Sujet :

Innocent Child

Shushu
   Posté le 17-12-2005 à 15:00:38   

Cette histoire raconte la vie d'Alia sur son ancien monde, avant son arrivée sur le Luastria. Ce récit vous permettra de son comprendre son caractère complexe que j'ai détaillé dans sa présentation.


~Une simple histoire ?? Non l'histoire d'un pays d'un peuple, de la famille qui règne mais surtout de sa princesse, héritière d'une longue lignée, portant le nom de la toute première reine. Elle se retrouve dans un cercle vicieux d'où elle ne pense jamais s'échapper. Jusqu'au jour ou...~

Prologue: Le Commencement d'un Règne Eternel

Kandra petite planète, loin de notre système solaire, ravagée par des créatures vivant dans les forêts qui occupent les neufs dixièmes de la planète, ces créatures appelés communément créatures de l'ombre. En effet ces créatures ne supportent pas la lumière d'où leur contraire les fées de la lumière, ces êtres qui tentèrent en vain de sauver Kandra...

Leur guerre durait depuis des siècles, mais les fées de lumières avaient toujours l'avantage. Elles étaient belles a proprement dit. Elle avait de longs cheveux tels des fins fils d'or, des yeux de la couleur des mers azures et elle avaient dans leur dos une longue paire d'ailes de papillon. Autour de l'être, on pouvait voir une aura lumineuse qui les avantageait dans leur combat. Mais la guerre faisait rage et la descendance des fées ne vivait plus aussi longtemps. Leur seul espoir : trouver des êtres vivants capables de les repousser... Les Hommes.

La souveraine des fées en avait entendu parler. Ces êtres vivant, vivant sur la plupart des autres mondes. Elle connaissait l'existence des autres planètes dans le Prismandalé plus connu sous le nom d'Univers. A l'aide de ses connaissances, de son pouvoir et de celui de ses congénères, elles recréèrent les hommes à leur image. Il savait utiliser la magie des fées, celle qu'elles tiraient au plus profond de leur être.

Grâce aux hommes les créatures de l'ombre furent repoussées hors de ceux petit bout de terre que les fées avaient pu sauver. Elle était isolée des forêts mortes, le lieu de vie des créatures de l'ombre avec les montagnes de Berkana qui l'entourait telles des remparts. Cette terre avait le nom de Schiwer en la mémoire de la souveraine des fées qui avait offert sa vie pour récréer les hommes et sauver Kandra.

Shiwer était divisée en six terres, toutes les unes plus riches que les autres. Elles avaient pour nom Raidhaz, Naudhaz, Eiwhaz, Elwaz, Ingwhaz et Teiwhaz. La capitale Merendio se trouvait sur la terre de Teiwhaz, celle qui était la plus près de la forêt d'argent, là où les fées étaient parties s'installer à la fin de la guerre.

Malgré tous leurs efforts, une ombre persistait au tableau. Après s'être unis contre les créatures de l'ombre, les hommes se battaient à présent entre eux, hommes, femmes et enfant, aucun n'échappait à cette soif de sang et de batailles. Dans un dernier recours les fées sacrifièrent leur vie pour créer un être unique qui pourrait régner sur eux, lui et sa descendance, qui saurait les émouvoir avec sa fragilité, sa tendresse et surtout avec son amour.

Elles créèrent la première reine de la longue lignée des Escanor. Elles l'avaient crée un peu comme leur enfant. En elle coulait la magie de la terre de Kandra. Ainsi le temps dépendrait de son humeur et son état. L'enfant crée avait l'apparence d'une enfant âgée de huit ans. Elle était belle. Elle ressemblait aux fées de la lumière mais elle avait des différences qui la rendaient humaine. Ses cheveux étaient longs et de couleur argentée tout comme ses yeux d'un gris acier, dans lesquels se reflétait toute la douceur du monde. Contrairement aux fées elle n'avait pas d'ailes.

La paix fut vite rétablit et la petite fille régna alors d'une main de maître sur Schiwer. Les humains s'étaient tous inclinés devant elle. Une nouvelle page venait d'être tournée sur Kandra et la famille Escanor commençait son règne avec la petit Alia...

Message édité le 19-12-2005 à 12:13:41 par Shushu
Kitsune
   Posté le 25-12-2005 à 15:53:39   

J'aime bien
Shushu
   Posté le 25-12-2005 à 15:58:05   

Merci Kitsu ^^
je vais essayer de poster vite la suite ^^
Shushu
   Posté le 27-12-2005 à 16:14:39   

Chapitre 1: Confiance Aveugle.

2 millénaires après.

Aliandra soufflait et ahanait tout en frappant d'estoc et de taille le solide poteau de chêne planté à l'un des angles de la cour, sous l'œil attentif et sévère de son frère de lait Romaric. L'épée qu'elle tenait à deux mains était lourde et ses épaules endolories. La sueur coulait sur la tunique courte d'un rouge flamboyant qu'elle portait, et ses longs cheveux couleur argent étaient trempés.
-Tu peux arrêter maintenant Alia et aller te reposer dit le jeune garçon.
-Je ne suis pas fatiguée, Romaric !! Protesta la fillette.
-Peux être mais tu dois aller te reposer car dans une heure tu as une leçon d'équitation. N'oublie pas de nettoyer et ranger ton épée avant d'aller te laver.

Aliandra était nommée par tous Alia. D'un soupir elle céda la place avant de se diriger vers un banc de la cour où étaient posées ses affaires et s'assit en grimaçant. Heureusement que Romaric lui avait dit d'arrêter : cinq minutes de plus et elle se serait effondrée pour de bon ! Posa l'épée en travers sur ses genoux et soupira en regardant son cousin manier l'épée aisément.

Elle l'appelait toujours ainsi par rapport aux liens qui les unissaient. Ils avaient été élevés ensemble et ils s'entendaient merveilleusement bien. Romaric avait quatre ans de plus qu'elle. Il avait dix-sept ans ce qui en faisait treize pour Alia. Le jeune homme était d'assez grande taille et blond. Ses cheveux étaient ondulés et retombaient sur ses larges épaules. La plupart du temps il portait une tunique courte de couleur noire et bordé d'argent qui mettait en valeur son corps musclé. Il devait devenir seigneur de Raidhaz, une terre adjacente à Teiwhaz berceau de Schiwer.

La plupart des futurs chevaliers au titre d'Ecuyers et les futurs seigneurs vivaient à Merendio pour leur apprentissage. Alia avait décidé de se joindre à eux pour apprendre l'art difficile du combat. Elle suivait donc des cours de Politique, Géographie et Histoire du pays le matin et son après-midi était consacrée à l'entraînement au maniement des armes et à l'équitation.

Alia secoua la tête et resserra les mains autour de l'épée trop grande pour elle. Malgré cela elle posa un regard confiant sur la lame en acier bleuté. Cette épée qu'on lui prêtait si souvent lui servirait bien un jour. Elle attrapa un chiffon de feutre et s'appliqua à nettoyer consciencieusement la lame. Un bruit de botte attira son attention et la tira de son travail appliqué. C'était l'un des chevaliers de garde au château qui s'avançait vers elle.
-Majesté ! L'appela-t-il d'une voix forte. Il y a quelqu'un qui veut vous voir à la salle d'arme.

La jeune fille fronça les sourcils. Qui cela pouvait-il être ? Intriguée, Alia rangea l'épée dans son fourreau, prit sa cape posée à côté d'elle et tout en nouant ses cheveux rapidement en une tresse assez grossière, elle marcha vers la porte massive qui donnait sur le hall du château.

La princesse se dirigea vers la salle d'armes qui se trouvait au sous–sol, descendant les marches rapidement. Lorsqu'elle arriva enfin à la salle, un groupe de futurs chevaliers pénétra bruyamment dans la salle d'armes juste derrière elle. A leur air farouche, Alia devina qu'ils ne lui voulaient pas du bien.

L'un des garçons sûr de lui, s'avança vers Alia. Un sourire ironique aux lèvres, il la toisa du regard.
-Majesté, commença-t-il d'un ton mielleux, tu vas nous prouver ce que vaut le sang royal…Hein douce Alia !
Puis il se retourna vers les quatre autres qui ricanèrent. Ils se tenait les bras croisés, près de la porte, comme des gardes du corps.

Le jeune homme qui avait parlé s'appelait Geoffroy. Un garçon assez grand, aussi blond que Romaric et du même âge que lui. Sa chemise largement ouverte, laissait voir une musculature imposante. Si elle s'en rappelait bien, pas mal de servantes avait fini dans son lit. De toutes évidences ce garçon était un étalon pas un amant, vu le corps meurtri des femmes qui avaient été sa conquête.

Il reprit sa voix mielleuse qui semblait agacer la princesse.
-Allons princesse viens, je vais te faire découvrir ce que peut être le plaisir…
-Enfoiré…
-Qu'est ce que tu as dit ? Avec ta voix enfantine je n'entends pas.
Les autres ricanèrent encore une fois à ces paroles. Elle n'y allait y échapper alors autant ne pas l'énerver. Mais comme il le disait si bien, elle avait du sang royal, alors comment osait-il ? Non elle ne se laisserait pas faire.
-Enfoiré !!
-Pardon ?!
Les garçons cessèrent alors de rire. Il n'avait pas cru qu'elle avait ce courage de parler ainsi et de manière si froide. Où était passée l'enfant calme et douce qu'il croyait connaître et qui leur montrait à présent une autre facette ?

En voyant leur air désemparé, la jeune fille en profita. Elle allait lui clouer le bec, lui et sa bande d'amis. Ils n'auraient pas un soupçon de courage pour faire quoi que ce soit, d'après elle.
-T'as pas compris abruti ? Alors lis sur mes lèvres E-N-F-O-I-R-E. A moins que tu ne comprenne pas ce que tu es vraiment ? Ca t'a pas suffit d'avoir toutes ses servantes dans ton lit ? Il te faut une nouvelle victime, c'est ça ? Eh bien rêve, je suis pas ta putain ! Alors maintenant tu prend la porte et tu dégages. Tu rentres chez ta mère, tu deviens un bon p'tit fermier et t'apprends les bonnes manières, ça te changera un peu.

Geoffroy était devenu rouge de colère. C'était qui cette fille ? Comment se permettait-elle de lui parler ainsi ? Elle allait payer. Princesse ou pas, elle allait regretter son insolence. Le garçon eut un sourire sadique et prit deux bâtons qui étaient accrochés au mur. Il la toisa avec un sourire méchant encore une fois avant de lui lancer l'un des bâtons.

Alia attrapa au vol l'arme et adopta comme son adversaire une posture de combat. Elle aurait préféré éviter ça mais la situation ne lui permettait pas de négocier quoi que se soit. Les duellistes commencèrent par s'observer en se tournant autour puis Geoffroy attaqua le premier. La jeune fille para le coup et riposta. Son adversaire fit de même. Alia recula. De la sueur se mit à perler son front.

Les quatre autres ricanèrent une dernière fois avant de sortir de la salle pour monter la garde dehors, près de la porte. Ils avaient dû comprendre les intentions de Geoffroy. Le combat ne devait être qu'un prétexte pour affaiblir la princesse et pour l'avoir plus facilement.

A l'intérieur les deux combattants étaient à égalité quand soudain Geoffroy feinta et frappa Alia au ventre. Le souffle coupé, pliée en deux, celle-ci recula de quelques pas. Son adversaire sûr de lui s'avança tranquillement son bâton à la main, prêt à l'achever. C'est alors qu'Aliandra plutôt que de se redresser, faucha Geoffroy d'un coup de pied et s'écarta de lui courant vers la porte.

Lorsqu'elle l'ouvrit, elle se retrouva face aux quatre écuyers et elle referma vivement la porte. Elle était prise au piège. Pas moyen de s'enfuir. Elle se glaça quand elle sentit une main qui se posa sur son épaule. Lorsqu'elle se retourna, elle était face à Geoffroy. Il avait dû se relever quand elle avait couru vers la porte.

La princesse essaya de s'échapper mais le jeune chevalier lui tenait les poignets d'une main ferme. Elle se mit alors à crier par peur de cet homme répugnant qui la serrait contre lui. Il maîtrisa vite les cris de la jeune fille en l'embrassant fougueusement. Allait-elle finir comme les autres servantes ? Allait-elle devenir un jouet comme toutes les autres ?

Geoffroy força la jeune fille à s'allonger sur le sol. Elle tremblait, elle avait peur. Lorsqu'il se coucha contre elle, Alia sentit sa peau se hérisser de peur et de répulsion. La pression de ce corps d'homme contre le sien réveilla brusquement en elle un sentiment de colère. La bouche du garçon contre la sienne la rendit presque folle de dégoût.

Alia se débattit et se mit à crier. Geoffroy la rattrapa sans problème. Elle n'avait pas assez de force pour lui échapper. Lorsqu'il commença à lui arracher sa tunique, elle essaya en vain d'échapper à son étreinte. Sa bouche sur son corps la répugnait. Mais elle ne pouvait plus crier, sa main lui bloquer la bouche.

Romaric qui passait alors par-là, fut étonné de voir des écuyers garder la porte. Lorsqu'il les questionna, ils se mirent à bégayer des phrases insensées. Romaric s'apprêtait alors à repartir quand il entendit le cri d'une jeune fille qu'il reconnut aussitôt. La princesse ! En un tour de main il assomma les quatre garçons avec à l'aide de la garde de son épée et ouvrit la porte.

La surprise le paralysa un instant, le fait de voir une brute épaisse comme Geoffroy abuser ainsi d'Aliandra le mit dans une colère noire. Il prit l'un des bâtons au sol et assomma Geoffroy avec. Le garçon gémit avant de s'écrouler à côté d'Alia.

Romaric inquiet pour la princesse s'approcha d'elle avant de l'envelopper dans sa cape. Dans cette position, elle paraissait si fragile avec sa peau mise à nu. Lorsqu'il la vit trembler, il la prit doucement dans ses bras et l'emmena rapidement dans sa chambre traversant plus de la moitié du château sous les regards inquiets des personnes qu'il croisait sur son chemin.

Il laissa la jeune fille au bon soin des servantes qui s'occupait d'elle avant d'allait prévenir la mère d'Alia, la reine actuelle du nom d'Ellia. Une fois cette chose faite, Romaric retourna vers sa propre chambre et croisa entre deux Geoffroy et ses quatre acolytes qui partaient en direction des cachots. C'était bien mérité.

La nuit venait de tomber de même que les treize années de certitudes qu'avaient vécut Alia venaient de s'écrouler comme un château de cartes. Malgré la fatigue, Alia n'arrivait pas à dormir. Ses pensées s'entrechoquaient dans la tête et lui faisaient mal.

Lorsque Ellia vint l'embrasser avec une tendresse infinie elle fit semblant de dormir. Sa mère lui murmura des paroles d'amour et de tendresse tout en lui caressant doucement la joue. Alia aurait voulu que cet instant de paix dure éternellement. Elle aurait voulu oublier, échapper à ses horribles pensées. Mais dé que sa mère fut partie, la peur l'envahit de nouveau. Comment avait-il pu agir ainsi ? Comment peut-on traiter une femme comme un objet ? Elle n'était pas une chose et son corps non plus.

Au bout d'un moment elle finit par se lever. Une fois debout, elle se sentit mieux. Elle était vêtue d'une chemise de soie blanche qui lui arrivait jusqu'au genoux. La jeune fille se dirigea vers la fenêtre et tira les rideaux. Dehors, dans le ciel, les étoiles scintillaient tout autour de la lune. C'était la pleine lune. Aliandra ouvrit la fenêtre et remplit ses poumons d'air frais de la nuit. Face à l'immensité du ciel, elle se sentit plus seule, plus petite que jamais.

Comme pour conjurer cette sensation, le visage de Romaric s'imposa à elle. Un grand soulagement l'envahit aussitôt. En même temps qu'un sentiment d'affection pour celui qui avait prit une place capitale dans sa vie. Elle était intiment persuadée que rien de grave arriverait tant que Romaric veillerait sur elle.

Elle resta encore un moment sur le balcon, dans l'intimité des étoiles avant de se remettre au lit, et gagnée par l'épuisement, elle sombre dans un sommeil sans rêve, un sommeil réparateur.
Kitsune
   Posté le 27-12-2005 à 16:25:58   

La suite le plus rapidement possible je veux savoir l'histoire d'Alia ^^
Shushu
   Posté le 27-12-2005 à 16:27:05   

eh ben ^^ merci. Je suis en cours d"criture du chapitre 2 ^^
DarkSquall
   Posté le 27-12-2005 à 16:31:16   

Dis donc, mais c'est genial cette fic! Ze veux la suiteuh!
Shushu
   Posté le 27-12-2005 à 16:32:22   

arf laissez moi le temps de l'écrire ^^"
Loric Storn
   Posté le 09-01-2006 à 01:51:04   

félicitations shushu, c'est vraiment très bien écrit. quel style !

mais faut-il empecher qu'une princesse subisse une odieuse agression pour avoir sa confiance ? parce qu'il me semble que alia a confiance en romaric, pour le moins.^^
Shushu
   Posté le 03-06-2006 à 18:56:05   

Après un long temps sans inspi je poste enfin le chapitre 2

Chapitre 2: L'avis d'une Enfant.

2 ans plus tard.

C'était la nuit noire. Aucun bruit ne faisait entendre dans le Château qui abritait depuis toujours cette longue lignée de Reine, les unes plus belles que les autres. Pourtant moi, la dernière héritière née j'avais un sommeil agité et je ne cessais de tourner et de me retourner dans mon lit aux draps de soie blancs.

La jeune princesse que j'étais se réveilla en sursaut en plein milieu de la nuit. Je venais de rêver de cette petite fille de 13 ans que j'avais pu être. Je me souvenais que j'avais étais longtemps traumatisé par cette journée que j'avais vécut. Je regardai autour de moi. Il devait être encore tôt d'après les étoiles qui étaient encore hautes dans le ciel. Je sorti de son lit, prit une cape et allai sur le balcon.

Je soupirai doucement. Encore une fois je venait de rêver de cette scène avec Geoffroy. Il semblait que passais plus de temps à faire des cauchemars qu'à dormir. J'étais absorbée dans la contemplation du ciel quand je vis un peu plus bas dans les salles inférieures du château une lumière qui était filtrée par la fenêtre. La curiosité l'emportant sur la raison, je rentrai dans ma chambre pour me diriger vers les couloirs.

Je parcourais les couloirs serrant la longue cape que j'avais mise à un peu plus tôt contre moi. Je commençais à regretter d'être sortie en nuisette par ce froid. Alors que j'allais remonter, fatiguée, je vis la salle éclairée. La porte était entrouverte alors je m'approchai et pus entendre une conversation entre deux des conseillers royaux. Je reconnus les voix de Zibor, un seigneur, et Artneur, tous deux venants du domaine de Naudhaz, si je ne me trompais pas…

-Vous dîtes que la princesse Aliandra n'est pas pareille que les autres reines ?
-Non mon Seigneur, elle a appris à magner l'épée, elle semble plus sauvage et désobéissante…
-Elle semble où elle est ?
-Elle est ! Hier encore on a entendu dire qu'elle s'enfuyait de ses cours pour grimper sur le toit du château ou pour grimper aux arbres…
-Quel genre de princesse est-elle donc ?
-Il faut la mater comme les anciens ont maté sa mère. Pour notre bien elle ne doit pas intervenir dans la politique…
-Mais sa mère intervient pourtant…
-Oui mais elle a eu une idée implantée dans la tête à force de lui répéter…

Je repartit en courant, mes pieds nus dérapant sur le sol. Je manquai plusieurs fois de tomber mais me rattrapais toujours aux tapisseries qui étaient accrochées aux murs. J'arrivai en trombe dans sa chambre et m'écroulai sur son lit hors d'haleine.

Mater ?? Moi jamais…Je refusais d'obéir à des gens pareils. On appelait ça des conseillers royaux mais c'étaient surtout des dictateurs royaux oui ! C'était décidé je quittais le château pour le moment. Ils verront bien qui se fera mater par qui. Je ne me laisserai aucunement faire, bien fait pour eux si ils vont être dans l'embarra de me savoir disparu.

Je décidai de ne pas m'encombrer de beaucoup de chose. La nuit étant peu avancée, je pourrais orchestrer ma fugue tranquillement et prendre beaucoup d'avance. Je pris donc plusieurs tuniques courtes que utilisais pendant mes entraînements à l'épée. Je pris aussi l'armure en écaille lunaire.

Je l'observai un instant, c'était celle des reines. Elle s'adaptait toujours à ma taille à l'aide d'un sortilège. Soupirant je la rangeai dans l'un des sacs. Je pris aussi l'épée qui m'était destinée ainsi qu'une bourse d'or pour mes dépenses lors du voyage.

La jeune princesse que j'étais à ce moment là, après avoir fait ses bagages, enfila une chemise de coton et par-dessus, une tunique de soie comme les autres qu'elle avait mis dans ses sacs puis elle se regarda dans un miroir, comme elle s'en doutait, la couleur des cheveux était trop voyante.

Je soupirai avant de prendre l'épée et d'aller sur le balcon. D'un geste sec je coupai mes cheveux qui m'arrivaient en dessous du bas du dos, de longues mèches se mirent alors à tomber par-dessus le balcon. Je retournai dans ma chambre et soulevai l'une des draperies du mur. Derrière se trouvait une petite porte qui menait à un passage jusqu'au jardin.

J'y laissai mes affaires avant de descendre à pas de loup pour aller jusqu'aux cuisines. Il me fallait des provisions pour mon voyage. Comme je m'en doutais, lors que j'entrai, les cuisinières étaient endormies sur leur couche. Je passai donc sur la pointe des pieds pour remplir mon sac de victuailles avant de repartir aussi vite que j'étais venue.

L'épée au fourreau, les sacs à l'épaules, je n'avais pas pu s'empêcher de prendre une des grandes harpes mis à disposition au château. C'est ainsi que j'allai jusqu'au écurie pour charger Flocon, mon cheval. Une fois chose faite, je partis au galop par l'un des chemins qui menait vers la forêt des fées. De là bas je pourrais prendre les chemins abandonnés afin d'éviter les villes et autres.

Sachant que mon absence ne serait par remarquée avant la neuvième heure du matin, Je tenais à prendre beaucoup d'avance afin de pouvoir profiter de ma fugue improvisée.

Le matin arriva bien vite pour moi, je venais à peine de quitter le domaine de Teiwhaz pour celui de Romaric. Je ne l'avais pas vu depuis longtemps et ne comptais pas lui rendre visite dans cet accoutrement. Et puis je ne voulais pas le voir sinon ma fugue tomberait à l'eau.

Comme je m'en doutais les feux d'alarme se mirent alors à s'allumer les uns après les autres. L'alerte était donnée, je ne pouvais plus perdre de temps. D'un coup sec, je fis repartir son cheval au galop. Je partais vers la contrée la plus lointaine de Teiwhaz, le plus grand domaine de Schiwer, la Terre d'Elwaz, berceau de la famille des Sword, famille régnant sur ce domaine depuis le commencement.

Pendant plusieurs jours la jeun princesse infantile que j'étais, parcourait Schiwer, dormant à la belle étoile, se lavant dans les rivières. Je commençais à apprécier cette vie mais mes provisions commençait à diminuer sérieusement, alors il fallait que je trouve le moyen d'arriver au plus tard dans le château des Sword ce soir au plus tard.

Je décidai donc de prendre un raccourci et de longer un morceau de la montagne de Berkana afin d'aller le plus vite. Je semblais épuisée. Peut être que cette fugue était-elle une mauvaise idée ?? Non, je préférai chasser cette pensée et me remis en route. La nuit tomba assez rapidement. Il semblait que le temps déclinait depuis que j'étais partie…Ma mère devait donc être inquiète, mais qu'importe…

Je n'aimais pas continuer à voyager de nuit mais je n'avait guère le choix, il fallait que j'arrive au château, il le fallait. Je restais donc aux aguets, sursautant aux moindres bruits. On m'avait toujours dit qu'il ne fallait pas voyager près de la chaîne de montagne de Berkana, car il y avait des fissures et de temps à autres, des créatures de l'ombre s'y glissait. C'était pour ça que des patrouilles surveillait Berkana nuit et jour, donc avec un peu de chance je finirai par tomber sur une de ces patrouilles.

Les heures semblait des jours. J'avais ralentie le rythme. Son cheval fatiguait, et elle aussi d'ailleurs. Je me forçais à rester éveillée, ne pouvant pas faire chemin arrière, pour quitter le sentier. Je semblais ou plutôt j'étais vraiment inquiète et mon cheval le sentit car il se cabra brusquement.

-Tout doux Flocon, tout doux…

D'un geste de la main, je flattai le cou de l'animal qui se calma doucement. Je me remis à avancer tenant les rennes du main ferme afin que le cheval ne s'emballe plus.

Des bruits dans les fourrés se firent entendre, non rassurée, je pressai l'allure. Je regardais de tout les côtés cherchant d'où provenait le bruit ne parvenant pas à rester calme. Les bruits continuaient à s'amplifier au fur et à mesure que j'avançais.

Je femme préférai donc, par prudence, faire demi-tour afin de s'éloigner de la chose qui pouvait faire ces bruits. Alors qu'e je m'éloignais peu à peu, je me retrouvai face à face avec plusieurs créatures dont je ne distinguais pas le contour. Je ne voyais que leur yeux d'un jaune étincelant, le reste de leur corps était brouillé par l'obscurité.

Prit de panique, Je descendis de mon cheval, l'épée à la main, qui fut une grande erreur, car Flocon partit au galop, me laissant, moi, sa maîtresse seule face à ces créatures. Je rassemblai mon courage à deux main et me plaçai l'épée près du visage, prête à bondir sur l'une des créatures qui m'entouraient.

Je les comptai rapidement dans ma tête. Elles étaient sept en tout. Pas très égal comme combat, mais je n'avais pas le choix. Si je comprenais bien, s'étaient des créatures de l'ombre… Je devais gagner ce combat…Il fallait que je m'en sorte…Je refusais d'avoir fuguer pour finir ici dans les entrailles de l'un de ces bestioles.

L'une d'elles attaqua à ma droite. D'un saut agile, je me retournai et rentrai la pointe de mon épée dans la gorge de celle-ci. Le sang qui gicla m'écoeura ce qui me fit me reculer brusquement. Ce fut le signal pour les autres créatures qui se jetèrent tous sur moi.

Tandis que je me battais, de son côté, mon cheval avait galopé jusqu'au campement le plus proche. Deux soldats faisait leur ronde quand ils l'aperçurent. Etonné de voir un cheval sans son maître, il attachèrent la bride du cheval à un poteau du campement et partir dans la direction inverse que celle du cheval afin d'essayer de retrouver son maître.

De mon côté j'avais beaucoup de mal à éviter les attaques. J'avais pas mal de blessures sur les bras et les jambes mais e continuais à me battre avec l'énergie du désespoir. Tandis que je venais de tuer encore une bête. Le silence se fit. Il n'y avait plus aucun bruit le temps venait de s'arrêter pour moi.

Je ne comprenais pas ce qui s'était passé. Mais un liquide rouge et un peu épais commença à couler de ma bouche. J'étais touchée. Baissant la tête, je vis quatre griffes qui m'avaient transpercées la poitrine. J'allais mourir. Ce n'était qu'une question de temps.

Rassemblant mes dernières forces, je me mit à prier Dieu, celui qui veillait sur Schiwer…Je ne pouvais faire que ça pour vivre, il fallait qu'ils réalisent mon souhait… Je voulais juste vivre c'est tout, je ne voulais rien d'autre…vivre c'est tout.

-Oh Dieu…qui régit ce monde…je vous implore d'exaucer…ma prière…Ne me laisser…pas…m'éteindre…je vous implore…vous qui…avez tant veiller sur ma famille…je vous en prie…

Tandis que je priais d'une voix presque éteinte, les deux chevaliers arrivèrent sur les lieux. Ce qu'il virent les paralysèrent de stupeur. Mon corps s'était élevé dans les cieux, entouré d'une aura blanche éblouissante. Autour de moi quatre sphère d'énergie tournoyaient empêchant les créatures de l'ombre de m'approcher.

Les deux chevaliers se chargèrent des dernières bestioles tandis que mon corps inerte retomba doucement sur le sol. Les deux chevaliers s'approchèrent et virent que j'étais blessée. D'un commun accord ils décidèrent de me ramener au campement pour prendre mon cheval et de m'amener après tout de suite au château pour soigner ses blessures.

Environ un quart d'heure plus tard, les deux cavaliers arrivèrent au domaine des Sword. Les portes étaient fermées, mais la garde patrouillaient. On les arrêtèrent donc à l'entrée.

-Halte là, qui êtes-vous, déclinez vos noms
-Lujon et Lucius, laissez nous entrer, nous avons trouvé une jeune chevalière près des sentiers de la montagne, elle va mourir si on ne fais rien, il nous faut l'aide de Dame Cassie !!
-Bien !! Ouvrez les portes !!



Un plafond d'un blanc éclatant, des draperies aux couleurs vives, des draps de soie…Où était passé, l'herbe molle, le vent frais, le soleil transperçant les feuilles des arbres ? Je venais de m'éveiller et je me demandais où je me trouvais.

-Où suis-je ??
-Oh vous êtes enfin réveillée. Vous nous avez fait peur vous savez, après trois jours de sommeil on commencez à s'inquiéter. Mais bienvenue à Elwaz Dame Mystère.

Je tournai la tête dans la direction de la voix. La lumière qui émanait de la fenêtre me fit mal au yeux. Je clignai donc plusieurs fois avant de sursauter. C'était un elfe. Sa main se posa doucement sur mon épaule, m'empêchant de bouger.

-Eh oui je suis un elfe. Je me nomme Lujon. J'ai étais désigné pour faire partie de votre garde personnel en attendant votre rétablissement. Il y a aussi Lucius, mon compagnon de route, c'est aussi un chevalier. Enfin bref quel est votre nom ??
-Narya… Narya Salerina.
-Ah vous êtes cette fameuse harpiste que Aliandra son altesse héritière a nommée.

Je venais d'utiliser le nom d'une personne sensée être morte. Mais personne ne le savait à part moi. Elle avait était nommée il y a huit mois exactement. Je m'en souvenait encore, mais elle était atteint d'une maladie. Je l'avais retrouvée morte dans la forêt, personne n'était au courant car si on l'avait su, on lui aurait enlevé son titre de Maître Harpiste dont elle était si fière. Je secouai négativement la tête se qui inquiéta Lujon.

-Narya ?? Qu'avez vous ??
-Rien je pensais à quelque chose…
-Ah vous m'avez inquiétée…Sinon Lucius ne va pas tarder à revenir. Il est partis chercher un petit déjeuner. Dès que vous vous serez rétablie, vous pourrez rentrer chez vous. En attendant vous ne pouvez bouger car vos blessures sont encore trop fraîches pour que vous puissiez bouger.
-Hein ?
-Oui vous êtes blessée, vous ne vous souvenez donc de rien ? On vous a trouvée dans la forêt…

Un sifflement joyeux se fit entendre dans le couloir qui menait la chambre dans laquelle je me trouvais avec Lujon. J'entendis quelqu'un toquer. L'elfe se dirigea donc vers la porte avant de l'ouvrir tandis qu'il me dit en passant

-C'est Dame Cassie, toujours aussi joyeuse à ce que je vois

Le nom me fit sursauter. Donc j'étais dans le palais mais au moment où elle entra je me précipitai vers la fenêtre qui étais ouverte et je sortis sur le balcon grimpant sur la balustrade avant de sauter dans le vide.

Le plateau que tenais la dénommée Cassie se brisa au sol, tandis qu"elle, Lujon et un deuxième chevalier qui devait être Lucius se précipitèrent vers le balcon affolés.

Ma cheville était brisée mais j'avais réussi à me rattraper aux branches du cerisier que je voulais atteindre. D'un geste gracile je grimpais sur la branche avant de rester accroupi les regardant inquiète. Soudainement mes cheveux repoussèrent et atteignirent le bas de mon dos, mais il gardèrent la couleur blonde que je leur avait donné

-Dame Salerina, pourquoi essayez-vous de fuir ?
-Lujon, taisez-vous… Elle n'est pas celle qu'elle prétend être. Une jeune fille normale n'aurez pas réussi à sauter à cette hauteur. C'est bien ce que je pensais c'est la princesse Aliandra.
-Ne me renvoyez pas là-bas !! S'il vous plait, je ne veux pas y retourner…
-Lucius, Lujon tous ce qui viens de se passer dans cette pièce restera secret, compris ?

Les deux chevaliers acquiescèrent d'un signe de tête tandis que Cassie me fit un sourire et me tandis la main.

-Ne t'inquiète pas, pour moi tu peux rester, mais il faudra convaincre mon frère. Je ne peux rien te garantir à son sujet, maintenant tu reviens dans la chambre et tu te laisses soigner d'accord ? Je suis admirative de voir que tu es presque remise de tes blessures…À part ta cheville… Ici tu seras connu sous le nom de Narya Salerina. Mais comme pour l'instant on ne sais où elle a disparu ça ira…

Je fis un signe de tête et je fis chemin inverse. Cassie me rattrapa et me remonta. Je me laissais soigner la cheville. Comme pour mes autres blessures elle utilisa la magie des fées. J'étais donc remise sur pied. Après plusieurs jours, j'étais déjà reconnue comme une harpiste qui excellait dans son art. Je faisais donc honneur à la véritable Narya. Cette fugue commençait à devenir l'un des meilleurs souvenirs que j'allais avoir, mais je ne le savais pas encore….
Carlina
   Posté le 26-06-2006 à 17:22:18   

trop bien j'ador . Serieusement tu es vachement douée pou ce genre de truc !!!
Shushu
   Posté le 29-06-2006 à 09:50:01   

Merci ^^
Shushu
   Posté le 07-07-2006 à 15:45:27   

Chapitre 3 : Bénie ou Maudite ?


Le bruit sourd d'une cape dans le vent couvert par le hennissement long d'un cheval couleur bai, l'éclair brillant d'une épée qui bouge un instant, un le bruit des sabots interrompus par l'homme tirant sur le harnais. Puis plus rien, l'éclat soudain d'un mouvement vif fait que la vision que vous avez pu avoir disparaît et on reste devant ainsi sans rien comprendre. Illusion ou réalité ?

-…ya…rya…Alia !!
-Hein ??
-Ca fait des heures que je t'appelle, où est-ce que ton esprit est-il encore parti ??
-Ah euh…

Je regardais autour de moi. Ah oui je me trouvais en train de me baigner dans la cascade avec Cassie. Cela faisait environ une vingtaine de jours que je me trouvais dans la Terre des Sword, le domaine d'Elwaz. Malgré le fait que le temps déclinait autour de nous, j'arrivais encore à profiter de mon escapade.

Soudainement alors que je continuais de penser à ce cavalier, Cassie se leva m'éclaboussant fortement. Elle se dirigeait vers l'endroit où nous avions laissé nos affaires sous mon regard interrogateur. Tandis qu'elle se rhabillait après s'être essuyée, elle m'expliqua de sa voix fluette :

- J'avais carrément oublié, il arrive, faut que le château soit près à l'accueillir, mon dieu, si on ne se dépêche pas, je vais me prendre un savon et tu ne pourras peut être plus rester ici !!
-Mais qui arrive ?!
-Mon frère, le seigneur de Elwaz, j'avais carrément oublié, il était parti à ta recherche, sous les ordres de ta mère. Quel horreur on va se faire tuer, dépêche-toi bon sang !!

Je comprenais soudainement la chose et d'un bon svelte je sortais à mon tour de l'eau pour m'essuyer. J'enfilais rapidement la robe en soie que Cassie avait eu la bonne volonté de prêter avant d'enfiler des sandales que je lassais autour de mes chevilles.

Nous nous mîmes à courir vers l'endroit où se trouvaient nos chevaux et tandis que Cassie harnachait le sien, je bondissais sur le mien. Je n'avais pas prit de selle, et je tenais très bien dessus. Après avoir attendu quelques instants, nous partîmes au triple galop afin d'atteindre le château.

Une fois cette chose faite, elle laissa Flocon, son cheval aux écuries et alla dans la bibliothèque tandis que Cassie se dirigeait vers la grande salle qui abritait les tables où nous prenions les repas.
Moi tandis que je m'étais installée en haut d'une des échelles qui menait au plus haut des rayons, Cassie avait une discussion avec son frère. Une discussion que je ne pouvais entendre.

Cassie venait à peine d'entrer dans la pièce quand elle vit le cavalier que j'avais entrevu à la cascade. Mais ça elle ne le savait pas, je n'avais eu le temps de lui dire.

Mais ni une, ni deux, elle lui sauta dans ses bras. C'était son frère Ambor qui revenait de sa recherche. J'aurais bien voulu voir le tableau mais hélas j'étais trop occupée à lire mon bouquin pour aller voir comment aller Cassie.

Donc la jeune Cassie, âgée de un an de moins que moi se trouvait en compagnie de son frère qui lui avait un an de moins que Romaric soit en ce moment 18 ans.

-Comme tu m'as manqué Ambor, si tu savais.
-Je suis désolé, ça a pris plus de temps, on est resté un peu plus longtemps que prévu à la capitale. Mais il faut la retrouver, c'est vital. La reine est morte d'inquiétude et le temps décline à cause de cela. Quelle idée cette petite sotte de princesse a-t-elle pu avoir ??
-Et bien, je ne sais pas moi, elle en avait peut être assez d'être enchaînée dans les lois et les coutumes ??
-Qu'est ce que tu racontes ? Des milliers de gens rêverait d'être à sa place et tu penses qu'elle n'en peux plus ?? Voyons, c'est un privilège, elle est l'aînée, sa sœur, si elle n'était pas aussi jeune aurait pu faire une bonne reine elle aussi, malgré le fait qu'elle est dépourvue de magie.
-Qu'est ce que tu racontes ? Sa sœur, la princesse Susie, n'a pas le don de maîtriser la magie ??
-C'est bien ça, Alia étant née la première, elle a hérité de tout le potentiel magique, faisant d'elle la reine parfaite. Susie n'aurait pas dû naître, normalement les reines n'enfantent qu'une enfant. Mais là c'est différent. Alia n'est pas fait pour être reine et Susie à peine âgée de 6 ans a choisis la voie de Dieu. De plus je ne vois pas pourquoi tout le monde l'appelle Alia, son nom est Aliandra. Tout ça par ce qu'elle ressemble à celle qui fonda la famille Escanor et rétablit la paix. Bon dieu que d'histoires pour une gamine.
-Mais…
-Cassie.
-Qu'est ce qu'il y a ??

La jeune fille essayait de garder le sourire qu'elle avait sur ses lèvres, malgré le fait, qu'elle n'était pas du tout d'accord avec les paroles de son frère. Alia était une très bonne reine d'après elle.

-Tu me caches quelque chose. Tu n'es pas aussi joyeuse et ta joie semble feinte. Qu'est ce qui se passe ?
-Rien, mais rien du tout.
-Ne me mens pas s'il te plait.
-C'est Alia, elle est ici. Je suis désolée, mais il faut que tu l'écoutes, ne la renvoies pas je t'en prie…
-Quoi, elle est ici ?? Et tu…Où est-elle ?
-Dans la bibliothèque.

J'était plongée dans mon bouquin lorsque j'entendis les lourdes portes de la bibliothèque s'ouvrir. Je levais le nez du livre qui ma foi était fort intéressant pour voir Cassie accompagnée d'un jeune homme. Je l'examinais d'en haut tandis qu'il avançait. Il avait des cheveux noirs comme l'ébène, des yeux en amende d'une couleur bleu pale, voir acier ressemblant fortement à ceux de Cassie. D'assez grande taille, une musculature dissimulée derrière une tunique assez ample.

Je me demandais qui il était quand un détail me sauta aux yeux. La couleur des yeux, j'avais remarqué que c'était la même que celle de Cassie. Donc c'étai son frère ?? Aucune ressemblance à part les yeux, la jeune fille avait les cheveux châtains clair avec des reflets roux, brun.

Soudain tandis qu'il parlait, et que je ne pouvais entendre leur dire, Cassie leva la tête et pointa le doigt vers moi. Son frère leva à son tour la tête et je le saluais histoire de dire. Je descendais de mon échelle et j'avançais vers eux, m'arrêtant à une distance raisonnable.

-Bonjour…Je m'appelle Narya…
-Hum coupons court à votre présentation de votre personne d'emprunt majesté. Vous êtes une gamine irresponsable et irréfléchie. Vous en savez pas ce que le monde court avec votre acte. Vous êtes bien la descendante d'Alia.
-C'est à dire ?
-Ah oui j'oubliais, les altesses ne doivent pas connaître la véritable histoire.
-Ambor !!
-Du calme Cassie, après tout elle devrait le savoir. Suivez-moi votre Altesse…

Je le regardais partir dans un des rayons les plus éloignés de la bibliothèque. Cet homme ne m'inspirait en rien. Pourtant je le suivais ma curiosité l'emportant comme d'habitude. Il s'arrêta près d'une étagère et en tira un livre assez volumineux et très poussiéreux.

-Voilà.
-Voilà ? Voilà quoi ?
-Ceci est le livre qui renferme tout ce qui vous concerne. Vous devriez le lire.
-J'ai pas le temps de lire, vous savez…
-Aussi belle que polie mais qu'importe, lisez et vous verrez.
-Voir quoi ?

Le jeune homme me regarda avec une lueur qui m'était inconnue tandis qu'il quittait la bibliothèque, empoignant Cassie par le poignet. Je regardais la porte se refermer devant moi sans comprendre.

Je ne comprenais pas sa façon d'être, cette façon de me parler, un peu arrogante et supérieur. Il était différent des autres, il n'avait aucun respect, rien. Je regardais le livre qu'il m'avait laissé et le prenait avant de retourner m'asseoir en haut de mon échelle.

Combien de temps suis-je restée là haut à lire, je n'en sais rien, je lisais les pages qu'il avait cornées avant de me donner le bouquin. Chaque phrase me faisait du mal. J'aurais voulu ne jamais le lire au final.

Cet Ambor, je ne le comprenais plus du tout. Au début j'aurais dit qu'il était méchant parce qu'il était de mauvaise humeur, mais maintenant je n'arrivais pas à me faire une idée de lui.

Je quittais la bibliothèque, tenant le bouquin contre moi, avançant avec un air absent sur le visage. Je ne voyais pas les gens qui me saluait, je ne pensais qu'à lui, et son bouquin. J'allais vers le salon privé de Cassie, sachant pertinemment qu'il serait là bas.

Je m'arrêtais devant la porte. Elle était entrebâillée, je ne savais si je pouvais entrer mais les éclats de voix me dissuadèrent. Ils parlaient de moi. Je restais contre la porte les écoutant, ma curiosité l'emportant encore une fois.

-Elle n'est plus une enfant Ambor !!
-Justement, elle doit savoir, c'est son droit, tu sais que nous avons placé en elle tous nos espoirs. Si elle ne sait rien, tout ira de travers comme avec sa mère.
-Je ne te comprend plus, tu parles d'elle comme si elle n'était que l'objet d'un grand projet et rien d'autres. Elle a le droit à son avis elle aussi. C'est elle qui nous dirigera, elle et personne d'autre, ils vont tous essayer de la mater pour la faire rentrer dans le moule, mais tu sais très bien que à force de persuasion ce feu qui brûle en elle, ce feu qui fait d'elle cet être tant recherché va s'éteindre et elle ne sera plus rien qu'une marionnette entre les mains des conseillers royaux et des seigneurs.

C'est à ce moment là que j'entrais. Les deux tournèrent la tête vers moi. J'étais pâle, j'avais les cheveux en bataille. Je les regardais d'un air froid. Il avait tout manigancé, eux comme les conseillers. Je regardais Cassie. Elle qui prétendait vouloir m'aider, je ne la comprenais plus. A quoi jouait-elle avec son frère ?

Après quelques secondes de silences où les deux évitaient de me regarder, je jetais le bouquin violemment sur les genoux d'Ambor, faisant éclater ma rage.

-Qu'est ce qui se passe ? Pourquoi me donner ce bouquin, je sais très bien que je suis maudite. Je le sais, mieux qui quiconque et vous, vous voulez m'utiliser comme tous les autres. Je sais très bien que je suis une enfant de Dieu comme tout mes ancêtres, comme ma mère, comme ma sœur. Je sais très bien que grâce à nous le temps est beau. Je sais très bien que le temps dépend de notre humeur. Et ce que je sais le plus, c'est que je ne suis qu'une pâle copie de la fondatrice Alia !! Mais je suis Aliandra moi, je suis juste moi…

Je pleurais de rage, de dépit, je n'en pouvais plus de leur manigance, depuis le jour de mes huit ans où j'étais retourné dans le château royale, tout avait été décidé pour faire de moi un pantins, même une enfant de huit ans l'aurait compris.

-Maudite ? Non bénie…
-Ambor…
-Laisse moi finir Cassie, elle sait, elle a tout compris, elle peut donc savoir le véritable sens de tout ça… Aliandra, il y a une légende, un mythe, qu'importe le nom qu'on lui donne, qui raconte que dans le deuxième millénaire, une enfant viendrait au monde dans la famille royale et bouleversera le cours du temps, de elle et d'une autre dépendrait l'avenir des hommes, de Kandra. Et les conseillers on peur car cette enfant c'est toi… Il veulent à tout prix de faire rentrer dans le moule car ils ont peur nous on veut juste que tu restes telle que tu es…

Le silence tomba alors. L'ambiance était glacée, je les regardais d'un regard vide. Une chose que je ne faisais jamais d'habitude. Si à cette époque on m'avait dit que deviendrait froide en devenant grande, je leur aurais rit au nez…Mais tout était déjà en place, et ça je l'ignorais, mon avenir était tracé, les roues du temps avaient commencé leur chemin et rien ne pourrait les stopper.

Je les regardais à nouveau après avoir baissé la tête. Tout avait changé. Je commençais à comprendre qu'ils ne me voulaient que du bien. J'avais honte. Honte d'avoir crié ainsi, honte d'avoir tout rejeté sur eux…

-Je peux rester ici ??

Cette question avait échappé de mes lèvres, à ce moment là, je croyais être redevenue une enfant demandant une faveur. Je ne voulais pas retourner là-bas. Je savais bien que les conseillers préparaient quelque chose, mais je ne pensais pas à ça. Soudain quelque chose lui revint en mémoire, pourquoi discutaient-ils d'elle à moment aussi tardif de la nuit ? Elle ne savait pas, il faudrait qu'elle voie ça plus tard. Pour l'instant elle avait autre chose en tête.

-Bien sûr.
Lorsque Ambor me répondit, sa voix était plus chaleureuse qu'à l'ordinaire et son regard avec quelque chose de nouveau. Du respect. J'esquissais un sourire. En fin de compte il n'était pas si méchant que ça…
Faerie
   Posté le 08-07-2006 à 18:30:04   

c'est toujours aussi bien écrit.
Shushu
   Posté le 08-07-2006 à 20:09:11   

Merci beaucoup ^_-
Shushu
   Posté le 13-07-2006 à 15:45:17   

Chapitre 4 : Trahison


Je me sentais bien dans cet endroit, il n'y avait rien à faire, je voulais y rester, oublier à tout jamais mon statut de princesse héritière, tout laisser tomber, ne plus penser à rien qu'à vivre sans avoir le poids du pouvoir constamment sur les épaules.

J'aurais voulu…Ne pas être princesse, j'aurais voulu naître harpiste, vivre ma vie comme je l'entends, vivre de ma musique, vivre au jour le jour, sans penser à l'avenir. Ne penser à rien d'autre qu'au moment précis. C'est tout…

Accoudé sur le balcon de ma chambre située tout en haut de la plus haute tour, j'aimerais m'envoler…Je pourrais le faire, je peux tout faire…Je sais modifier mon apparence, ça ne devrait pas être compliqué d'essayer… des ailes de papillon, de belles ailes translucides, couleur blanche…J'aimerais bien essayer…

Et pourquoi pas après tout. Je pourrais essayer. Le jour se couche, tout le monde rentre, personne ne me verra, je volerais haut et je verrais tout d'un nouveau point de vue…Je pourrais vivre au jour le jour…

Je regardais tout autour de moi, il n'y avait personne. J'avais l'attention de faire un essai de mes ailes en allant à l'étage en dessous, où logeait Lujon. Lucius, je le voyais souvent, il m'entraînait à l'épée pour améliorer mon niveau quoi qu'il était déjà très bon, je faisais du tir à l'arc avec Cassie, mais Lujon je ne le voyais plus. Ambor, lui avait a fâcheuse manie d'être un mentor assez gentil qui par moment me faisait craquer.

Je grimpais donc sur la rambarde du balcon et je me perdais dans mon âme. Mes yeux fermés, je ne voyais pas l'aura éblouissante qui m'enveloppait. Je sentais quelque chose dans mon dos, puis j'entendis le déchirement de ma chemise de nuit. J'avais réussi. Je descendais rapidement du rebord et je courrais vers la grande glace qui se trouvait à l'intérieur de ma chambre.

Je restais bouche bé, j'avais de grandes ailes. De belles ailes de papillon. Elles étaient belles, encore plus belle que je le pensais, translucide, il semblait que la lumière qui s'y reflétait, formait un arc en ciel à l'intérieur. Le bout de chacune était noir et s'éparpillait en de nombreux traits noirs. C'était beau.

Je commençais à agiter mes ailes pour en comprendre le fonctionnement. C'était simple. Je mis donc à courir vers le balcon avant de sauter par dessus le bord et de plonger dans le vide. Mes ailes ne réagirent pas tout de suite.

La vitesse me prenait à court, j'essayais de battre des ailes, le balcon de Lujon arrivait trop rapidement, je n'arrivais à rien. Je me calmais avant de battre des ailes doucement ce qui réduit ma vitesse, je comprenais le système et j'atterrissais donc sans mal sur le balcon de Lujon.

Sa fenêtre était ouverte. Je m'installais sur la rambarde accroupie, le regardant. Il était en train d'écrire sur un parchemin à la lumière d'une bougie. Tandis qu'il roulait son parchemin je toussotais légèrement pour lui faire remarquer ma présence. Lorsqu'il se retourna un sourire se dessina sur ses lèvres et il alla vers moi.

-Alia !! Mais qu'est-ce que ?? Vous avez des ailes ??
-Transformation de mon corps…
-Mais entrez voyons…
-Non je reste pas longtemps, il est tard et je voulais juste voir comment tu allais…Je vois souvent Lucius, mais toi très peu…
-Normal je suis de votre garde rapprochée mon but et de vous couvrir, pas de me faire voir.
-Mais ce n'est pas juste…
-Alia ?? Qu'avez-vous donc ??
-Rien. Laisse moi… Tu es vraiment comme les autres !!!

Je ne voulais pas lui expliquer que j'en avais assez des gens qui ne pensait qu'à ma sécurité en temps que future reine. Je refermais la fenêtre sèchement et tandis que j'allais m'élancer dans les airs, quelque chose coupa mon élan.

Je n'arrivais pas à déterminer la chose, un sortilège ou autre, je n'en savais rien. Je savais juste que mes ailes s'étaient brisées et que je tombais. De plus en vite, de plus en plus bas. Je n'émettais aucun son. Rien je voyais le ciel et je pensais juste que là haut ça devait être mieux.

Le noir le plus profond m'envahissait une fois encore, le son du vent, du bruit de ma chemise de nuit les cieux parsemés d'étoiles, tout avait fait place au noir le plus silencieux, un endroit qui endormait mes sens. Un droit paisible. La clef avant le paradis ??



Une lumière aveuglante sembla soudain transpercer mes paumières qui semblaient si lourde. Etait-ce le paradis ? Dieu venait-il me chercher ?? Allais-je enfin rejoindre les autres reines ??

Non ce n'était rien de tout ça comme toujours, juste les bougies, le lustre, tout ce qu'ils avaient trouvé pour éclairer ma chambre. Ma chambre ?! N'étais-je pas tombé ?! Que se passait-il ?! Avais-je donc rêvé de cette scène ?

Tandis que je gardais les yeux fermés pensant à tout ce qui venait ou avait dû se passer, j'entendis une porte s'ouvrir. Et là pas moyen d'être tranquille. Je reconnus la voix d'Ambor à son ton mélodieux qui là était vraiment insupportable. On ne lui avait pas appris à ne pas crier quand quelqu'un dormait ??

-Lujon !! Bon Dieu mais à quoi tu as joué… Tu es vraiment impardonnable !! Et si nous l'avions perdu ?? Qu'aurait donc dit sa mère ?? Qu'aurions-nous dû faire ?? J'imagine la scène. Votre altesse on a retrouvé votre fille mais elle est tombée de la plus haute tour de mon château, me pardonnez-vous ? Vraiment… De pus depuis que je sais qu'elle est là j'ai envoyé un messager, soit il y a quatre jours? Alors la garde arrive demain pour la chercher tu te rends compte de ton erreur ?? La laisser repartir et jouer à la magie !!

J'étais indigné par Ambor, là il ne serait plus jamais dans mon estime. Quel menteur. Pourquoi ? Pourquoi faisait-il donc ça ? J'avais envie de hurler qu'il se taise. Mais rien ne voulait sortir de ma bouche.

-Heureusement que sa magie la protège toujours. Si elle n'avait pas employé cette magie qu'aurais-tu fait ??

Quelle magie ?? De quoi parlait-il ? Je ne comprenais plus rien. Qu'est-ce qui racontait encore. Cette fois, je ne pouvais pas laisser passer. Je voulais partir. Quitter ce château, ces gens, tout cet endroit qui ne m'inspirait plus.

-Taisez-vous !!

J'avais enfin réussi à parler. Délivrance. Je me levais et j'ouvrais enfin les yeux. Premier changement, j'avais retrouvé mes cheveux d'antan. Soit argenté, virant vers le blanc. De deux, je n'avais plus d'ailes, signe que j'avais employé la magie. De trois, aucune blessure apparente.

-Ambor, tu n'es qu'un vil menteur, perfide qui en pense qu'a lui.

Son visage me laissa un sourire cruel sur le visage. Il était abasourdi, il ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre oh combien je le haïssais en ce moment. Je me levais sous leur regard pétrifié et je sortais hors de la chambre. J'avais jeté un froid. Tant mieux.

Il valait que je parte. Je n'avais pas le temps. Pas le temps de rien. Je devais quitter ce château, il ne fallait pas qu'on me voie sous cette apparence. Je décidais de prendre la poudre d'escampette encore une fois. La garde arrivait demain. Je refusais de rentrer. Pas ainsi.

Je courais à travers les couloirs, dévalant les marches, ne faisant pas attention à qui je croisait, ni où je allais. Je voulais juste retourner dans le hall. Je voulais juste quitter cet endroit infâme où je me croyais en sécurité, mais j'avais été trahie.

Tandis que je continuais de refouler des pensées pas très sympathiques envers ceux que je voulais actuellement ne plus voir ni même en entendre parler, je vis enfin la grande porte du hall. C'était la nuit donc, faudrait s'arranger pour partir.

Je regardais du haut de l'escalier principal, il y avait deux gardes. Il semblait au mieux de leur forme, serein, une magie réparatrice agissait sur eux. C'était intelligent mais pas assez. Tout pouvait être détourné par n'importe quel moyen. Il suffisait de savoir c'est tout.

Je me dirigeais vers eux d'un pas gracile. Les deux se tournèrent vers moi. Ils étaient jeunes, tant mieux, plus facile à berner. Je leur fis un petit sourire avant de m'approcher d'eux et de prendre une petite voix un peu triste et inquiète.

-Messieurs les gardes, je vous en prie aidez-moi…J'ai perdue mon chemin et je ne sais pas où est ma chambre. S'il vous plait…Je crois qu'elle était au deuxième, non au troisième…je sais plus, comment je fais ??

Tandis que celui qui se trouvait à ma gauche s'approchait de moi, celui de droite tentait de m'expliquer le chemin qui menait à l'aile où logeaient les invités. Je soupirais. Incapable de me reconnaître, même sous ma vraie apparence.

Soudainement je subtilisais la dague de l'un pour l'assommer avec le manche. L'autre garde me regarda étonné avant de sortir son épée. Normalement il ne devait pas me blesser, il devait éviter, mais moi je n'avais aucune contrainte. D'un geste ample et fluide, je lançais ma lame qui alla se planter dans sa gorge. Je le regardais s'écrouler, les yeux vide.

J'avais tué quelqu'un. Je le regardais sans rien comprendre. Du sang sur ma chemise de nuit, sur mes mains, sur ma peau. Tout cela me sembler soudainement irréel. Cette couleur rouge, ne semblait plus rien être pour moi à part des taches, rien d'autre.

Je regardai le corps avant de tomber à genoux à côté et d'enlever le poignard. La blessure était nette, j'avais coupé la trachée. Je regardai le poignard dans ma main avant de le jeter mais je le rattrapais. J'avais soudainement eu une idée.

Je glissais le poignard dans la main de l'autre et je lui laissais plusieurs blessures sur le corps. Je voulais faire croire à un combat. Ca les occuperait un moment sans doute. J'ouvrais les lourdes portes avec un peu mal et je regardais dehors. Il pleuvait à torrent. Le temps était déréglé par ma faute. Encore une chose qu'on allait pas me pardonner avec ma fuite. Ma mère était inquiète pour moi, mais je n'en n'avais que faire.

Je sortais dehors et je me remettais à courir. Le sol était humide et glissait sous mes pas. La pluie me trempait jusqu'au os mais je continuais à avancer tant bien que mal. Le paysage qui défilait devant mes yeux m'était totalement inconnu. Ce n'était pas la même route qu'à mon arrivée mais quand j'y repensais je n'avais pas vu le chemin après l'attaque.

J'arrivais enfin à une altercation après environ vingt minutes de course effrénée. Je regardais autour de moi. Le rideau de pluie brouillait ma vue. L'un conduisait vers les forêts, l'autre était un chemin assez boueux qui montait. Je choisissais le chemin boueux. J'essayais de mettre le plus de distance entre le château et moi sans pour autant risquer ma vie.

Le chemin et tortueux et difficile d'accès. Pourtant j'avançais avec du mal et de la difficulté mais j'avançais. Le chemin était assez long. Je dérapais plusieurs fois, m'étalant dans la boue. Ma chemise qui avait été d'un blanc immaculée après avoir quitté ma chambre était maintenant plus sombre que jamais.

Je n'avais vraiment aucun remords, seulement de la peine pour ce garde. Il n'avait pas mérité ça. Mais je n'avais pas eu le choix. Je n'aurais pas eu l'avantage sinon.

Mon ascension se poursuivait. Le chemin était devenu abrupt. C'était assez raide et j'avais les pieds meurtris. Lorsque j'atteignais enfin la fin de ce chemin, je m'arrêtais net. Devant moi ce trouvé le sanctuaire des précédentes reines. J'en avais tant entendu parler par ma mère, je savais qu'il se trouvait sur ce territoire, mais le voir devant moi, ça je ne l'imaginais pas.

J'entrais m'abriter dans la basilique. La porte était fermée mais j'avais réussi sans mal à l'ouvrir à l'aide de la magie. Il semblait que cet endroit avait été scellé il y a peu. Peu être à la mort de mon arrière grand mère. Je parcourais ce lieu sacré en silence.

Mon regard s'arrêta sur la grande croix. Quelque chose n'allait pas dans ce décor. La crois était trop impressionnante, parmi tous ces joyaux, ces bijoux, ces ornements, elle semblait trop sommaire. Je la contournais, curieuse. L'erreur était là. Enfin pas une erreur, juste une porte.

Je forçai la porte et je parcourais l'escalier qui menait à une petite antichambre. C'était une chambre de femme. Il y avait un grand miroir, un coffre plein de robe et un baquet d'eau, un tapis qui ornait le sol. Quelqu'un devait habitait ici de temps à autre.

J'empruntais une des robes dans le coffre, en choisissant une assez sobre sans trop de rubans, perles et autres. Je n'aimais pas vraiment ça. Entre temps je m'étais débarbouillé et j'avais essayé de laver ma chemise de nuit mais en vain, je n'étais pas doué pour ça.

Je m'assis sur la chaise unique dans la salle et je me mettais à réfléchir à la situation. Je ne pouvais pas être tombée ainsi. Il y avait un problème. J'avais senti un sortilège. Mais qui et pourquoi ?

Tandis que je me perdais dans mes pensées, j'entendis au dessus la porte s'ouvrir. Quelqu'un avait dû suivre ma piste. Sûrement des gens de chez Ambor.

-Alia !! Je sais que t'es là… Montre-toi !! S'il te plait…Je suis désolé…Alia !
-J'suis en bas !!

Je ne savais pas pourquoi je lui avais dit ça. J'aurais du me terrer et il serait reparti. J'entendis la deuxième porte grincer et je le vis en haut des escaliers. Il était trempé. Il s'avança vers moi et me gifla violemment.

-Mais ça ne va pas ??
-Tu te rends compte de ce que tu as fait ?? Mais t'es pas bien, tu as tuée de garde, prit la poudre d'escampette, violé un lieu saint, mais où est-ce que tu te crois ?? Mais qu'est-ce que tu fabriques, bon sang Alia à quoi tu joues ?? Tu veux être exilée ??
-Fous-moi la paix, je veux être tranquille, j'en peux plus…
-Alia, calme-moi bon sang !! Où est la jeune fille douce et vaillante que tu étais ?? Je sais que tu n'en peux plus, je sais que c'est dur mais reprends-toi…

Il me prit soudainement dans ses bras et se mit à me bercer comme une enfant de six ans. Je me laissais aller, mes larmes de rage et de colère coulant doucement sur mon visage. A quoi jouait-il ??

-La première fois que je t'ai vue, j'avais un peu moins d'une dizaine d'année, tu étais chez les Corey, Romaric était en train de d'expliquer comment on grimpait à cheval. Moi je venais avec mon père pour une visite d'amitié. Et je t'ai vue, déjà à cet âge là, je t'ai trouvé belle. Tu es magnifique. Tu expliquais à Romaric que tu n'étais pas une cavalière mais que tu voulais apprendre. A ce moment là je ne savais pas qui tu étais et je me suis dit, si elle était une reine, elle serait parfaite… Mon père m'a expliqué à mon retour qui tu étais et j'ai tout de suite su que tu étais l'élue de la légende.

Je le regardais soudainement. Je ne me souvenais pas l'avoir vu là-bas, je ne voyais que Romaric, lui et lui seul à part sa mère, non personne. Y'avait aussi le précepteur mais non je ne me souvenais pas de lui.

-Et puis je suis retourné dans mon château et toi de ton côté tu as vécu ta vie, un an après ton retour, tu as eu une petite sœur, et là tout à changé, elle est resté au château et elle a grandi dans l'amour et la tendresse, tu as du te sentir jalouse, mais tu aimais ta petite sœur comme personne, et tu as changé. Tu es devenue intrépide car Romaric était avec toi, mais y'a eu cet incident et là tu as commencé à changer, Romaric est partie et tu t'es senti abandonné, tu rentrais plus dans le rôle de princesse et ça tu as du mal à l'accepter alors tu as décidé de fuguer, un peu comme pouvoir respirer mais encore une fois tu te retrouve enfermer dans un rôle, et là tu as du mal, tu apprend que j'ai prévenu ta mère donc tu perd ton sang froid, tu as du te battre contre les gardes et tu les as tué, et tu es venu jusqu'ici pour chercher un abri, tu es consciente…

Soudain il se tue, sa voix fut comme coupé, il me regarda étonné, il avait du sang sur ses mains. Je ne comprenais pas mon geste, je voulais le faire taire, il ne pouvait pas avoir raison, je refusais.

-Pourquoi, hum je vois…Tue-moi si tu veux, mais saches que ça ne sert à rien, la lame n'est pas trop enfoncée pour l'instant il ne suffit que d'une pression, vas-y…
-Ambor…
-Vas-y !

Je retirer la lame de son ventre et je le regardais. Le sang me faisait une drôle d'impression entre la paralysie et la folie. J'aimais la vue du sang, ce liquide chaud et poisseux, je ne savais pourquoi m'attirait. Je regardais le sang qui s'écoulait de sa blessure soudain honteuse. A l'aide d'un sort je refermais la plaie

-Je suis désolée…
-Y'a pas de mal, tu n'es pas dans ton assiette, tu es déboussolée, ça arrive aux meilleurs tu sais ?? Ce n'est pas grave, maintenant il vaut mieux que tu rentres…
-Que ferais-je sans toi et tes sermons ridicules ??
-Beaucoup de chose…
-Ambor j'aimerais te remer…

Ma voix fut soudain coupée car un contact fort agréable, ses lèvres si douces étaient pressées avec délicatesse contre les miennes et dégageaient tant de chaleur que j'en fus émoustillée. La pression de son corps contre le mien me sembla soudainement différente.

Le temps autour de nous semblait s'être arrêté, la pluie et les bruits extérieurs avaient cessé d'exister pour nous, rien ne pourrait nous déranger dans notre bonheur, même si ça ne durerait qu'une nuit, j'étais heureuse. Pour moi, plus rien ne comptait à présent. Les choses qu'il me fit découvrir cette nuit sont les plus belles que l'on puisse apprendre à une femme, j'en reste convaincue…
Lovie
   Posté le 15-07-2006 à 17:54:29   

j'adore!!!!! la suite!!! la suite!!!
Shushu
   Posté le 05-10-2006 à 17:55:22   

vous la vouliez la voila

Chapitre 5 : Un Simple Au Revoir


Le simple fait d'avoir passé la nuit dans un monde que l'on ne pensait ne jamais connaître et qui se trouve être encore plus beau que le paradis me met dans un état de euphorie, que le simple fait qu'il faut revenir sur terre me paraîtrais tout d'un coup impensable.

J'étais allongée sous un montagne de tissus, qui se révélait être ma robe et ses jupons, le tout assez froissée, et je refusais d'ouvrir les yeux me mettant en boule dans cet enchevêtrement de tissus, tous aussi doux que les autres.

Pourtant les rayons de lumière qui passaient par les vitraux de la basilique, m'empêchaient sérieusement de me rendormir et je dus me résigner à me lever. Je tâtonnais à côté de moi, mais il n'y avait personne. Un coup d'œil circulaire m'apprit aussi qu'il n'était pas dans la salle.

Je remarquais un bassin d'eau chaude ainsi qu'une longue robe rouge assez impressionnante, ornée de dentelles, broquarts, rubans, perles et autres, elle semblait faite en velours. A coté un voile était posé ainsi qu'une tiare en argent et de jolies petites ballerines.

Je soupirais avant de me glisser dans la bassine et de me frotter le corps, à l'aide d'un savon. Une voix chose faite je passais le jupon qui était assez large. Alors que j'enfilais la robe j'entendis quelqu'un entrer. Je reconnus le pas d'Ambor et lui demandais d'une voie enjouée.

-Tu me noues le corset de ma robe ??
-Oui…

Son ton était assez triste. Il s'approcha de moi et commença à me le serrer de façon minutieuse. Une fois chose faite je me retournais vers lui et lui donnai un baiser rapide, ce qui malheureusement ne lui fais toujours pas sourire. J'étais inquiète et il le vit car il se força à sourire.

-Lady Aliandra, vos affaires sont prêtes, le convoi est déjà là, on a placé toutes vos affaires dans un coffre, y compris des tuniques, votre armure et votre épée ainsi que quelques robes pour votre voyage. Bon faut y aller.
-Ambor…
-Il faut que vous sachiez, ce qui c'est passé ici n'aurait jamais du avoir lieu. Nous n'allons plus nous revoir et c'est mieux comme ça. Vous retrouverez votre rang de princesse héritière du trône, et moi celui de simple seigneur.
-Pourquoi ? Pourquoi ?!!
-Votre altesse…
-Tais-toi, arrêtes !! Ne m'appelles pas comme ça, ne me vouvoies pas, appelle Aliandra, dis-moi des mots d'amour comme tu m'en as dit cette nuit, dans cet enchevêtrement de tissus, répètes-les moi !! Dis les moi !!
-Je ne peux pas…
-Non tu ne peux pas, tu es incapable de me comprendre !! Tu dis m'aimer mais tu fuis à la moindre difficulté. Dis moi que tu m'aimes, que tu feras tout pour moi, qu'on partira à deux, qu'on créera notre propre pays, où les lois n'existeront plus. Dis-moi tout ça !!
-Epouse-moi…

De simples mots murmurés si bas que je ne pus que m'arrêter de lui crier dessus pour le regarder avec étonnement sans pourvoir répondre quoi que ce soit à cette déclaration d'amour.

-Pas tout de suite bien sur, mais après ton couronnement je demanderais ta main devant tout le monde. C'est long mais il faudra s'y faire…Et attendre.

Je ne me souviens pas de la suite, je sais que nous sommes resté assez longtemps l'un dans les bras de l'autre, après je pense qu'il m'a ramenée là haut et m'a conduite dans le carrosse avec tout les respects et les usages qui doit convenir à mon rang. Je sais que ce n'était qu'un au revoir, j'ai vu cassie pleurait silencieusement derrière lui, je l'ai vu me faire des grands signes, je me souviens des dernière paroles d'Ambor aussi.

-Nous nous reverrons Majesté, nous partons demain pour le conseil. Portez vous bien. Votre voyage durera quatre jours, votre garde personnelle a établi un itinéraire sûr. A bientôt

Que des paroles insignifiantes, mais je sais que dans ses yeux brûlait la passion dont il avait fait preuve la nuit dernière.

Je n'aimais pas le carrosse, je voulais être sur un cheval au galop mais pas possible, ils ne voulaient pas, ce n'était pas la coutume. Mais qu'en avais-je à faire n'étais-je donc pas la princesse héritière ?! Je n'aimais pas grand chose, j'étais un garçon manqué par certains attraits de ma personnalité. Pourtant j'aimais avoir les cheveux long. Je pense que si j'aurais voulu et si j'avais pu bien sur je serais devenue une guerrière, qui se ballade dans leur tunique sans besoin de porter des robes, que je détestais par dessus tout, qui peuvent monter à califourchon à cheval et porter l'épée.

Je ruminais mes pensées pendant les premiers jours de mon voyage. Je parlais peu j'ignorer les gardes qui m'entouraient. J'étais vraiment le genre de princesse hautaine qui se foutait de ce que pensait les autres. Ce qu'aurait voulu que le conseil à mon avis. Pourtant je les écoutais parler. La version que ma mère avait donnée aux gardes, au peuple, et au seigneurs me faisait bien rire. J'avais étais kidnappée dans le château, chose peu probable vu la garde mais bon. Une excuse plausible par tous.

Je me souviens que pendant mon voyage je m'étais procurée un instrument qui ressemblait à une mandoline mais à quatre cordes. Le son était plus grave mais donnait des intonations plus mélancoliques et bien plus jolies. Il semblait que je passais ma journée à enchaîner les ballades dans mon carrosse pour faire passer le temps. J'arrivais bientôt dans le domaine de Romaric. Plus que deux jours de voyage avant de faire face à ma mère. Chose que je redoutais beaucoup.

Ce jour là, j'avais décidé de monter Flocon, contre toute attente je l'ai avais convaincue et je galopais devant eux. J'avais même une robe moins encombrante. De quoi être tranquille. Tandis que je galopais toujours, j'entendis des cris sur ma droite.

Tirant sur les rênes, je dirigeais mon cheval vers le cris, le faisant aller plus vite, lui murmurant des encouragements dans son oreille. Lorsque j'arrivai à l'endroit où j'avais entendus les cris, je stoppai net mon cheval. A deux ou trois mètres on était en train de battre un jeune garçon. Il criait qu'il refusait, il hurlait encore, et son dos était en sang. La vue du sang sembla me plonger dans une sorte de transe, et sans que je comprenne quoi que se soit, j'avais pris l'épée d'un des gardes et l'avait placé sous sa gorge.

-Arrête ça tout de suite où je te jure que tu ne pourras jamais émettre un son de toute ta vie.
-Qui es-tu pour me donner des ordres Dame ? Sache que j'obéis sous les ordres d'un membres du conseil.
-Alors sache que tu manques de politesse envers ta future reine !!

Ma voix était bien plus grave que d'habitude et je semblais terrifiante, il lâcha le fouet qu'il tenait et se recula en bredouillant une tonne d'excuses que je n'écoutais pas. Je me penchais sur l'enfant, pour soigner ses blessures avec un peu de magie. Une fois cet acte fait, je l'aidais à se relever.

-Quel est ton nom ?
-Lelio…madame
-Ne m'appelle pas madame, appelle moi Aliandra.
-Merci…Merci pour tout.

Je le gardais près de moi, lui tenant la main sans comprendre. Quel age avait-il ? Sûrement 11 ans vu sa petite taille et son visage juvénile. Je le regardais avec douceur comme quand je regardais ma petite sœur Susie.

-Lelio, pourquoi te battait-il ?
-Majesté il ne voulait pas…
-Vous silence, je parle à Lelio, vous avez bien de la chance que je ne vous ai point égorgé. Alors Lelio ?
-Je ne voulais pas aller chez le seigneur Romaric. On raconte tellement de chose horrible sur lui, et puis on raconte que les jeune gens qui y allaient, devenaient des créatures…
-Ne t'inquiète pas Romaric n'est pas comme ça. Se sont des fabulations, et puis je trouve ça indigne de se servir du conseil comme ça, mais celui-ci ne faut pas grand chose. Je te jure que tu n'iras pas. Viens avec moi Lelio.
-Où ça ? Où allons-nous et que ferons-nous ?
-Bâtissons ensemble l'Utopie où le peuple ne souffrira plus des caprices du conseil et des attaques des créatures de l'ombre.

Je le pris alors dans mes bras pour le poser sur mon cheval, avant d'y grimpais à mon tour, il était sur le devant de la selle, je l'enserrais doucement, prenant les rênes au passage, avant de faire demi-tour après avoir dit une dernière parole aux deux gardes.

-Annoncez au seigneur Romaric, que ce soir je dormirais en son château. Et sachez que ce sera votre dernière mission avant d'être répudiés.

J'ai déjà repartie au galop sans attendre leur réponse, je me dirigeais rapidement vers son château. Flocon ma monture, enchaînait les chemins tortueux vers le château. J'avais pris une ou deux heures d'avance. Je voulais des explications, je voulais le revoir. Deux ans, deux ans qu'il n'avait pas donné de nouvelle.

Lorsque j'arrivai devant les lourdes portes, elles s'ouvrirent devant moi et je continuai son chemin dans la grande cour. Descendant de mon cheval, emmenant Lelio avec moi, je parcourus le hall avant de monter les escaliers vers l'une des salles où Romaric passait son temps. Je courais presque, tenant le petit garçon par la main.

Lorsque j'ouvris le salon où nous passions notre enfance je m'arrêtais les joues rosies par l'effort. Il était là. Il n'avait pas grandis, un peu plus musclé, ses cheveux plus long, mais toujours aussi blond. Elle observa ses yeux sombres avec un sourire aux lèvres. Toujours les même feux, les même passions qui y brûlaient.

Lâchant la main de Lelio je courus pour me jeter dans ses bras, je sentis son étreinte se fermait sur moi tandis que je restais avec délice près de son corps ne pensant qu'à nous en oubliant le reste. Nous restâmes ainsi de longues minutes avant qu'il me prenne dans ses bras et me pose dans l'un des fauteuils, avec délicatesse il m'enleva ma cape et me défit les cheveux pour les peigner avec soin comme avant.

-Alors Alia, comment vas-tu ? Le peuple as-tu t'acclamer n'est-ce pas ? Après tout la version de ta mère était tellement crédible qu'ils n'ont pu qu'y croire. Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi as-tu fuit en laissant les portes ouvertes ?

Je regardais l'âtre sans comprendre. Lelio avait été emmenée au cuisine, on m'avait demandé qui il était et j'avais répondu qu'il était un compagnon de route, qui devrait après me rejoindre ici. Je ne comprenais pas les paroles de Romaric, ses doigts fins prenaient soins de mes cheveux, mais sa voix était dure et froide.

-Qu'est-ce que tu racontes ? Les portes étaient fermées !!
-Ne ment pas !! Si tu savais tout ce qui s'est passé ! Des brigands ont attaqués des servantes, et ta sœur, elle est traumatisée maintenant !! Tu te rend compte, et le pire c'est que tu brûles la colline, toi qui aime tant la nature !!
-Je n'ai jamais rien fait de tel !!
-Ne ment pas Alia, je ne t'en veux pas, mais la reine ta mère n'as plus confiance en toi, il faut que tu la regagnes, il faut que tu retrouves la confiance que ta mère à perdue envers toi. Et pour ça, tu n'as guère le choix, tu dois prouver que tu es la future reine. Depuis ton départ, les gens se demande se qui va se passer si tu refuses le titre de Reine, toi qui as tout les pouvoirs, ta sœur ne pourra jamais te remplacer. Il faudra te battre, car une jeune femme t'a provoqué en duel. Si elle gagne c'est elle qui aura le titre de reine, et ça ne doit jamais arriver.
-Duel ??
-Oui, il existe une coutume qui dit que si une jeune femme du même âge que la princesse héritière veux se battre en duel avec elle pour avoir le titre de reine, elle peut. Elles ont trois épreuves désigné par la jeune fille et non pas par la princesse.

Je regardais toujours les flammes étonnée. Duel ? J'étais inquiète, ma mère n'avait donc plus confiance en moi au point d'accepter cet affront ? Je sentis alors des larmes couler le long de mes joues. J'étais déçue, je ne supportais que ma mère me répudie ainsi. Je sentis alors que Romaric me prenais dans ses bras pour me calmer comme quand j'étais petite.

Je pleurais silencieusement dans ses bras doux, sans pour autant parler où prononcer le moindre mots. Demains j'affronterais ma mère. J'affronterais mon destin. Si je m'en souviens bien je me suis endormie dans ses bras. Nous nous sommes quittés le matin, Lelio était parti pour l'escorte d'Ambor partie un jour plus tard pour assurer mes arrières. Je me souviens que Romaric m'avait fait un simple baise main en guise d'Adieu, je me souviens qu'il était plus froid qu'avant, mais je ne lui en tenais pas rigueur.

Tandis que je ressassais mais tristes pensées j'arrivais de la porte de la salle du trône. J'avais mis une de ses robes époustouflantes que les grandes dames portaient. J'avais même mis ma tiare d'argent signe de mon appartenance à la famille royale.

Je poussais les portes avec force avant d'enter, un port de tête majestueux, le regard fière, marchant avec dignité devant tous ses gens rassemblés. Les gens du conseil, il y avait même Ambor et Romaric, ainsi que Cassie et même cette jeune cartographe que le royaume employée. Arrivée au milieu de la pièce je faisais une révérence devant ma mère. Parfaite.

Je relevais les yeux vers elle. Elle était très belle. Je ne m'en vente pas Ce n'est pas parce que c'était ma mère que je dis ça. Ces longs cheveux argentés formaient une auréole de lumière autour de son fins visages aussi diaphane que le mien. Ses yeux ressemblaient aux miens traits pour traits. Gris avec des reflets bleus.

Ma mère les congédia tous d'un geste froid. Je les vis tous passer à côté de moi s'inclinant légèrement. Ils étaient tous au courant de la vérité bien sur. Lors que la salle fut vide, ma mère se leva du trône et alla vers moi d'un pas rapide.

Sa main claqua avec un bruit sourd sur ma joue. Son regard était plus froid que la pierre. Je la regardais avec haine. C'était la première fois qu'elle me frappait ainsi.

-Tu te rends compte ce que tu as fait à ta sœur A cause de toi, elle a était souillée par des manants et toi, tu pars découvrir le beau monde. Tu te rends compte ô combien j'ai pus être inquiète ?! Non mais vraiment !!
-Où est Susie ? Pourquoi n'est-elle pas là ?! Dites-moi où elle est !!
-Ô non tu ne la verras pas. Je refuse qu'un monstre comme toi la voie, mon petit ange ne devra plus te voir.
-Vous me traitez de monstre, mère ?

C'était la première fois que ma mère me parlait ainsi. J'étais déçue. Je lui en voulais. Des larmes commencèrent à perler mes yeux que j'essuyais d'un revers de main, j'e lui en voulais, je ne pouvais lui pardonner ses paroles.

Alors que je continuais de la fixer, ma sœur arriva en courant et se jeta dans mes bras. Elle pleurait, avec délicatesse je la pris dans mes bras pour la calmer. Chacun de mes gestes reflétaient l'affection que je lui portais. Ma petite Susie, mon petit ange, comment avais-je pu lui faire ça ? Je ne me souvenais en rien avoir laissé les portes ouvertes.

Alors que sa nourrice venait la chercher, je regardais désespérément le sol ne voulant plus regarder ma mère. Je n'osais affronter ses yeux gris froid après ce qu'elle m'avait dit.

Soudain je sentis le corps gracile et si fragile de ma mère me prendre dans ses bras me bercer doucement pleurant avec moi, me murmurant des mots que je ne comprenais pas. Mes jambes avaient lâchées depuis bien longtemps et ma mère était agenouillée derrière moi m'embrassant le visage. Quel triste tableau faisions-nous.

-Ma chérie, je sais que tu l'aimes, oh mon ange, ce n'est pas ta faute, mon cœur, mon amour, il faut que tu résistes à ces ténèbres qui sont autour de nous. Tu dois être reine, je sais que tu ne le veux pas mais fait le pour nous, pour Susie. Ma petite mon amour, je sais que tu ne va pas bien, mais ce n'est pas ta faute. Demain on parlera de ton cas, tandis que toi tu prépareras pour ton combat veux-tu. Ce défi mon ange, il faut que tu le réussisse ma petite fée. C'est très important, car aucune reine n'a jamais été évincée de son trône.
-Mais maman, qui est mon adversaire…
-Une grande guerrière, elle te défit sur la magie, le combat à l'arme blanche ainsi que dans l'art de la musique. Elle se nomme Deirdre, Deirdre Corey…
-Corey ? Aurait-elle un quelconque lien avec Romaric ? Maman…
-C'est sa sœur…La Châtelaine de Raidhaz…

Alors Romaric avait une sœur ? Comment étais-ce possible, Pourquoi ne m'avait-il donc jamais prévenu ? Comment se faisait-il que je ne l'aie jamais vu ? Tandis que je restais ainsi dans les bras de ma mère, toutes mes pensées étaient tournées vers cette Deirdre, ma rivale, mon ennemie, si je puis dire. Romaric, comment avait-il pu accepter que sa sœur me provoque ? Je ne comprenais plus rien, j'étais perdue.
Lovie
   Posté le 10-10-2006 à 20:02:19   

que dire à part
Shushu
   Posté le 11-02-2007 à 14:36:24   

Chapitre 6 : Question d'Honneur

Après une entrevue des plus tourmentée avec ma mère, je quittai la salle du trône et j'errai sans fin dans les couloirs du château. Mes pas me menèrent jusqu'au chemin de ronde, ou dans ma gêne, je laissais mes chaussures dans un des couloirs. Assise sur l'un des remparts en dessous d'une battisse en bois dont j'ignorais la fonction, je regardais au loin vers l'endroit où le soleil se coucher pour laisser les trois lunes d'argents se lever.

Alors que je me perdais dans la contemplation du ciel qui commençait à se parsemer d'étoile, je n'entendis pas le craquement que faisait la tour, et en moins de dix secondes, je me retrouvai projetait sur la droite et atterrit avec douleur sur le sol, protégée par une jeune femme que je ne connaissais pas. Après tout se succéda, soldats, servantes, on m'emmena loin de cet endroit pour ma chambre, laissant ma sauveuse aux mains des soldats, et d'un conseiller royal.

Tout était devenu noir pour moi. Je ne comprenais plus rien. Le chemin de ronde, perdue dans mes pensées. Cette femme. Elle m'avait bien sauvée la vie. Pourquoi ? Qui, comment ? Les chemins de ronde devaient être déserts, c'était pour ça que j'y étais allée. Je secouai la tête avant de sortir sur le balcon, en simple robe de soie qui me servait de chemise de nuit. Les servantes étaient partie se coucher, ébranlées par tout ce qui venait de se produire.

Le ciel me paraissait tellement éblouissant avec ces trois lunes. Sans vraiment le vouloir je me suis endormie là. Assise sur le dur sol de mon balcon je me suis endormie, la tête levée vers les étoiles, ou mon esprit se perdit.

Le lendemain matin, après m'être fait habiller, coiffer, après avoir criée sur pas mal de servantes, renvoyée le petit déjeuner au moins trois fois, demandais qu'on me ramène ma sœur, Lelio, qu'on m'apporte des nouvelles de la réunion qui avait lieu sur mon cas, ainsi qu'on m'amène ma sauveuse. J'étais enfin calme.

Je me trouvais dans un des salons privés du château, ma petit Susie sur les genoux, Lelio à mes côtés qui m'avait expliqué pas mal de chose. J'étais heureuse de savoir que Romaric l'avait emmené et avait obéi à mes ordres. Je jouais de la cithare tout en écoutant ma sœur chanter comme un rossignol. Puis on ouvrit les portes et je repris un air digne donnant l'instrument à Lelio et faisant taire ma sœur d'une caresse sur la tête. Je vis entrer la cartographe royale.

Elle était très belle. Pourtant quelque chose me gêna en elle. Sans que je saches pourquoi. Elle s'inclina devant moi et se releva après avoir reçu l'ordre de pouvoir le faire. Je laissais ma petite sœur sur le fauteuil avant de me lever et de m'approcher d'elle gardant toute mes manières princières. Je lui pris la main, un regard de reconnaissance avant de lui dire d'un ton doux.

- Dame Francesca Doloris, je vous dois la vie, et sachez que j'ai envers vous une dette que je ne pourrais sûrement pas acquitter si ce n'est en sauvant la votre à mon tour. Je sais que vous vous attendiez sûrement à voir ma mère, mais pour l'instant elle est occupée avec le conseil.

Par mon silence qui s’ensuit, je lui intima qu’elle peut parler, ce qu’elle fit. Je trouvais qu’elle avait une étrange façon de me regarder par en dessous, la tête baissée. C’était sûrement une sorte de respect, ou de timidité. Et puis elle avait un sourire tellement pur … trop pur ?

- Princesse Aliandra, je n’attends pas d’être reçue par la reine, ni récompense, ce n’est pas un dû. Sachez juste que si je n’avais pu empêcher ce malheur, je m’en serais voulue toute ma vie.

- C’est tout à votre honneur. J'ai su que vous étiez d'une grande aide à ma mère, et je ne peux que vous en être reconnaissante. En espérant que vous me servirez quand mon heure viendra aussi bien que maintenant en servant ma mère.

La jeune cartographe eut un sourire encore plus marqué et sembla baisser davantage la tête en signe de soumission, ou de dévotion. Alors que j'allais lui parler à nouveau, je vis une jeune femme arriver devant la salle. Je m'excusais au près de Francesca avant de me diriger vers elle. Celle-ci m'observa d'un regard ironique, un peu fier, avant de me dire qu'on m'attendait au conseil. Laissant Susie au bon de soin de Lelio je suivis la jeune femme, voyant la cartographe partir de son côté. Ne m'en souciant guère, j'arrivais devant les lourdes portes de la salle que je poussais avec hargne. Je n'étais vraiment pas de bonne humeur.

Alors que je marchais en direction du trône, j'entendis des murmures en m'inclinant. Ma mère me rendis mon salut tandis que j'allais m'asseoir à ses côtés. Les murmures ne cessaient de s'accentuer dans le silence pesant de la pièce. Romaric me fixait, Cassie me regardait inquiète tandis qu'Ambor baissait les yeux. J'observais tout ce beau monde qui semblait m'injurier dans leur messe basse avant de me lever soudainement.

- C'en ai assez ! Dis-je d'une voix froide et cassante. Les murmures se turent précipitamment dans que je descendais pour arriver à leur hauteur. Je les observais un à un, les vingt personnes tenant le titre de conseiller royal.

- Oui je suis partie. Oui j'ai fugué. Oui j'ai mis en péril ma sœur sans le vouloir. L'incendie n'est pas de ma main. Que voulez-vous d'autre comme aveux ? Cela vous fait-il plaisir ? Ou faut-il que je continue pour que vous soyez satisfait. Vous n'oubliez pas quelque chose ? Ne suis-je donc pas votre future reine ? N’avez-vous donc aucun respect pour moi ? J’assume totalement mes actes. Mais je crois qu’ici il y a une personne qui devrait avoir honte de sa dernière action. Alors devant vous tous j’ose demander qui. Oui qui a osé me défier pensant pourvoir battre une Escanor ? Pesant pouvoir récupérer le trône. Alors écoutez-moi tous. Je jure sur mon sang qui a été versé de nombreuse fois et qui le sera encore que tant qu’une Escanor vivra, le règne appartiendra à notre famille. Alors qui a osé me défier dans le but de récupérer la couronne ?

Ma voix ne cessait de résonner dans le silence qui n’avait plus rien de pesant mais plutôt respectueux, craintif. J’avais fait mon effet. Je passais pour une reine. Je devais l’être. Pour ma mère, pour les gens qui me soutenaient, et je refusais de voir quelqu’un ne portant le sang royale me prendre ma place. Alors que j’allais me rasseoir une des conseillers royaux se leva pour m’applaudir, un sourire ironique au visage.

- Que de belles paroles votre majesté. Mais ça n’enlève pas le fait que je vous trouve incompétente et tant que future reine. Mais laissez-moi me présenter. Je suis Deirdre Corey, Sœur de Romaric Corey, Seigneur de Raidhaz. Je suis celle que vous qualifiez de honteuse pour son geste. Et malgré le fait que vous ayez jurée par votre sang, moi je ferrais tout pour qu’on vous destitue de votre future fonction, celle de reine.

J’eus comme un sourire. Son arrogance me faisait rire. Elle me faisait rire dans sa façon de parler. Tant de confiance qui allait vite se transformer en une faiblesse pour elle.

- Deirdre commençais-je sans annoncer ses titres, montrant ainsi mon animosité contre elle. Tu crois pouvoir battre une Escanor ? Eh bien soit. Tu as fixée le duel cet après midi n’est-ce pas ? Arme, Magie, Musique. Je trouve que tu y vas fort, prendre des disciplines ou j’excelle. Si tu veux rendre la famille royale ridicule, tu t’es trompée de porte. Mais qu’importe je te montrerai de quoi est capable une Escanor. Mes seigneurs…Je m'en vais pour me préparer face à cette arrogante.

Je saluai le conseil avant d’aller vers ma mère et lui baiser la main, un sourire aux lèvres. Quand je relevai la tête, Ellia, cette femme qui était des plus importante dans ma vie, avait un sourire fier sur le visage de même que ses yeux pétillaient de reconnaissance. J’eus comme un pincement au cœur. Le simple fait que ma mère soit fière d’e moi semblait me donner tout le courage que je puisse avoir.

Je me relevais et je franchissais la distance qui me séparait de la porte avec droiture, fierté tandis que Deirdre me fixait avec des yeux noirs. J’étais une Escanor. Pas n’importe qui.

- Mon enfant m’interpella ma mère d’une voix douce. Tandis que je me retournais avant de regarder ma mère avec un mince sourire aux lèvres.
- Oui mère ? Demandais-je d’une voix intriguée. En fait malgré le calme dont je faisais preuve, j’étais carrément angoissée.
- Votre combat contre Lady Deirdre est très important, car la gagnante prendra la direction du royaume. Vous n’avez que quinze ans toutes les deux, mais je crois que vous prouverez vos aptitudes à régner.

J’inclinai la tête en signe de compréhension avant de sortir hors de la pièce. Je fis quelques pas avant de me mettre à courir en direction du salon où j’y trouvai Lelio en train d’écouter Susie, mon petit cœur qui aimer tant chanter. Appuyée contre la porte je soupirai. Pourquoi le monde était-il si compliqué. Lorsque je voyais Susie, je ne pouvais que me demander quel serait l’avenir de cette enfant dans les ténèbres de notre monde. Toute la pureté qu’elle avait ne durerait pas… Je tombai assise au sol, en regardant ma soeur chanter. Elle disait des louanges à Dieu. Pauvre enfant du ciel. Enfant dévouée à Dieu, tandis que moi j’étais dévoué au trône. Nos deux destins étaient si différents…Pourtant tellement liés…

L'attente qui précéda mon duel contre cette fille des plus arrogante me fut presque insoutenable. De plus je ne cessais de penser à Romaric qui ne me l'avait jamais présentée. Il avait sûrement bien fait. Si j'avais vu cette femme présomptueuse, je suis sûre que je l'aurais déjà exilée. Mais la deuxième heure de l'après midi sonna. Et je dus me préparer. Je laissais ma robe d'apparat pour vêtir mon armure en écaille lunaire. Mon armure de reine, celle qui avait protégée toute mes aïeules et qui me protégerait alors. Lorsque je l'enfilais, celle-ci s'ajusta automatiquement. M'observant dans le grand miroir qui se trouvait à mon mur je ne pus que soupirer.

Après un dernier regard sous l'admiration des servantes, je descendis vers la cour, une longue cape rouge sur les épaules. Flocon, mon cheval s'y trouvait dans les mains de Lelio. Une caresse sur la tête du garçon et me voilà partie au galop vers la lice qui se trouvait dans les plaines un peu plus loin, hors de la ville.

Lorsque je passais par celle-ci, les acclamations fusèrent. Mon peuple était là et m'acclamait. Ils n'étaient pas au courant de la vraie histoire mais leurs encouragements me firent chaud au cœur tandis que je sortais de la ville. Pour eux...Je devais gagner, pour mon peuple, pour ma mère, pour Cassie, Ambor, mais aussi pour prouver que le sang des Escanor fallait encore quelque chose.

Une fois arrivée à l'entrée de la lice je vis que Deirdre était déjà présente dans une armure un peu plus encombrante que la mienne. Après ma descente de mon cheval, on allait me donner une épée mais mon refus fit taire toutes conversations autour. Pourquoi murmurait-on tandis que je m'approchais près de la tribune royale pour faire face à ma mère.

- Votre Majesté Ellia Escanor, ma très chère mère, souveraine du royaume qui berce notre vie, je vous demande une faveur. Me laisserez-vous utiliser l'exécutrice ? Cette épée qui fut forgée par les fées de même que la tenue que je porte à l'instant même fut crée de leurs mains ?

Je portais une tenue d'un bleu nuit avec des borderies ors et blanches dessus. Mes bras étaient protégés par des sortes de mitaines noires avec des protections par dessus. Je portais également des longs bas noirs avec des bottes par dessus. Ma tunique était sertie au niveau de la poitrine par un saphir d'où partait de morceaux de soie rouge. Au niveau de mes épaules on pouvait voir sur le tissu des rubis, tandis que ma tunique était resserrée par une ceinture avec des topazes. J'avais ornés mes doigts de bagues royales, tandis que mes longs cheveux soutenait un diadème qui était ornés d'une dizaine de petites pierres précieuses.

Ma mère me regarda avec un regard grave avant de me donner son accord d'une voix douce. Je lui fis un sourire avant de me mettre au sol. Empruntant une épée quelconque je traçais un cercle magique au tour d'elle. Puis relançant l'épée au soldat à qui je l'avait destituée, je fermais les yeux avant de fredonner dans la langue des fées, que seuls les descendants tel que Cassie ou Ambor, ou la famille royale pouvait utiliser et comprendre. Le cercle autour de moi se mit à luire d'une lueur bleutée tandis qu'une épée sortit du sol devant moi. La prenant par la poignée je l'observais un sourire aux lèvres.

L'exécutrice, l'épée des reines, était une épée à une main dont la garde en or entourait la poignée noire. Le haut de la poignée était entouré de fil d'or. Au dessus de la garde de l'épée on pouvait voir un joyau noir. Le fourreau de mon arme était d'un noir profond, sur lequel des motifs en or y étaient gravés. Je sortis l'exécutrice de son fourreau, laissant apparaître une lame indestructible où brillaient des runes bleues.

Pour tester mon épée je la fis tournoyer au dessus de moi. Légère, équilibre parfait, facile à manier, malgré son apparence. Et d'une beauté. Je me mis en garde tandis que Deirdre, mon adversaire, sortit à son tour une épée. C'était une bien belle épée mais qui ne valait pas la mienne. Le héraut annonça alors le début du combat.

Rapide elle l'était. D'un bon elle fut sur moi, mais elle avait un sacré désavantage. Son épée était à deux mains, mais elle frappait avec plus de force. Pour l'instant j'étais en position défensive, parant chacun de ses coups avec habilité. Puis la danse changea, je passais à l'attaque mettant son endurance et son agilité à rude épreuve. Les gens qui virent notre combat le qualifièrent d'épique. Je ne saurais vraiment comment le décrire.

Sachez juste qu'il fut long et intense. Que chacun prenait l'avantage avant de le perdre. Pourtant je n'étais pas une experte comme elle. En la voyant combattre je voyais Romaric. Ils utilisaient les mêmes techniques à mon détriment. Je savais que j'avais perdu d'avance face à une adversaire pareille. Pourtant je me battais avec l'énergie du désespoir et la rage de vaincre. Mais son talent prit le dessus. L'exécutrice ne cassa pas, elle est incassable, mais nous étions toutes deux blessées, et il fallait mettre un terme à notre combat. Ce fut juste elle qui eut l'occasion. La lame sous la gorge je dus reconnaître sa victoire. Deirdre gagna la première manche à mon grand malheur.

Nous eûmes chacune une heure de repos pour récupérer nos forces. Cassie s'occupa de moi en employant la magie des fées pour me soigner. Elle me fit même un drain de vie pour que je puisse récupérer assez de forces. Elle me résuma aussi les avis des gens. Ils étaient impressionnés mais ne m'en voulaient pas d'avoir perdue, trouvant mon combat juste loyale, époustouflant. Cependant il m'attendait au revers. Une heure ça me paraître long, pourtant elle fut courte pour moi. Les trompettes sonnèrent la deuxième partie de notre duel et je sortis en même que Deirdre de ma tente qu'elle de la sienne.

Nous nous saluâmes. J'avais laissé l'exécutrice dans ma tente, au bon soin de Cassie. Je ne savais pas ce qu'elle valait en magie, mais je n'allais pas la sous-estimer. Elle commença à attaquer. Mais mes défenses étaient tenaces. Dire qu'à ce moment là j'utilisais les éléments de la nature, l'eau, la terre, le feu, l'air et la lumière...Si on m'avait dit que les ténèbres seraient mon lot dans mon avenir...

La magie n'est pas à prendre à la légère. Et c'est ce qu'elle fit. Elle utilisait trop rapidement ses capacités, alors qu'en temps que demi elfe, car elle en était une, elle n'avait pas assez de ressources. Elle me força même à employer des sortilèges que je n'utilisait que rarement sachant les dégâts qu'ils provoquaient. Le combat fut court mais comme le précédent intense. Deirdre fut harassée à la fin, tandis que je transpirait à peine, habituée à l'usage de la magie.

Nous étions à égalité. La musique, un duel là-dessus surprenait tout le monde. Nous allions avoir un jury. Chacune de nous choisissais l'instrument de l'autre. Dire qu'elle ne s'était pas renseignée avant. Tout le monde s'avait que j'utilisais une harpe habituellement, mais tous ignoraient ma dernière passion pour la cithare à quatre cordes. Et c'est l'instrument qu'elle me choisis. Mon je lui choisis une flûte. Une flûte, un instrument qu'elle savait quand même maîtriser, mais pas autant que la harpe. Et oui toute femme, surtout châtelaine d'un château avait reçu une éducation musicale.

Notre dernière étape était simple. Une harpiste renommée nous chanter trois chansons et nous devions l'accompagner avec nos instruments. Nous étions jugées par cinq autres harpistes. Nous fûmes à égalité pour les deux premières, car nous n'avions fait aucune erreur. Mais la dernière chanson s'avéra plus compliqué. C'était une composition récente. Mais coup de chance de ma part, je l'avais entendue ce matin même de la bouche de ma sœur et je n'eus aucun mal à la faire tandis que Deirdre peina un peu.

Sous cette chaleur écrasante, le héraut annonça après plus de quatre heures du début du duel, le fait que j'eus gagner. La foule explosa dans un délire, tandis que je faisais un sourire à tous, m'inclinant devant ma mère. Le silence se fit tandis que celle-ci se leva, allant annoncer mon couronnement prochain.

- Après ce duel opposant Deirdre Corey, Châtelaine de Raidhaz et Aliandra Escanor, princesse héritière de Schiwer, je me dois de vous annoncer après la victoire de mon enfant son couronnement qui aura lieu dans une semaine. Malgré votre étonnement face au fait de mon entorse à la tradition, selon laquelle une reine ne prend le pouvoir qu'à ses dix-huit ans. Je trouve Aliandra tout à fait capable de prendre la direction du royaume après la bravoure, le courage, et la capacité dont elle a fait preuve, tout comme Milady Deirdre.

Après ce discours enflammé de ma mère, je ne savais si je devais pencher vers la joie, ou l'inquiétude. Tandis que je regagnais le château en compagnie de Lelio, qui me flattait sur mon combat, je l’écoutais sans vraiment l’entendre perdue dans mes pensées… J’allais être couronnée reine dans une semaine. Les rouages de la fin d’un règne long de plus de deux milles ans allait se finir dans mon temps, mais j’ignorais tout à ce moment, je pensais juste à moi-même sans penser aux conséquences que tout ça aurait.
Lovie
   Posté le 11-02-2007 à 16:19:37   

j'ai hate de la suite .... Magnifique duel!!
Shushu
   Posté le 12-02-2007 à 15:37:34   

tu l'auras d'ici deux ou trois jours promis ^^
Lovie
   Posté le 12-02-2007 à 17:49:45   

waw trop bien...

*compte sur sa main... alors heu.. deux trois jours ca nous emmène autour de jeudi ca.. lol*
Shushu
   Posté le 24-02-2007 à 14:45:36   

Chapitre 7 : Reine de Lumière


Un banquet ça se prépare, une fête aussi d'ailleurs, mais il faut peu de temps. C'est pourquoi le soir même du duel que je venais de remporter avec brio, toute la haute société se retrouva au palais pour fêter mon couronnement prochain. Merendio allait être animée de fête pendant plus d'une semaine jusqu'à mon couronnement. Je ne voulais pas être reine, mais je le faisais pour l'honneur de ma mère, de ma famille, pour ma sœur et pour Ambor, Cassie, Lujon et Lucius, des êtres qui m'avaient aidée. Je ne pouvais leur refuser ça.

En parlant de Lujon et Lucius, je les avais revu juste avant d'aller me changer, poster devant ma chambre. Laissant ma noblesse, et toutes les attitudes princières que j'aurais dû avoir, je n'avais pas pu m'empêcher de leur sauter dans les bras et de rester ainsi pendant quelques instants. Ils s'étaient arrangés grâce à Ambor pour faire partie de ma garde personnelle.

Je venais de venir de m'habiller quand Lelio et ma sœur débarquèrent. Il devenait inséparables ces deux là. Avec un sourire j'ébouriffais les cheveux du jeune garçon, avant de serrer mon petit cœur dans mes bras. Elle avait six ans. Et elle considérait le jeune homme âgé de treize ans pour son frère ce qui me touchait beaucoup. Il aurait fait un merveilleux grand frère pour cette enfant, tout comme Romaric l'avait été pour moi.

Je m'observais une dernière fois dans la glace tout en remettant ma tiare d'argent en place sur mes cheveux. Une robe rouge bordeaux des plus belles, avec des rubis, perles, et rubans. Une robe de princesse que toutes petites filles rêvaient d'avoir, mais moi je me sentais mal à l'aise dedans. J'aurais préféré une tenue plus courte, plus ample dans laquelle j'aurais pu faire tout ce que je voulais mais le protocole et ma mère exigeaient que je vienne en grand apparat ce que je faisait naturellement.

J'observais d'un œil critique le jeune Lelio avant de remettre les agrafes de sa cape et de rectifier certains endroits de sa tenue. J'avais profité de ma position pour le faire entré à mon service en temps qu'aide au près de ma sœur. Ainsi il obtenait le même rang qu'un précepteur royal.

Ma sœur était des plus charmantes. Dans une petite robe en soie blanches, avec de la dentelles et du tulle. Une vraie petite fée. Lelio lui prit la main tandis qu'on sortait de la pièce. Faisant un clin d'œil à mes deux amis qui nous guidèrent jusqu'à la salle des fêtes ou un précurseur annonça nos titres et rangs. Dans la salle le silence se fit tandis que j'avançais un sourire aux lèvres, saluant la plupart des personnes avant de saluer ma mère comme toujours d'une manière parfaite comme on me l'a apprise.

La fête battait son plein quand je vis enfin Ambor. Dans un coin, il était entouré de filles de haute bourgeoisie ce qui m'arracha un sourire, le voyant essayer de se débarrasser d'eux. Tandis que je marchais à travers la salle, parlant à mal de personnes, Cassie se joint à moi. Je la trouvais belle dans une robe d'un vert d'eau, pétillante de joie, sa robe faisant comme un nuage de gaz autour d'elle avec toute la mousseline qu'il y avait dessus.

- Votre majesté !! Je suis contente de vous revoir. Vous avez été époustouflante dans vos combats. Je suis vraiment heureuse d'avoir vu un si beau spectacle.
- Merci Dame Cassie. Que diriez-vous d'aller boire un verre sur la terrasse en attendant la venue des derniers invités ?

Cassie accepta ma proposition tandis que nous nous dirigions, verre à la main vers la terrasse, lieu où nous pourrions parler à notre aise sans être obligées de respecter les règles de courtoisie, et du protocole, de même que le langage dû à notre rang.

En passant près d'Ambor, nous le saluâmes avant de continuer notre chemin. Nous croisâmes alors Fransesca que je saluais avec un regard chaleureux. Je m'arrêtais un instant pour lui parler, tandis que Cassie partait en avant vers la terrasse.

- Lady Fransesca, je suis heureuse de vous voir de nouveau. Comment vous portez-vous ?
- Bien votre Altesse. Je suis moi de même heureuse de vous voir.
- Je m'excuse encore de la peur que j'ai pu vous causer, sans vous que serais-je devenue, que serais devenu mon peuple ? Merci, infiniment, je crois que je ne me lasserais pas de vous le dire. J'espère que nous deviendrons amies et que nous pourrons laisser mes titres de noblesse au placard. Appelez-moi Aliandra voulez-vous.
- Si vous le désirez...Aliandra.
- Bien !! Je vous laisse Cassie m'attend. En espérant vous revoir bientôt. Au fait j'ai vu vos cartes de Schiwer il y a peu...Elle m'ont beaucoup servi. Je crois qu'elles sont des plus précises...Vous avez un talent croyez-moi.

Après lui avoir serré les mains encore une fois, je quittais sa compagnie pour sortir sur la terrasse. Accoudé à la rambarde elle observait la ville. Je me plaçais à côté d'elle, le dos contre la balustrade, je soupirais en observant le ciel.

- Qu'as-tu donc Alia ?
- Je sais pas...Tout ce précipite...Il n'y a même pas un mois, je n'étais que l'héritière au trône rien d'autre, une princesse banale...Là c'est comme si j'étais déjà reine. Je dois me battre contre des choses que je ne comprends pas...Et je me dis que plus tard ça sera ma fille qui aura droit à ce destin. J'ai peur pour Susie, j'ai peur pour ma mère, mais pas pour moi...
- Tu mûris et tu deviens lucide voilà tout. Prend la vie du bon côté des choses, comme moi par exemple. Sinon tu deviendras aussi ronchon que mon frère...Au fait vous deux comment ça avance ?
- Cassie !! Répliquais-je en rougissant violemment, mais ça ne ce vit guère dans la nuit heureusement pour moi.
- Qui t'as demandé de te mêler de nos affaires hein petite sœur ? répondit une voix dans le noir. Quelqu'un venait de sortir de la salle.

J'aurais pu reconnaître cette voix entre mille. Ambor. D'un pas gracile, comme dans un ralenti je me détachais de la rambarde contre laquelle je m'étais appuyé, lâchant mon verre, pour me jeter dans ses bras. Oubliant tout. C'était juste lui et moi.

Un toussotement, nous fîmes reprendre conscience de l'endroit où nous étions. Nous cessâmes alors de nous embrasser. Me séparant de lui à regret je regardais Cassie qui avait un regard pétillant.

- Ne t'inquiète pas pour ta progéniture si tu en as une. Elle aura de quoi se défendre vu le caractère des parents. Dit-elle d'un ton amusé, en me faisant un clin d'œil. Nous éclatâmes de rire, avant de prendre la direction de salle sachant qu'une absence prolongée ne plairait pas aux invités. Alors que j'allais passer la porte-fenêtre, Lelio manqua de me renverser. Il était essoufflé se qui fit beaucoup rire Ambor qui remarqua habilement que ce garçon était bien peu galant.

- Je ne le suis guère, car j'ai peu de temps. Aliandra, les derniers invités viennent d'arriver, j'allais vous prévenir de rentrer.
- Merci Lelio, mais qui sont-ils ?
- Romaric et Deirdre Corey de Raidhaz.

Un voile sembla passer dans mes yeux se qui n'échappa pas à Cassie et Ambor. Ebouriffant à nouveau la crinière du garçon sous des grognements, je fis un sourire et je rentrais pour de bon dans la salle. Pile au moment ou Deirdre fit son entrée dans une robe époustouflante au bras de Romaric.

- Pimbêche murmurais-je entre mes dents ce qui fit rire Ambor. Je ne pouvais décidément pas la voir. Elle était en train de se pavaner d'une manière assez provocante, pourtant comme le protocole l'exigeait, elle ne pouvait venir me parler que quand je lui adressais la parole. Et j'allais jouer de ça pour la ridiculiser. Enfin façon de dire, je ne la haïssais pas vraiment, je ne l'aimais pas voilà tout.

Je m'approchais d'elle avant de prendre les mains de Romaric dans les miennes, heureuse de le revoir lui. Il me fit un sourire en retour. Puis je me tournais vers Deirdre avant de lui prendre à elle aussi ses mains sous le regard étonné de tous.

- Lady Deirdre, malgré ce que tu m'as dit au conseil je ne t'en veux pas, tu voulais juste défendre mon peuple, et je te remercie de l'avoir fait. Mais à l'avenir, ne sous-estime plus jamais une Escanor, et ne te mêle plus des affaires de la couronne.

Ma voix était calme, sec mais froide. Je venais de la ridiculiser ainsi et j'en étais fière. Elle me lança un regard de braise avant de s'incliner devant moi reconnaissant sa défaite pour l'instant. Elle avait peut être oser dire ce quel pensé au conseil étant en position de force, mais là c'était moi qui mener la danse, et pas question de la laisser gâcher la fête donner en mon honneur.

La fête dura jusque tard dans la nuit, ce qui ne m'empêcha de m'éclipser vers la fin dans ma chambre pour savourer pleinement mon amour avec mon amant Ambor. Je sentis plus que je ne le vis partir le matin pour regagner sa chambre, tandis que je me roulais en boule dans ce lit qui garderait encore quelques instants sa chaleur...Et je m'endormis...



J'ai eu l'impression de m'endormir pendant des jours, ce qui fut sûrement le cas pour mon esprit. Car durant la semaine qui suivit je n'eus que très peu le temps de voir Ambor, ou même Cassie, Lujon et Lucius. J'étais trop accaparée par les répétitions et les préparations pour mon couronnement. Je n'avais le temps en rien, et je ne pouvais m'en aller longtemps s'en qu'on me trouve un autre passage à vérifier. Pourtant je gardais l'œil sur ma sœur, qui semblait si innocente avec Lelio. Il venait souvent me voir avec Susie pour me détendre, mais pas assez à mon goût.

Le matin du couronnement je faisais les derniers essais de ma robe. Des servantes ne cessaient de refaire des retouches de dernières minutes et l'excitation qu'elles avaient commençait à me gagner. Debout sur une sorte de petit tabouret, je ne cessais de m'observer devant la glace tandis qu'on finissait les derniers points.

C'était une création remarquable. La couturière avait insisté pour que je sois nu en dessous. Non que ma robe, ne révèle la moindre partie de mon corps élancé : le fourreau en soie blanche parfaitement bien coupé collait à mon corps comme une seconde peau, et me couvrait du cou aux chevilles. Par dessus, on avait rajouté une robe en tulles qui flottait autour de moi comme un grand voile de soie aérienne, si fine qu'on aurait plus dit un ruban de brume plus qu'un vêtement. Mes cheveux avaient été lâchés tout autour de moi avec un long voile aussi brumeux que ma robe par dessus. Le tout avec une couleur ivoirienne argenté.

-Enveloppé de cette aura, votre corps souple, gainé de soie, se mouvra avec une séduction mystérieuse offrant aux yeux émerveillés une promesse enivrante de beauté. Me disaient-elles tous avec une admiration maladive au point que je ne cessais d'observer mon apparence dans le miroir tandis qu'on passait à mes pieds, de fines chaussures blanches qu'on nouait au dessus du fourreau qui descendait sur mes jambes. J'étais enfin prête.

Dans cette tente aménagée spécialement pour moi dans la forêt des fées, je n'étais gênée en rien et je pouvais sentir autour de moi l'aura magique qui régnait dans cette forêt. Une fois toute les dernières préparations finies, mon visage mis en valeur par des lotions et crèmes, le tout parfumée par une huile de rose, je sortis pour m'avancer vers la clairières à petit pas pour ne pas abîmer les voiles qui m'entouraient. Une trentaine de jeunes filles m'attendait toutes vêtues de blanc. Je me répétais mentalement le programme dans ma tête avant de m'avancer de m'avancer au centre de ce rassemblement. La cérémonie commençait.

Nous marchâmes dans un silence ensorceleur vers la sortie de la forêt sur un chemin de pétales de roses afin de ne pas souiller mes pieds par le sol. A ce moment les princesses héritière étaient considérées comme des déesses et elles ne pouvaient être souillées par le commun des mortels. Une fois sortis de la forêt j'entendis "le trisaglion angélique" une des plus belles cantiques qui nous soit permis d'entendre. Cet air était joué par des violons, harpes et flûtes ce qui le rendait encore plus beau. Oraison divine qui célèbre la très sainte trinité que forme les fées, les Escanor et Dieu. Nous avancions sur ce chemin de fleur et les portes de la ville nous apparurent bientôt après plus d'une heure de marche, tandis que tout au long du chemin des petites filles apprêtant au rang de prêtresse comme ma sœur nous jouaient cette mélodie.

Une fois mon entrée dans la ville accomplie, l'oraison se tait et là c'est les chants divins qui honorent ma beauté et ma gloire qui montent au plus des cieux d'une voix unis regroupant des milliers de gens, un chant venant de toutes ses gorges qui monte jusqu'à Dieu. Et moi avec ces jeunes femmes, nous gardons le silence, la tête baissé. Je ne devais dire aucun mot de l'aube jusqu'à mon couronnement. Nous avancions d'un pas gracile tandis que le silence se forme peu à peu. Nous montions alors le long escalier qui menait jusqu'au palais. Celui-ci d'où on pouvait voir notre emblème déployé sur la plus haute tour. Je levais enfin la tête. Digne je devais l'être, noble sûrement.

Lorsque je fis mon entrée dans le palais, la trentaine de jeune fille qui m'avait accompagnée s'arrêta à l'entrée pour faire une allée d'honneur rejoignant alors le reste des jeunes femmes. Je me dirigeais à présent seule vers la chapelle. C'était un bâtiment un peu à part du château. Une énorme coupole en argent surmonté la pièce, tandis que celle-ci avait tous ses murs faits en vitraux aux couleurs chatoyantes, qui se reflétaient dans mon voile à mon passage. De chaque côté de l'allée principale dans laquelle j'avançais, il y avait environ une centaines de banc pouvant recevoir plus de milles invités tellement la chapelle était grande.

Devant moi, je pouvais voir ma mère qui se tenait droite, belle, dans une longue et belle robe d'un rouge éclatant, deuxième couleur qui nous représentait avec l'argent. Tandis que je franchissais les derniers mètres, le chœur d'enfant qui se trouvait derrière elle, se mit alors à chanter d'une voix poignante qui me saisit au cœur. Lorsque je vis ma sœur s'avançait pour chanter le solo, je crus que mes yeux alors ce mettre à pleurer tellement sa voix fine et cristalline m'atteignit au plus profond de mon âme.

Le chœur se tût, je m'agenouillais devant ma mère. Le silence ce fit autour de nous, et devint encore plus imposant et majestueux qu'il pouvait l'être jusqu'à maintenant. Ma mère descendit près de moi et je pus apercevoir derrière Lelio tenant le diadème argenté du pouvoir.

- Aliandra Ellia Lewella, héritière actuelle de la lignée Escanor de part mon pouvoir de Reine, je vais vous donner le flambeau pour continuer à diriger le pays de Schiwer qui nous fus offert à nous les hommes par les fées. Serez-vous capable de le protéger de votre cupidité, de votre égoïsme, de l'éclairer de part votre lumière sainte, de protéger notre royaume avec vos pouvoirs, de sacrifier votre vie pour le bien de celui-ci et d'assurer la paix entre ses frontières ?
- Je m'engage à respecter toutes vos demandes en temps que Reine mais avant tout en temps qu'humaine et par dessus tout afin de respecter le nom des Escanor comme toutes mes aïeules.
- De par votre promesse vous allez devoir jurer par votre Sang que vous ne laisserez jamais notre royaume aux mains des créatures de l'ombre et si cela arrivait un jour, vous feriez tout pour le récupérer. Tendez votre main droite jeune Escanor.

Je fis ce qu'elle dit sans attendre ayant répéter ça pendant des jours. Ma mère fit apparaître l'Exécutrice. D'un geste rapide, elle entailla ma paume, et le sang coula sur la lame de l'épée qui se mit à briller fortement.

- De part votre Sang sur l'Exécutrice, Epée qui défendit toujours les plus faibles et les plus démunis, qui servis toujours avec honneur les reines et les protégea, vous venez de sceller votre avenir en temps que Reine.

J'observais ma blessure à ma main qui venait de se refermer, tandis que Lelio apportait le diadème sur un coussin d'argent. Ma mère le prit entre ses fines mains avant de se diriger vers moi qui toujours à genoux devant l'autel sacré de la chapelle, venais de baisser la tête.

- Je vous proclame sur l'heure Reine du Royaume de Schiwer en espérant que vous montreriez digne de votre rang, votre Altesse.

Elle posa le diadème sur le voile qui ornait mes cheveux d'un geste sûr enclin à une sérénité étonnante. Autour de nos de corps, une lumière éblouissante s'éleva tandis que de part son pouvoir, elle scellait la magie qui se trouvait en moi afin de ne pas m'amener à une mort certaine par un mauvais contrôle de celle-ci. Il ne s'ouvrirait qu'avec le temps et aux moments voulus. En faisant ce geste là, elle ôtait toute la magie de son corps pour la mettre dans le mien.

Le transfert de même que le scellage ne dura pas plus d'une minute mais ils eurent un effet étonnant. Les invités étonnés par cette démonstration de magie applaudirent tous et je pus alors entendre comme un bruit monstre se propager. Ma mère m'incita à me relever. Prenant ma sœur par la main, suivis par ma mère, nous nous dirigeâmes vers le balcon qui surplombait la ville. De là, je fis un geste qui fit taire la population dans ses applaudissements et acclamations.

- Moi Aliandra Ellia Lewella Escanor, nouvelle reine de Schiwer je jure par mon sang que jamais je ne faillirais à ma tache, et je ferais tout pour que notre royaume continue à prospérer et à vivre en paix. Je ne sais quels mots utiliser pour vous témoigner mon émotion, devant vos regards déterminés plein d'espoir, je ne peux m'empêcher de penser qu'avec vous, je ne pourrais régner qu'avec brio sur ce royaume. Comme sous le gouvernement de ma mère, donnons-nous la main. Aujourd'hui comme hier, une opportunité s'ouvrira à nous afin de former une groupe uni. Une union et des liens qui ne failliront pas devant l'adversité.

Je marquais une pause. Je voulais aussi leur dire ce que je pensais vraiment. Claquant mes mains contre la rambarde avant de me remettre à parler d'une voix un peu hésitante qui prendrait de l'assurance au fil de mes mots.

- Vous savez j'en ai vu des vertes et des pas mûres, pourtant j'accepte la situation dans laquelle je me trouve, et je suis passé par des épreuves que je n'imaginais pas. Bien sûr je ne vis pas votre calvaire, je ne prétendrais jamais cela. Je vous avouerais que je ne me sens pas encore capable de vous prendre sous mon aile et de vous protéger tous comme je viens de le jurer. Je suis complètement différente de la fondatrice des Escanor : Alia, à laquelle on m'associe souvent. Alors je vous en prie n'acclamez pas la Reine que je ne représente pas. Je ne pourrais agir qu'à ma façon, jamais je ne serais telle qu'on veux que je sois...Cependant si vous estimez que vous pouvez me faire confiance, me confier le gouvernement et consentir à me suivre à travers l'adversité...Je jure de ne jamais trahir cette confiance que vous me garantissez. Je serais fière d'être à vos côtés et de nous mener vers un avenir plein de promesses. Si vous ne voyez pas d'inconvénients, donnons-nous la main et battons-nous pour un avenir, où le peuple ne sera plus entravé par des chaînes et où nous pourrons tous vivre dans une paix éternelles.

Tête baissée, je ne regardais plus vraiment mon peuple. Oui j'étais hésitante. J'avais fais pas mal de bévues dans mon passé et j'allais sûrement en faire d'autre, mais à ce moment là, je leur avais dit tout ce que je pensais vraiment...

Soudainement après ce silence qui semblait alors avoir duré des heures, les acclamations montèrent comme une nuée et lorsque je relevais la tête, mon visage brillait d'une joie non dissimulables. Malgré tout ce que je leur faisais subir, il m'aimait pour ce que j'étais. Un sourire aux lèvres j'agitais la main dans leur direction avant de me tourner vers ma mère et les autres convives qui avait pu rentrer à l'intérieur de la chapelle. Je pris ma sœur dans mes bras avant d'ébouriffer encore et toujours les cheveux de Lelio qui pour une fois ne ronchonna pas. D'un pas gracile je me dirigeais vers la salle des fêtes, la soirée venant de commencer. Une fête qui tournerait au cauchemar...
Lovie
   Posté le 25-02-2007 à 21:45:04   

j'ai lu que la première moitié, je me réserve la seconde pour demain ^^ et bien.... j'adore toujours autant!!
Shushu
   Posté le 18-03-2007 à 20:27:20   

Chapitre 8 : Danse Macabre


La fête battait son plein. Mon discours avait conquis les cœurs, et pour une fois je m'amusais. On dansait rirait, festoyer. Tout le monde parlait à tout le monde sans se préoccuper des rangs. Dire que toute la gaieté et sérénité qu'on pouvait voir dans cette salle de bal aux couleurs éclatantes, allaient bientôt disparaître dans un tourbillon sanglant et sombre.

Mais pour l'instant je venais de finir une danse avec Lelio qui avait enfin réussi à comprendre comment ne pas me marcher sur les pieds. De son côté ma mère était partie se coucher, bien trop fatiguée par tout ce qui venait de s produire dans la journée et je la comprenais que trop bien. Elle avait bien mérité son droit de sommeil.

Allant vers le banquet prendre une coupe de champagne, virevoltant dans ma robe de cérémonie je croisais Romaric et nous dirigeâmes ensemble vers la piste. Nous allions alors danser une valse que je n'aimais pas d'ailleurs. Je n'ai jamais aimé dansé, mais le fait de danser avec Lelio ou Ambor était un plaisir auquel je ne pouvais me refuser à eux de même que pour Romaric. Il semblait avoir était si distant durant le début de la soirée, que j'étais bien heureuse du fait qu'il m'invite.

Le pire fut sûrement quand les invités s'écrièrent la Teriza, une danse des plus compliqué qu'on apprenait dans la haute noblesse. Soupirant je regardais mon frère de lait pour lui faire signe de refuser, mais non il eut un grand sourire et fit signe aux musiciens de se préparer à jouer. Il me revaudrait ça.

Nous nous plaçâmes tous deux sur la piste de danse dégagée pour la Teriza et nous nous saluâmes selon la règle. Romaric me tendit la main que je pris fermement, pivotant sur la plante des pieds pour prendre la bonne position de départ. Romaric eut un sourire qui semblait m'assurer que tout irait bien. Cette danse serait peut être un plaisir qui sais.

Sur le côté, le violoniste leva son violon et l'appuyant contre son épaule se mit à jouer et les quinze autres musiciens l'accompagnèrent. L'introduction musicale se termina et la danse elle-même commença. Des pas sur le côté, un salut parfait, aucune esbroufe, mais des mouvements bien exécutés purs et sobres. Dans un tourbillon soudain de la musique, je suivais sans mal l'air m'arrêtant au bon moment avec une précision étonnante.

La voix de ma sœur s'éleva au dessus des instrument tandis que les mains tendues, claquant des talons je me rapprochais de mon cousin. Nous savions danser cette danse, alors toutes craintes, espoirs, soucis et autre sentiment qui encombraient mon esprit se volatilisèrent tandis que nous nous laissions aller au rythme de la musique, tournoyant, virevoltant dans un rythme effréné au son de la voix pure et cristalline de ma sœur.

Nous tournions, reculions, tombions dans les bras l'un de l'autre et nous éloignions encore comme dans le mouvement inconstant et indécis du vent. Nous étions comme possédés. Romaric ne pensait plus à me guider ni à l'enchaînement des pas, aucun de nous deux ne menait l'autre. Nous volions ensemble, de la seule manière possible, au rythme de la musique, virevoltant dans les bras l'un de l'autre avec une merveilleuse légèreté s'effleurant à peine quand nous nous rejoignions puis de nouveau nous nous éloignions, pour bondir retomber sur un pied et de nouveau un retour vers une étreinte qui n'aurait pas lieu.

Je dansais comme si après cette danse ma vie allait se finir, sans savoir que ça serait vrai à quelques détails près. Comme si rien ni personne n'existait en dehors de Romaric, de cette musique, de cette piste de danse tournoyante. Je sentais ses bras puissants autour de moi tandis que je me laissais tomber en arrière sachant très qu'il me retiendrait, je sentais le cœur de mon partenaire de danse battre, tandis que je e redressais pressant ma poitrine contre la sienne. Dans cette état de grâce, je savais qu'il n'y avait ni règles ni limites, que son corps pouvait tout faire, car ce qu'il faisait était beau, juste et nécessaire. Ainsi souriante, rayonnante, ravissante, j'arrivai vers le point culminant de la danse.

Les instruments resurgirent tandis que la voix de ma sœur se tut pour annoncer la fin de la danse, la phase finale venait de commencer. Sans en avoir réellement conscience nous nous glissèrent dans de nouvelles figures et quand la musique s'emballa, nous nous éloignâmes et rapprochâmes à toute allure dans une quasi étreinte, de plus en près, nos bras de plus en plus hauts, et à l'appel aigu et long des pipeaux, nous nous fîmes face tournoyants une dernière fois avant de tomber des les bras l'un de l'autre tandis que le violoniste relâcha la pression de l'archer sur les cordes.

Des applaudissements fusèrent de partout tandis que je me séparais de Romaric un sourire aux lèvres. Il m'emmena un peu plus loin pour m'offrirent une coupe de champagne tandis que je m'asseyais un instant pour souffler.

- Tu as très bien dansé Aliandra...
- Hum ? Mais que je ne te reprenne pas à me faire ce coup-là. Tu aurais pu refuser non ? Heureusement qu'on s'en ai sortis, sinon je ne donnais pas cher de nous...Je suis contente que tu viennes me revoir ainsi. Je sais que tu devrais du côté de ta sœur mais bon...
- Ah ça ? Ne t'en fais pas. Elle règle ses affaires, toute seule. Elle est assez grande pour ça. De même que toi. J'ai été abasourdi par ton discours de cette après-midi. Je dois dire que pas mal de personne ont été subjuguées par tes paroles. Je suis sûre que tu auras le soutien de ton peuple.
- Je te remercie... Lelio !! M'écriais-je coupant involontairement Romaric. Tu veux bien t'occuper d'aller coucher Susie ? Il est bien trop tard pour qu'une enfant de son âge veille encore à cette heure tardive.

Le jeune homme s'était approché de moi et avait salué Romaric avec défiance. Je savais très bien qu'il n'oublierait pas les rumeurs dit sur son compte. Pourtant il ne broncha pas et me fit un baisemain avant de s'exécuter. Me retournant vers Romaric je lui fis un sourire d'excuse.

- Je suis désolée...
- Pas grave, tu dois t'occuper de ta sœur c'est normal et compréhensible. Je voudrais te parler en privé c'est possible ?
Oh bien sûr, répondis-je un peu inquiète pas le ton grave et sérieux qu'il venait de prendre.

Nous nous levâmes avant de nous diriger vers la salle arrière, qui était déserte. Les cadeaux offert par les nobles, et les gens du peuple était entassé là en attendant d'être triés. Je verrais tout ça demain. Pour le moment mon attention était à Romaric. Il ferma soigneusement la porte derrière nous avant de me regarder fixement.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu m'as l'air soucieux. Ce n'est pas grave au moins ?
- J'ai l'impression de te retrouver enfin. Ces derniers temps tu me paraissais distante, changée. Tu devais juste être stressée... Mais ne t'inquiète pas ce n'est pas grave, enfin pas dans un sens. Tout dépendra de la réponse que tu me feras.

Je l'observais avec un regard intrigué. De quoi voulait-il me parler ? Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il voulait me dire, et je le pressais à m'en dire plus curieuse.

- Votre Altesse, Milady Alia Ellia Lewella Escanor, moi Romaric Corwin Brandom Corey je vous demande votre main. Mon cœur brûle d'amour pour vous depuis toujours et je ne saurais me résoudre à attendre plus longtemps.

Sa déclaration me fit comme un coup de couteau dans le dos et me glaça le sang. Mon cousin que j'aimais tant sur qui je m'étais tant reposé...Je ne pouvais répondre à ses sentiments. Mes yeux se voilèrent tandis que je baissais la tête tenant toujours ses mains que j'avais prise tandis qu'il s'était agenouillé pour me demander en mariage.

- Je suis désolé Romaric...Je ne suis pas amoureuse de toi. Tu es comme un frère, il en sera toujours ainsi. Et même si tu veux ajouter la condition de mariage politique, tu sais très bien ce que j'en pense. Je suis navrée, franchement.

Il serra fortement mes mains, m'attirant à lui brusquement. Puis il m'embrassa tandis que je me débattais. D'un coup de genoux bien placé je m'éloignais de lui.

- Pourquoi me fais-tu ça Alia !! Me cria-t-il me tenant toujours les mains, mais me les serrant à en faire blanchir mes phalanges. Je t'aime !! Tu comprend je t'aime, et je n'accepterais jamais que tu sois dans le lit d'un autre. Epouse-moi. Je te sauverais de la déchéance !!
- Lâche-moi tu me fais mal !! Lâche moi je te dis...

Mais rien à faire il ne m'écoutais pas. D'un geste rageux je psalmodiais une incantation qui l'envoya contre la porte. Je l'observais d'un regard tellement triste qu'il ne put que me laisser passer quand je demandais à partir.

- Je suis désolé Romaric. Mon cœur est pris. Murmurais-je en quittant la salle blessée au cœur par le comportement de mon cousin. Je n'avais pas vu les éclairs dans ses yeux, ni sa rage quand il tapa le sol avec le poing. Non tout ça m'échappa tandis que je retournais dans la salle.

La fête arrivait bientôt à son terme. Mais pour l'instant je cherchais juste la présence rassurante de mon amant. Je le trouvais sur la terrasse accoudée en train d'observer les étoiles, et je l'enserrais de mes bras, le tenant dans son dos.

- Alia ?!
- Ne dis rien pour l'instant. Ne regardes pas mon visage...Bientôt j'irais mieux...Ma voix ne sera plus tremblante et je pourrais te regarder en face sans pleurer, alors s'il te plait laisse-moi rester ainsi quelques instants...

Avais-je honte ? De quoi je n'en savais rien. Je n'osais pas regarder Ambor en face. Peut être que quand Romaric m'avait embrassé mon esprit l'avait repoussé de toutes ses forces mais mon cœur ? Qu'en était-il de mon cœur qui semblait se briser peu à peu...

Fermant mon esprit à toutes ses pensées incohérentes et chaotiques, je suis restée assez longtemps ainsi. Puis j'ai souhaité la bonne nuit à tous les invités restant avant de me retirer dans ma chambre pour m'endormir sans prendre le temps de me changer...Un sommeil qui aurait dû être long mais qui fût bien trop court...



Un cri dans la nuit. Un cri auquel on ne prend pas garde. Un cri qui sonne la fin de la vie que vous avez toujours connue. Dehors les feux d'alarme s'allument mais il est trop tard. Lorsque vous vous réveillé couvert de sueur froide, vous pensez c'est un rêve. Mais vous comprenez soudainement que le cauchemar qui vient d'animer votre nuit est vrai, et là c'est pire.

C'est ce qui s'est produit la nuit qui suivit la fête de mon couronnement. Je ne fus reine qu'un jour quelle ironie...Et oui, alors que je dormais à poing fermé par dessus les couvertures, repliée contre moi-même dans ma robe de cérémonie, des cris brisèrent le silence et les feux d'alarmes éclairèrent bien les alentours de la grande ville de Merendio. Je m'éveillais en sursaut intriguée, inquiète. Que se passait-il donc. Sortant hors de la chambre, j'attrapais un garde au passage pour lui poser la question.

- Ey ! Qu'est-ce qui se passe ?
- Majesté ! Nous sommes attaqués par les créatures de l'ombre, allait vous mettre à l'abri avec les autres. Fuyez le palais, je vous en prie !!

Je le lâchais avant de pénétrer dans la chambre qui faisait face à la mienne. Susie pleurait effrayée. La prenant dans mes bras, je repris ma course folle dans le château en direction des étages supérieurs où se trouvait la chambre de ma mère. Dérapant sur le parquet glissant avec mes petites chaussures je maudis ma tenue, et arrivait après bien des dérapages tenant toujours ma sœur contre moi. La scène qui se trouvait devant moi, me glaça jusqu'au sang. L'étage avait était ravagé. Des bouts de bois, du sang, le corps des gardes, les tapisseries labourées, rien n'avait été épargné.

Maman...

Cette pensée résonna encore et encore dans ma tête tandis que je me précipitais dans sa chambre. Un cri déchirant s'échappa de mes lèvres, tandis que je cachais la monstruosité qui avait eu lieu ici à Susie en lui bandant les yeux avec mon mouchoir. La posant au sol je lui demandais de ne pas bouger. Je m'approchais d'un pas mal assuré vers le lit d'où pendaient des morceaux de rideaux en lambeau. Ils étaient dans le même état que le couloir et la chambre. Ma mère était livide dans son lit, morte depuis peu le sang continuant de tombait goutte à goutte sur le sol. Le visage défigurée par le cri qu’elle avait du pousser en se faisant arracher le cœur. Car l’organe gisait à côté.

Prise de nausées, je m’éloignais en courant vers la sortie, pour vomir plus loin. Une main se pausa sur mon épaule, et je relevais la tête sur mes gardes. C’était Lujon. Je me jetais dans ses bras, où enfin les larmes que je retenais purent enfin sortir. Je vis au loin Lucius prendre ma sœur dans ses bras pour la bercer, tandis que Lujon me portait presque, et m’emmenait dans les étages inférieur, me rassurant d’une voix douce. Il m’emmenait à ma chambre, où Cassie, Ambor et Lelio nous attendait. Barricadant la porte avec mon armoire, il me laissa au bon soin d’Ambor tandis que Cassie prenait ma sœur dans ses bras.

- Qu’allons-nous faire maintenant ? demanda Lucius en observant les alentours par la fenêtre. Le château est cerné de créatures de l’ombre, pas moyen de sortir.
- Soulevez la tapisserie et prenez le passage. A la fourche, prenez à gauche, ça vous mènera vers la forêt des fées, de là vous pourrez prendre les routes jusqu’à Elhaz. N'emmenez pas Susie avec vous. Lelio tu la confira à la famille Salerina dans le village voisin de Merendio. Ils pourront s'en occuper.

Ma voix était froide, mais pas hésitante. Elle était cassé mais ne tremblait pas. Mon coeur était animé de vengeance, mon esprit errait toujours dans cette chambre, où l'image de ma mère livide, dans une mare de sang. Je m'étais levé, et je tirais d'un coup sec la tapisserie, laissant voir une porte. Ils me regardaient tous. Une question muette sur le lèvres. "Et toi ?" Moi je restais. Je ne pouvais pas faire autrement. Je n'avais pas le choix.

- Je reste. Il faut que j'accède aux sous-sols, alors partez. Pendant que vous restez, les créatures de l'ombre continue d'affluer.
- Mais...Tu ne peux pas rester. Tu dois vivre. C'est ton rôle...
- Mais mon devoir est de protéger ma ville, mon pays, et je ne fuirais pas Ambor !! Je ne peux pas fuir. Mettez-vous en sécurité pour moi, je vous en prie. Si vous vivez alors je sais que je pourrais vivre...Si vous vivez, je serais toujours vivante, que se soit à côté de vous...Ou dans vos cœurs...

Je murmurai les derniers mots avant de les voir partir en silence. Au moins ils respectaient ma décision. D'un geste je fis apparaître l'Exécutrice, et je pris l'armure des reines, avant de sortir hors de l'étage, et de prendre différents passages que je connaissais grâce à mes escapades lors de mon enfance. J'arrivais sans mal dans les sous-sols, après plusieurs combats contre des créatures de l'ombre qui purent goûter à l'Exécutrice. Une fois aux sous-sols, je parcourais pas mal de salle avant d'arriver à une assez éloignée, où des runes y étaient gravées sur le sols comme sur le mur.

Posant l'épée en plein milieu sur un socle de même que l'armure, je me reculais avant d'activer toutes les runes. Je savais très bien que la concentration de magie dans les sous-sols attirerait pas mal d'envahisseurs mais je n'avais guère le choix. Si je venais à mourir je refusais que quelqu'un touche à ces deux interfacts d'une grand puissance. Alors que je finissais de les sceller dans les tréfonds de la terre j'entendis du bruit au dessus de moi. Ne perdant pas de temps dans le coin, je pris un passage secret qui me menait hors des sous-sols. La traque allait commencer pour moi. Une traque longue et sans répit qui durerait toute la nuit.
Lovie
   Posté le 18-03-2007 à 21:42:17   

waw, grandiose
Shushu
   Posté le 19-03-2007 à 12:19:49   

Merciii beaucoup ^^
Mitoko triball
   Posté le 19-03-2007 à 19:36:52   

Ton texte sait toujours aussi bien nous tenir en haleine en effet. ^^
Vivement la suite. XD
Shushu
   Posté le 19-03-2007 à 20:37:36   

Merci beaucoup Mimi, la suite ej suis en train de l'écrire, donc la semaine prochaine ou p'tre avant qui sais ^_-