |
| | Les attaques portées par le pantin mécanique, Mitoko avait parfaitement pu les sentir essayer de pénétrer la barrière de vent protectrice qu’elle maintenait en place autour de Caleen et elle, par la friction de l’air qu’il avait résulté de chacune de ces tentatives d’intrusion, et sa première réaction fut la peur, peur que son sort ne soit pas assez puissant, peur que leur défense soit percée, peur que cela leur porte préjudice pour la suite de l’examen, mais surtout… peur que Caleen ne soit blessée… Elle s’apprêta d’ailleurs à puiser plus avant dans tout ce qui lui restait de maigres forces pour renforcer la puissance de ce vent, mais, tout à coup, elle prit conscience d’une chose qui avait toute son importance. Quelle idiote… elle n’était pas seule dans cette épreuve. Bien sûr qu’elle pouvait compter sur sa camarade, que dire, son amie ! L’elfe n’aurait d’ailleurs certainement pas apprécié qu’elle fasse cavalier seule, et elle aurait eu entièrement raison. Il fallait qu’elle se rentre enfin cela dans le crâne, elle n’était plus seule pour faire face aux épreuves qui se dressaient face à elle. Oui enfin, façon de parler, car son crâne lui paraissait bien trop douloureux à cet instant précis pour parvenir à y faire rentrer quoi que ce soit… Et Caleen, oh oui Caleen, elle avait toute confiance en l’elfe, elle savait qu’elle pourrait compter sur elle. Et elle ne s’y trompa pas, les feuilles tranchantes produites par cette dernière achevèrent de parfaire le travail de leur barrière défensive. Rien, rien ne pouvait les atteindre. Ensemble, elles étaient invincibles. Invincibles… Alors pourquoi son cœur ne voulait-il rien savoir de l’invulnérabilité que pouvait conférer à un être le fait seul d’avoir quelqu’un à nos côtés pour nous soutenir ?... Son cœur, cet organe capricieux, échappait-il donc à sa volonté, aussi forte soit-elle ?... Et sa tête… tout semblait y tournoyer à l’intérieur avec autant de violence que le vent qui les encerclait en une ronde furieuse…
C’est à cet instant que la jeune lycan pu ressentir une légère pression contre sa paume. Caleen venait de raffermir sa prise sur sa main en refermant un peu plus la sienne dessus. Elle lui signifiait par la même qu’elle était là, qu’elle ne la laisserait pas tomber, qu’elles iraient jusqu’au bout toutes les deux. Ce simple geste aida encore une fois la génome à regagner une once de vigueur pour tenir le coup.
Encore un peu, juste un peu…
Concentrée comme jamais, les yeux fermés, plissés, attendant un nouvel ordre de sa coéquipière, Mitoko mit un certain temps à ressentir un changement dans l’air qu’elle maniait. Ouvrant alors difficilement les yeux, elle pu entrevoir les derniers éclats chamarrés produits par l’explosion des végétaux artificielles d’un air ébloui. Au milieu de ce déluge de couleurs aux dimensions quasi-irréelles, la voix de l’elfe lui parvint comme tout droit sortie d’un autre monde, à tel point qu’elle du se la remémorer mentalement avant de réussir à en saisir le sens.
C’était fini ? Elle pouvait elle aussi s’arrêter là dans l’exercice de sa technique ? Trop heureuse à l’idée de pouvoir relâcher cette pression qui pesait sur elle, la jeune femme ne chercha pas à contester la demande sous-jacente de Caleen, et c’est dans un profond et audible soupir de soulagement qu’elle cessa de maintenir le lien entre elle-même et la tornade qui se dissipa alors d’un seul coup.
Elle avait pensé que de ne plus avoir à puiser dans sa mana la ferait immédiatement se sentir mieux, et elle n’avait pas eu tout à fait tort… le fait étant que… elle ne sentait presque plus rien… Elle était tout simplement et purement, épuisée et avait l’impression d’être ‘‘vidée’’, si tant était que cela pouvait être possible…
Complètement essoufflée, incapable de prononcer un mot, une sueur froide perlant sur ses tempes, elle se contenta de se raccrocher au monde matériel comme elle pu, et de la manière la plus discrète qui soit, en s’appuyant sur cette main qui tenait toujours la sienne. Espérant que Caleen ne lui en tienne pas rigueur…
Allez, il fallait encore tenir, un peu, encore juste un tout petit peu… |
| | Une, deux, trois, les feuilles se mirent à fuser hors de la tornade argentée une fois que "l’appel" de Caleen fut entendu, montrant bien que les deux jeunes femmes étaient parfaitement accordées, et connaissaient chacune leur travail. Face à la cible, c’était à Caleen de faire office de tireuse, et de s’assurer donc de la trajectoire de ces lames végétales aussi tranchantes qu’un rasoir, pour les ficher dans la silhouette qui se trouvait devant elle. Un exercice maîtrisé qui fut aussitôt exécuté, de la même manière que pendant l’entraînement, avec une grande concentration, et une précision qui, si elle n’était pas parfaite – quelques feuilles manquaient la cible – était plus qu’honorable. L’automate des retrouva bientôt criblé de feuilles colorées, des pieds à la tête, transformant ce qui avait vaguement forme humaine en une sorte de hérisson du plus bel effet. Heureusement que l’elfe ne pensait pas à ce que cette technique pourrait produire sur un corps fait de chair, sans quoi elle n’aurait pu se résoudre à l’utiliser… elle qui était contre le fait de blesser qui que ce soit, peut-être s’était-elle trompée de voie en acceptant de venir chez les Sans-Destin… Si elle y avait réfléchi de cette façon, il est certain qu’elle n’aurait pas réussi à produire quoi que ce soit, et il arriverait bien un jour où elle prendrait conscience que quels que soient ses principes, il faudrait les transgresser à un moment ou à un autre, que ce soit pour se protéger, ou pour sauver quelqu’un… Ce cas de conscience attendra que les évènements lui donnent vie, pour l’instant, Caleen était loin de penser à utiliser la violence contre autre chose que des cibles sans vie.
Mais l’offensif n’était pas l’unique fonction de la technique commune de Mitoko et Caleen, et la tornade se révéla parfaitement remplir son rôle de protection lorsque l’automate se fit devoir de riposter. Lançant dans leur direction des carreaux presque semblables aux feuilles créées par Caleen et propulsées par le vent de Mitoko, ils se heurtèrent à la barrière défensive de ce vent argenté, qui repoussa les plus timides des attaques. Les plus puissantes, quant à elle, s’enfoncèrent légèrement dans la tourmente, mais se heurtèrent aux feuilles voletant à l’intérieur, rendant quelques étincelles de friction qui explosèrent devant les yeux de l’elfe, sans parvenir à pénétrer dans le bouclier protecteur. C’était peut-être un simple automate qui ne reflétait pas exactement les attaques dont elles pourraient être victimes hors du Luastria, mais c’était tout de même une parfaite réussite du côté défensif.
Tout le temps qu’avait duré la technique, Caleen n’avait évidemment pas lâché la main de Mitoko, cette main qu’elle sentait tremblante et peu assurée, et l’elfe n’avait pas hésité à accentuer la pression qu’elle y exerçait afin d’assurer son amie de son soutien. Il était vraiment temps que tout cela finisse, Caleen sentait bien que Mitoko était à bout de force, et qu’elle était à deux doigts de lâcher prise. Que pouvait faire l’elfe, sinon lui montrer qu’elle se souciait de sa santé ? C’est pourquoi, bien qu’il reste encore bon nombre de feuilles dans la tornade, et que l’automate fonctionne encore, bien que par à-coups car sévèrement endommagé, Caleen prit le parti de faire disparaître les effets de sa technique, et donc de dissiper ces dernières feuilles, qui éclatèrent en particules colorées, se répandant dans la tornade pour créer une sorte d’arc-en-ciel esthétique mais absolument inutile. Ce n’était en aucun cas un abandon, mais il fallait bien ça pour que la génome consente à en terminer là. Alors, sans lâcher la main de Mitoko, la jeune elfe de l’Aube lui murmura :
"Je pense que cela suffit Mitoko, vous pouvez cesser la tornade. C’était du joli travail. Notre travail à toutes les deux."
Caleen était donc satisfaite de la façon dont les choses avaient tourné, restait à savoir si ce parfait travail d’équipe effectué en si peu de temps serait suffisant pour qu’elles soient toutes deux acceptées à cet examen. |
| | Totalement concentrée sur un point imaginaire et fixe devant elle afin de s’économiser au maximum dans sa tentative pour résister au poids de l’effort, Mitoko ne remarqua pas immédiatement les feuilles aux couleurs chatoyantes venir rehausser les tons froids de la masse venteuse qu’elle avait invoquée. Et c’est avec une certaine expression d’incrédulité mêlée de honte, s’allumant telle une flamme tremblotante dans ses prunelles d’un bleu devenu profond, qu’elle ne pu que constater que même son temps de réaction avait été diminué par la fatigue… Cela n’avait rien de rassurant… Heureusement qu’elles n’avaient pas à viser des cibles en mouvement, sinon… ce petit inconvénient aurait sans doute été bien plus fâcheux encore… Même garder les yeux ouverts devenait pénible… Mais elle savait où se situait la cible, à savoir, dans son dos, alors finalement, peut-être pouvait-elle également se passer de produire cet effort que lui demandait le maintien de sa vision ? Aussitôt dit, aussitôt fait, la jeune femme ferma les yeux et son mal de crâne lui sembla diminuer un peu. C’était toujours ça de pris dans cette lutte acharnée qu’elle menait contre son propre corps. Mais les sensations de haut le cœur et de vertige elles, ne la quittaient pas…
Il y avait cependant une chose à laquelle elle pouvait se raccrocher de toutes ses forces et qui lui permettait de tenir le coup en cet instant critique, un véritable don de la Providence elle-même : cette main qui ne la lâchait pas, cette promesse d’un soutien indéfectible, et cela avait un nom : l’amitié. Alors, elle ne s’était pas faite d’illusions, l’elfe lui en accordait bien en fin de compte.
Nouveau haut le cœur, mais elle n’en n’avait cure, elle se sentait bien malgré tout, heureuse, et l’oppression qui lui comprimait la poitrine et plus particulièrement les côtes n’était rien, tout cela était devenu supportable. Ce sentiment qui lui avait permis de supporter bien de terribles épreuves, elle le ressentait à nouveau. Sa main serra alors un peu plus celle de Caleen alors qu’elle inspirait une grande bouffée d’un air revigorant. Mais il ne fallait pas se leurrer, cette amitié naissante, aussi forte soit-elle, ne lui permettrait pas de continuer à ignorer sa fatigue de la sorte encore bien longtemps…
Néanmoins elle fut suffisante pour qu’elle puisse prendre conscience du mot que cette dernière laissa échapper. Etrange, il ne lui semblait pas avoir déjà entendu Caleen incanter jusqu’alors. Et cette sonorité… elle n’avait jamais rien ouïe de semblable… Est-ce qu’elle attendait une réponse de sa part ? Elle n’avait absolument pas saisit le sens de ce mot et pourtant… elle avait l’impression de devoir y répondre, qu’il y avait en lui l’attente d’une continuité…
Idée qui la laissa songeuse, mais son cœur fut une nouvelle fois plus prompt que son esprit, et c’est d’une voix forte, sans hésitation, qu’elle cria presque ce qu’elle entendait bien être une réponse à l’appel de cette amie.
‘‘…wind !’’
Comme un complément de réponse à cet appel, une feuille aux tons dorés fusa hors de la tornade à une vitesse prodigieuse pour foncer droit vers sa cible. Il n’appartenait plus alors qu’à l’elfe de réajuster sa trajectoire à sa guise pour viser au mieux l’endroit qui lui semblerait le plus à même de mettre leur ‘‘adversaire’’ à bas. |
| | En sentant le contact de la peau de Mitoko sur la sienne, Caleen fut quelque peu surprise, mais ne lâcha pas la main de sa camarade et amie pour autant, bien que cela constitue un risque de se retrouver propulsée dans le secret de ses sentiments à cause d’une échappée inconsidérée de son empathie. Non, l’elfe ne pensait pas que cela puisse se produire à cet instant précis, et puis, pour tout dire, le contact de cette main dans la sienne la rassurait et raffermissait encore plus sa détermination, à réussir cet examen tout autant qu’à le finir au plus vite. Car Mitoko avait beau le cacher, Caleen pouvait sentir son souffle manquant et les légers tremblements qui agitaient la suivante du Zénith, et en tirer les conclusions qui s’imposaient : ce n’était ni de l’excitation, ni de la crainte, mais cette harassante fatigue qui commençait à avoir raison d’elle. Alors tout ce que Caleen avait à faire à présent, c’était de se dépêcher, aussi leva-t-elle son bras libre au-dessus de sa tête, paume vers le haut, de laquelle elle laissa s’échapper la mana accumulée, faisant apparaître autour d’elle une multitude de feuilles de forme vaguement ovale, aux couleurs automnales, variant de l’or pâle au pourpre le plus profond. Feuilles qui bien vite s’enfoncèrent sans problème apparent dans la tourmente, virevoltant au gré de ce vent argenté tout autour des jeunes femmes.
En invoquant sa tornade, Mitiko avait murmuré des paroles que Caleen n’avait pas comprises, mais qui sonnaient comme un nom que la jeune génome lui aurait donné. De son côté, l’elfe n’avait jamais fait cela, d’abord parce que l’utilisation de la magie était assez nouvelle pour elle, et qu’elle n’y faisait pas appel si couramment, ensuite, parce l’idée ne lui avait pas même effleuré l’esprit. Pourtant, Caleen avait entendu plusieurs fois Loreleï parler lorsqu’elle effectuait une technique, mais cela n’avait pas tellement marqué l’elfe, probablement parce qu’elle n’était à cet instant que spectatrice et non pas actrice de la scène.
Le verbe n’était peut-être pas important dans la réalisation du sort, puisque jusqu’à présent elle s’en sortait sans problème, seule comptant la mana et la façon de l’employer, mais Caleen fut cette fois-ci tentée de recourir à la parole, sans vraiment de raison valable. Ou peut-être pour faire un peu comme Mitoko, puisque leur technique était commune, et que chacune apportait sa pierre à l’édifice, si la lycan voulait nommer cette technique, Caleen lui en donnerait l’occasion.
"Lilotëa…"
Ce fut la première chose qui passa par la tête de l’elfe, et qui franchit presque aussitôt la barrière de ses lèvres, dans un murmure plus qu’autre chose, mais qui parviendrait sans problème aux oreilles de l’intéressée. Un mot que Mitoko ne comprendrait certainement pas, puisque c’était de l’elfique, la langue maternelle de Caleen qu’elle n’avait pas parlé depuis la destruction de son monde, et qui lui était revenue tout à coup, comme un vieil écho du passé, un passé qu’elle n’avait pas oublié, et dont le souvenir avait été ravivé par la rencontre de Nessa l’ondine. Après, si Mitoko voulait connaître la signification de ce mot à peine soufflé, il lui suffirait de demander. |
| | Lorsque Mitoko sentit sa camarade venir se coller dos à dos avec elle, elle poussa un profond et discret soupir.
Cette fois, on y était vraiment… Allez ! Le moment était venu de tenter le tout pour le tout ! Courage ! Caleen comptait sur elle ! Et elle désirait tant lui faire honneur pour cette confiance qu’elle savait su lui porter en prenant le pari dangereux de rendre une production commune à cet examen, et surtout, de l’avoir choisie elle pour ce faire. L’occasion se présentait enfin, encore un effort, une dernière ligne droite, et elles auraient réussi… Si ce n’était l’examen ; le réussir était d’une importance bien moindre, même si ça aurait été une grande satisfaction, mais dans son état, elle visait surtout l’idée de faire de son mieux ; au moins, elles auraient réussi à prouver qu’on pouvait être plus efficace encore lorsque l’on unissait nos forces dans l’adversité.
Si Caleen retenait son souffle, Mitoko, elle, cherchait le sien afin d’être certaine de ne pas en manquer durant l’exercice qu’elles allaient devoir fournir. Lorsque tout à coup, sans vraiment savoir pourquoi, elle chercha timidement et inconsciemment la main gauche de l’elfe de sa propre main droite, et, quand elle la trouva, croisa ses doigts avec ceux si fins de Caleen pour ne plus la lâcher, mais, sans exercer aucune pression, sans la serrer vraiment, juste pour avoir le contact de sa paume contre la sienne et de leurs doigts entremêlés.
Là, elle inspira encore une fois, profondément.
‘‘C’est parti. Silver shield…’’
A peine ces mots furent-ils prononcés qu’un vent argenté sembla jaillir de son être pour aller former une spirale venteuse étincelante compacte et puissante autour d’elles pour les y enfermer. La tornade se forma, et Mitoko du fermer les yeux pour se concentrer uniquement sur le maintien de cette dernière, ni trop grande, ni trop petite, ni trop faible, ni trop forte, il fallait qu’elle soit optimale… Cependant, une douleur lancinante commença lentement à se répandre dans sa poitrine, son cœur battant de manière anormale… Et son souffle… elle devait le chercher davantage encore… Mais elle tiendrait ! Jusqu’au bout, elle tiendrait, coûte que coûte !
Elle avala une grande bouffée d’air et murmura à Caleen aussi calmement et posément qu’elle le pu :
‘‘A présent, c’est à vous Caleen. Et après, à toutes les deux, ensemble…’’ |
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![](javascript:citer('Paine', '"Mi… Mitoko ?!" <br /> <br />Alors que Caleen venait à peine de desserrer son étreinte sur la génome afin de saluer Hyr et Anthonyo comme il se devait, que cette dernière s’effondra sans que l’elfe ne puisse la retenir, trop fatiguée elle aussi pour que ses réflexes soient aussi vifs qu’à l’ordinaire. Comme dans un film au ralenti, dans une scène plus que classique qui eut fait sourire les cinéphiles, Caleen vit la blonde chevelure de Mitoko voler alors qu’elle basculait en arrière. L’elfe avait à peine pu esquisser un geste envers sa camarade que celle-ci se retrouvait déjà dans les bras d’Anthonyo, l’oncle de Lilianna, qui l’avait par bonheur rattrapée avant qu’elle ne touche le sol glacial de la salle d’examen. Tout aussi prompt fut-il à la conduire à l’infirmerie, si bien que Caleen ne put se proposer de l’y accompagner, ce qu’elle aurait sans aucun doute fait si cela n’avait été si soudain. <br /> <br />Mitoko… l’issue de cet examen était facilement prévisible, néanmoins le cœur de Caleen auparavant empli de joie se serrait à présent d’angoisse, dans la crainte que cet excès de fatigue ne soit plus que préjudiciable à la santé de Mitoko. Elle n’avait pas mesuré le danger que cela pouvait engendrer… Trop habituée à côtoyer Loreleï, qui ne se laissait jamais abattre et encore moins dicter sa conduite, et Lilianna qui était du même acabit, Caleen était coutumière du fait de ne pas parvenir à raisonner son vis-à-vis, et n’avait donc pas insisté outre mesure avec Mitoko, préférant lui laisser le choix de décider. C’était sans doute cela son erreur, ne pas avoir su s’adapter à la personne en face d’elle, de n’avoir pas insisté… peut-être que Mitoko elle aurait fini par l’écouter… <br />A quoi lui servait d’être empathique si elle n’usait pas de son don afin d’aider les personnes qu’elle appréciait ? D’un côté, les scrupules de pénétrer les sentiments, ces recoins intimes n’appartenant qu’à la seule personne, de l’autre, les regrets de n’avoir pas su franchir cette barrière invisible, ce qui aurait évité de se retrouver dans une situation telle que maintenant. Où se situe la frontière entre la curiosité et le devoir ? Comment mesurer ses actes ? Caleen avait bien du mal à le percevoir, à savoir comment son don devait servir les autres, et non pas sa seule personne, comment serait jugé une intrusion, même pour la "bonne cause". Il est probable qu’il y aurait de nombreux ratés avant qu’elle ne puisse en juger, comme il y avait eu de nombreuses épreuves difficiles à passer depuis qu’il s’était révélé… Mais ce n’était pas une raison pour abandonner ! La prochaine fois, elle ne ferait pas une erreur aussi grossière, et Mitoko en serait quitte pour avoir une Caleen sur le dos qui ne lâcherait pas prise avant d’avoir eu le fin mot de l’histoire. <br /> <br />En parlant d’empathie, il flottait dans l’air un parfum de panique, qui faisait écho aux sentiments de Caleen et parvenait au cœur de l’elfe, sans que cette dernière n’ait même cherché à utiliser son don. Auparavant, elle ne percevait pas aussi clairement les émotions du lycan, même délibérément, mais là, il n’y avait pas de doute, c’était bien l’angoisse de Ley’lec qui venait renforcer la sienne. <br /> <br />[img]http://membres.lycos.fr/thonyblev/Ms/Forum/PNG/Leylec.jpg[/img] <br /> <br />Pris de court, ayant à peine eu le temps de quitter sa position couchée pour sauter sur ses pattes, Ley’lec ne put qu’assister au départ de sa sœur totalement impuissant. Le deux pattes ne lui avait même pas laissé le temps de réagir qu’il s’était déjà volatilisé. <br />Un vent de panique se mit alors à souffler en lui et c’est tantôt grognant, tantôt gémissant que le lycan allait de long en large à travers la pièce, n’osant passer la porte, sachant pertinemment qu’il avait interdiction formelle de se déplacer seul et à sa guise dans la coque de métal. Alors que faire ?... Que faire ?... Sa sœur était au plus mal, mais cet homme l’avait emmenée et il ignorait où… <br />Au comble du désespoir et ne sachant plus quoi faire, le crinos désemparé se tourna donc vers la seule autre personne présente en laquelle il estimait pouvoir avoir confiance. C’est donc dans un gémissement plaintif que ce dernier alla loger le bout de son museau dans le creux de la main de l’elfe, tête et queue basses, oreilles plaquées en arrière, ses grands yeux dorés implorants levés vers elle. <br /> <br />Ley’lec cherchait du réconfort, et la réponse à sa question muette, et Caleen avait si bien compris ce qu’il cherchait qu’elle n’hésita pas à entourer délicatement son énorme cou de crinos de ses bras, comme le faisait Mitoko, laissant s’envoler les derniers relents de crainte qu’il lui restait quant à la probable réaction de Ley’lec, tout simplement parce qu’elle savait qu’il l’avait acceptée. Et tandis qu’elle lui parlait, elle laissait courir ses longs doigts fins sur la fourrure rousse du lycan, dans un geste qui se voulait apaisant. <br /> <br />"Tout va bien Ley’lec, je vais te conduire à Mitoko, elle a été emmenée dans un endroit où elle pourra enfin prendre du repos. Ne t’inquiètes pas mon grand, ça va aller." <br /> <br />Aussitôt que l’elfe sentit l’énorme loup se relâcher quelque peu, en partie rasséréné, elle quitta alors la chaleur de sa fourrure afin de se redresser, et tourner ses yeux chocolat vers Hyr Wiggo. Elle aurait bien voulu lui parler ne serait-ce qu’un instant, mais visiblement, le sort en avait décidé autrement, comme à chaque fois qu’elle le rencontrait. On ne pouvait dire que Caleen était déchirée entre son espoir d’avoir une entrevue avec le leader des Sans-Destin et l’envie d’aller s’assurer de la santé de Mitoko, il n’y avait pas photo, la santé de son amie passait avant la satisfaction de ce simple désir, qui pouvait bien attendre encore un peu. Il ne saurait lui tenir rigueur de partir ainsi, néanmoins l’elfe avait tout de même une légère boule dans la gorge, et un très léger soupir s’échappa de ses lèvres. Quel dommage… <br /> <br />"Je suis navrée de devoir partir ainsi sir Hyr, mais je voudrais m’assurer de l’état de Mitoko. Au revoir… et encore merci pour votre soutien." <br /> <br />L’elfe s’inclina doucement devant le paladin, avant de poser une main sur l’échine du lycan, afin de le guider comme promis vers l’infirmerie.'); "Citer ce message")